Mort pour la France

Léopold Joseph STÉPHANT  (1898 / 1918)

 

 

Fils de Victor Aldophe, une ferblantier, puis quincailler, natif de Plouhinec en 1856, de parents groisillons et de Victorine Louise Félicité RADOULT d'Auray en 1861, mariés à Groix en novembre 1882, résidant à Groix dans le bourg de Loctudy, Léopold Joseph STEPHAN est né à Groix, le 14 janvier 1898 dans le bourg de Loctudy. C'est le petit dernier d'une fratrie de neuf enfants.

 

Son père, Victor Adolphe, est maire de Groix d'août 1899 à septembre 1905

 

Après quelques années passées sur les bancs de l'école, vers 1912, il commence son apprentissage de forgeron. C'est le métier qu'il déclare lors du conseil de révision.

 

 


 

Le conseil de révision de la "classe 1918" (né en 1898) a lieu au début de l'année 1917. Léopold Joseph STEPHANT est convoqué à la citadelle de Port-Louis. il est déclaré "bon pour le service". Son numéro matricule est le 704 / Lorient. Fera-t-il la fête comme c'était l'habitude chez les conscritrs d'avant la guerre. C'est peu probable.

 

Il est appelé le 1er mai 1917 et affecté au 72ème R.I. pour y faire ses classes. Ce régiment habituellement stationné à Amiens, s'est replié en Bretagne, à Morlaix.

 

 

 Le 21 août, le 128ème R.I. est dirigé dans la région de la cote 304, et, le 23 août il monte en premières lignes. Le 24 août, à partir de 4h30, dans un élan magnifique, la brigade s'empare des organisations ennemies de la cote 304, de l'ouvrage de Palavas et dégage le terrain jusqu'au ruisseau de Forges. A la suite de ce succès, le 3ème bataillon est cité à l'ordre de l'armée. 

 

C'est à cette époque que Léopold rejoint son régiment au front. Le régiment reste dans ce secteur jusqu'au 10 novembre 1917. 

Pertes : 12 officiers, 536 hommes. 

 

A la date du 17 novembre, le régiment passe à la 41ème division. Il monte en secteur pendant quelques jours à la cote 344 et, le 25 novembre, il est au repos dans la région de Joinville (Haute-Marne). 

 

Au mois de janvier, le régiment est amené en Lorraine où il occupe le secteur calme au nord de la forêt de Parroy. Le 20 février, un coup de main de grande envergure sur le village de Réchicourt lui est confié. Une deuxième citation à l'ordre de l'armée. a couronné la conduite du ré- giment et le succès de l'opération. 

Pertes : 10 officiers, 171 hommes. 

 

Le 128ème R. I. quitte la Lorraine pour les Flandres à la fin d'avril 1918.

 

Il y a lieu de penser que Léopold a été blessé dans l'une de ces attaques, bien que cela n'apparaisse pas sur sa fiche matricule.

 

 

Après plusieurs mois de formation militaire, Léopold Joseph STÉPHANT est affecté le 19 septembre 1917 au 128ème R.I. dont le dépôt se situe en ces temps de guerre à Landerneau. Passe-t-il par dépôt et rejoint-il directement son régiment au front ?

 

Le 128ème R.I. est membre de la 5ème Brigade d'infanterie (3ème Division d'infanterie; 2ème Corps d'Armée jusqu'à novembre 1917 puis passe à la 41ème DI jusqu’en nov. 1918 

 

Il se trouve en septembre 1917  dans le secteur de Verdun, côte 304 - côte 344.

 

 

A la fin de sa convalescence, Léopold Joseph  STÉPHANT  est affecté au 147ème R.I. le 21 mai 1917.

 

Il appartient à la 7ème brigade d'infanterie, 4ème division d'infanterie, 2ème Corps d'armée. Avant la guerre son dépôt se trouvait à Sedan, il s'est replié à Saint Nazaire.

 

Le 16 mai, le 147ème RI est au repos devant Louppy et ses environs. Le 19 mai, il reçoit un contingent de renfort de 5 sergents, huit caporaux et 152 hommes. Le 24 mai un autre contingent de renfort arrive de 5 sous-officiers, 6 caporaux et de 74 soldats. C'est probablement dans celui-ci qu'arrive Léopold Joseph STÉPHANT. Les hommes sont immédiatement réparties dans les compagnies.

 

Les 26 et 27 mai, le régiment est transporté par voie ferrée, puis à pied sur Coincy et Grand Rozoy (Aisne), au sud de Soissons.

 

Il reçoit immédiatement de se mettre en position dans le secteur d'Arcy-Sainte-Restitue.

 

Le 29 mai, à partir de 3h le 147ème R.I. subit de plein fouet l'offensive Ludendorff à Arcy-Sainte-Restitue le 29 mai que les Français avaient prévue. Le 29 mai à 17h30 l'attaque allemande fait 1 000 tués ou prisonniers.

 

Après de nombreuses batailles, le régiment se replie dans la nuit du 29 au 30. Fort de nouvelles divisions, les allemands poursuivent leur avancée sur Servenay, Cramoiselle, Cramaille. Plusieurs compagnies sont violemment attaquées.

 

Les 31 mai et 1 juin, les compagnies continuent à reculer.

 


Position du 147ème RI le 28 mai, 1er bataillon (1, 2, 3 Cies) au nord, 2ème bataillon ( 5, 6, 7 Cies) à l'ouest, 3ème bataillon (9, 10,11 Cies) au sud d'Arcy-Ste-Restitue

 

Il n'y a pas de relevé individuel des pertes pour la période du 28 mai au 3 juin 1918 dans le J.M.O du 147ème R.I., seuls la liste des 25 officiers tués, blessés ou disparus et ce macabre décompte (ci-dessus). Léopold est l'un des 542 disparus...

 

 

Léopold Joseph STÉPHANT, probablement du 3ème bataillon, est noté disparu au cours des combats du 30 mai 1918, présumé prisonnier. Il avait 20 ans et 3 mois., moins de dix mois après sa nouvelle affectation.

 

Un jugement déclaratif du tribunal de Lorient, rendu le 16 novembre 1921, arrêtera la date officielle de décès au 30 mai 1918. Jugement qui sera transcrit sur le registre d'État-Civil de la commune de Groix le 12 décembre 1921.

 

Les autorités militaires ignorent le lieu de son inhumation. Si son corps a été retrouvé, il n'a pas pu être identifié et est probablement inhumé dans l'un des ossuaires des Nécropoles Nationales, à proximité... Peut-être celle de Loupeigne dans l'Aisne dont l'ossuaire accueille 119 corps d'inconnus.

 


 

Léopold Joseph STÉPHANT est honoré de la mention "Mort pour la France"

 

Son nom est gravé sur les mémoriels de la commune de Groix, sauf curieusement sur le tableau de l'Église. Le père de Léopold aurait-il eu des différents avec le curé ?