Mort pour la France

Laurent Pierre Marie DERRIEN 1892/1914

un camarade de combat

Fils de Pierre Marie, couvreur, devenu marin (né en 1866 à Penvenan dans les Côtes d'Armor), marié le 21 janvier 1891 à Groix avec une groisillonne, Marie Françoise DIBERDER, Laurent Pierre Marie DERRIEN est né le 10 février 1892 à Groix dans le village de Kerlard. Il est l’aîné d’une fratrie de 6 enfants.

 

Commune (et canton) composée d’une île de 4km sur 8  Située à 36 mètres d'altitude et voisine des communes de Larmor-Plage, et Port Louis. 2 352 habitants (5800 en 1914) (appelés Grésillons) résident sur une superficie de 14,8 km² (soit 158,7 hab/km²).  Située à 5 milles de la côte, il se trouve au large du port de Lorient (8 milles).    

 

Comme la plupart des jeunes garçons de l’île, il commence le métier de pêcheur très tôt, en embarquant comme mousse.

 

Il passe le conseil de recrutement vers septembre 1912, à Port-Louis. Son n° matricule est le 552. Il est célibataire et semble résider à Ker Port-lay

 

Vers avril 1910, il est inscrit définitif sur le registre des gens de mer du quartier de Groix sous le numéro matricule  Groix / 2000. Il effectue son service militaire à partir du de novembre 1913, dans la marine d'Etat.
  


 

A la déclaration de guerre, Laurent DERRIEN a un peu plus de 21 ans. Il fait son service militaire, affecté au 3ème dépôt des équipages de la flotte à Lorient  (  à vérifier).

 

Sans affectation particulière, en surplus, il est affecté comme un peu plus de 1750 marins de la région de Lorient à l'un des deux régiments de fusiliers marins qui formeront la Brigades des fusiliers marins, dont l'histoire est développée dans une page précédente.

 

Pour Laurent, ce sera le 2ème régiment (1er bataillon, ? compagnie, composé de 750 morbihannais et de 250 normands) formé dès le 20 août et immédiatement transféré. Il arrive à Paris vers le 25 août. Leur mission évolue rapidement, d'abord le maintien de l'ordre dans les rues de la Capitale, puis la défense du camp retranché de Paris, et enfin venir en aide aux belges, pour barrer la route aux allemands sur le front de l'Yser.  

 

La brigade est transportée en train dans les Flandres, puis elle se dirige vers Anvers où l'armée belge se trouve assiégée A Gand, la brigade s'arrête, la voie ferrée étant coupée au-delà. Ils se battent à Melle, au sud-est de Gand les 9, 10 et 11 octobre pour protéger la retraite des troupes belges ayant évacué Anvers. Ensuite ils décrochent vers Dixmude qu’ils atteignent le 15 octobre après une marche épuisante.

 


Le 26 octobre, vers 19 h, la 7ème compagnie du 2ème bataillon qui se rend aux tranchées de l’est, se heurte à des allemands, sur la route d’Eessen, au débouché de Dixmude. Elle l’aborde immédiatement à la baïonnette, tue une quarantaine d’Allemands, tandis que les autres s’enfuient.

 

Dans la nuit, une colonne allemande réussit à la faveur de l’obscurité et grâce à la fatigue des troupes à pénétrer dans Dixmude sans être aperçue. Le commandant du 1er/I fait ouvrir fit ouvrir le feu et les mitrailleuses du pont eurent bientôt couché par terre la presque totalité des Allemands. Les autres furent aperçus au jour et faits prisonniers. 

 

Deux bataillons de Sénégalais (1200 hommes) et un bataillon de de belges sont envoyés en renfort. Ces bataillons doivent faire la relève des marins qui maintenant occupent à peu près toutes les tranchées extérieures de Dixmude.

 

 

Ils s'étaient engagé à tenir la ville pendant 4 jours, mais ils ont tenu trois semaines, face à environ 50 000 Allemands qui ont laissé 10 000 morts et plus de 4000 blessés. Les pertes sont effroyables. Les marins ont plus de 3000 hommes morts ou hors de combat: 60 officiers et officiers mariniers, 450 quartiers maîtres et matelots tués; 160 officiers et  officiers mariniers, 1774 quartiers maîtres et matelots blessés; 698 prisonniers ou portés disparus. Concernant les tirailleurs sénégalais, il reste 411 survivants sur 2000.

 

 

Dès le 16 octobre les attaques d'infanterie, mais surtout l'artil-lerie harcèlent les défenses de Dixmude. Dans la soirée des ordres précis arrivent. L'Amiral Ronarc'h les traduit ainsi à ses hommes "Tenez 4 jours". Cela durera 25 jours; 5.000 belges, 2.000 sénégalais, quelques artilleurs et les 6.000 marins résisteront 25 jours au prix de pertes humaines effroyables.

 

Pendant la nuit, les troupes sont totalement réorganisées. A Dixmude, les Sénégalais sont placés dans les tranchées avec un bataillon belge et 2 Cies du 2ème/II. Le reste du 2ème/II est placé sur la rive gauche dans des tranchées près du pont-route. Les rives de l’Yser et le crochet défensif face au nord sont tenus par onze compagnies (2 du 2ème régiment et 9 du 1er). 

 

Le 27 octobre à 8 h, le bombardement reprend. Il devient très intense entre 12 et 15 h, et se fait particulièrement sentir sur les ponts de Dixmude et les tranchées sud de la ville (cimetière). Les pertes sont sensibles. Les tranchées atteintes par le bombardement sont démolies.

 

 

Laurent Pierre Marie DERRIEN est tué au combat le 27 octobre 1914. Signalé mort à 17h, probablement décédé des suites d'une blessure par un éclat d'obus  Mort pour la France. Il a 22 ans. C'est le 3ème groisillon tué dans cette bataille.

 

Son lieu d'inhumation semble inconnu des autorités militaires. peut-être a-t-il été enterré dans le cimetière des fusiliers marins à Dixmude, cimetière qui fut probablement boulversé lors des combats qui suivirent.

 

Son acte de décès, dressé aux armées, le 29 octobre 1914 et dont les témoins sont le Chef de corps Capitaine de frégate Pugliesi-Conti et le Lieutenant de vaisseau Perrinelle-Dumay, est transcrit dans le registre d’état civil à la date du 6 décembre 1914.

 

Son nom est gravé sur le Monument aux morts et inscrit sur les tableaux de l’Église (avec une erreur sur la date) et de l'Écomusée   

cimetière des fusiliers-marins à Dixmude