Mort pour la France
Armand TROMILIN vers 1900
les "classes" des jeunes matelots
le croiseur d'Assas
Fils de François Marie (orthographié TROMILIN sur son acte de naissance), marin-pêcheur, né à Glomel (22) en 1836, et de Radégonde TONNERRE, une groisillonne née en 1839, mariés en juin 1861 à Groix, résidant à Ker Port-Lay, Armand Marie TROMILIN (orthographié TROMILIN sur son acte de naissance) est né le 22 décembre 1876 à Groix dans le village de Ker Port-Lay. Il est le 4ème enfant d'une fratrie de cinq.
Après quelques années passées sur les bancs de l'école, et son père étant décédé alors qu'il a 7 ans, Armand commence son apprentissage de marin, en s'embarquant comme mousse à l'âge de 12/13 ans, puis comme novice. Il devient inscrit maritime permanent au registre des gens de mer en 1894 sous le n° matricule 1350.
Il est levè (appelé) le 5 mai 1897 pour effectuer son service militaire dans la Marine et affecté au 3ème dépôt des équipages de la flotte à Lorient. Si l'on en croit la photo, il a embarqué quelques temps sur le croiseur d'Assas. Il est rendu à la vie civile le 1 octobre 1901.
A son retour, Armand TROMILIN reprend ses activités à la pêche. Il se marie le 13 novembre 1905 à une jeune groisillonne du village de ?, Marie Eugénie Joséphine BRIZOUAL, née en 1885. Ils résideront à Ker Port-Lay et auront deux enfants.
Armand Marie TROMILIN décède le 31 mars 1916 à Saint-Avé (Morbihan)
Mais revenons un peu en arrière. Le 2ème RIC a son dépôt à Brest, il est membre de la 1ère Brigade Coloniale rattachée à la 3ème Division Coloniale. Il dispose de 3 bataillons.
En août 1914, le 2ème RIC participe à la bataille des frontières en Lorraine et en Belgique. Il combat à Rossignol le 22 août. Durant les combats, le régiment perd 2850 hommes mis hors de combat, puis à Villers-sur-Semoy. Là, craignant qu’il tombât au main de l’ennemi, le drapeau du régiment est enfouit en terre par le soldat LE GUIDEC. Il retraite par Cernay-en-Dormois, Ville-sur-Tourbe puis bois de Ville, il combat à la ferme de Touanges et à Servon.
Le régiment est reconstitué le 17 septembre, avec seulement 2 bataillons, suite aux pertes des précédents combats. Il est dans le secteur de Minaucourt, cote 180, Massiges de la fin septembre à novembre. Il passe en Argonne vers le 13 novembre: bois de la Gruerie, le Four-de-Paris, Chaudefontaine, Fontaine-aux-Charmes, puis dans le secteur de Servon de janvier 1915 jusqu’au 16 juin. Durant cette période, le secteur est "calme" avec quand même quelques tués et blessés chaque jour, et le 2ème RIC se relaie tous les 5 jours avec le 1er RIC. Il ne se passe pas d'évènements très importants, sauf le 29 janvier 1915, où le 3ème bataillon est alerté et engagé dans la partie sud-ouest du bois de la Gruerie pour coopérer avec la 40ème D.I. à une contre-attaque dirigée contre les Allemands qui ont pris des tranchées.
Armand Marie TROMILIN décède dans les locaux de l'hôpital de Saint Avé le 31 mars 1916, à 9h30, des suites de sa maladie. Il a plus de 39 ans et il laisse une épouse et deux enfants.
Il n'est pas inhumé dans le cimetière communal de Saint Avé, ni dans le cimetière de Lesvellec, on peut probablement en déduire que le corps a été restitué à la famille et qu'il se trouve inhumé dans le cimetière municipal de Groix (Morbihan)
Il ne dispose pas de fiche au Secrétariat général des Armées et n'a pas le droit officiellement à la mention "Mort pour la France"
Les autorités civiles et religieuses de la commune de Groix seront plus généreuses et son nom est gravé sur les différents monument mémoriels de la commune
A la mobilisation, en août 1914, Armand Marie TROMILIN est rappelé au 3ème dépôt des équipages de la flotte à Lorient. Dans
les premiers jours, il ne reçoit pas d'affectation, puis comme beaucoup de marins réservistes qui ne trouvent pas place sur les navires et les bâtiments de défense côtière, il est mis à
disposition de l'Armée de terre le 14 décembre 1914.
Il est alors affecté le 16 décembre 1914 au 2ème R.I.C à Brest d'abord pour une période de formation. Puis envoyé rejoindre ce régiment sur le front, probablement avec un contingent de renfort
qui arrive le
19 mars 1915
Celui-ci se trouve à cette date dans le secteur de Servon en Argonne où il retrouve de nombreux groisillons:
Emile Marie BARON, Joseph BERNARD, Pierre BLANCHARD, Élie
EVEN, Yves LANCO, Pierre LE DREFF, Eugène STÉPHAN et Isidore YVON.
Il est évacué, malade, le 11 mai 1915. Au vu de sa fiche matricule, la maladie qui le consume est une tuberculose pulmonaire.
dans les tranchées d'Argonne
le service de santé évacue un malade
Il est tout d'abord probablement hospitalisé dans un établissement de Charente.
La commission spéciale de révision d'Angoulême qui se penche sur son cas décide de le réformer n°2 le 15 juin 1915. Armand TROMILIN déclare le 18 juin 1915 qu'il se retire à son domicile dans l'île de Groix. Ce classement reconnait la maladie mais ne donne pas droit à une pension militaire, ne pouvant pas être imputée à un service commandé.
Toutefois sa maladie s'aggrave et il est admis à l'hôpital Lesvennec de Saint-Avé (Morbihan), qui est à priori un hôpital qui s'occupe de la santé mentale, mais les rapports du directeur démontrent qu'il à aussi accueilli des malades de tuberculose durant la guerre. Peut--être souffre-t-il aussi de troubles dus au stress de la guerre.
Orthographié TROMILIN sur le relevé Genweb, et sur le Monument aux morts ( ce qui est la bonne orthographe) et TROMELIN, par erreur, sur la plaque de l’Eglise.