Mort pour la France

Théodore MÉTAYER 1887/1914

Le quartier-maître Guillaume FURIC

Fils de Jean, un marin-pêcheur, né à Groix en  1867 et de Mélanie AUFFRET, née à Groix en 1858, mariés à Groix en en septembre 1885, résidant dans le village de Locmaria, Théodore MÉTAYER est né le 24 juin 1887 à Groix (Morbihan).

 

Commune (et canton) composée d’une île de 4km sur 8. Située à 36 m d'altitude et voisine des communes de Larmor-Plage, et Port Louis. Les 2 352 habitants (5 800 en 1914) (appelés Grésillons ou Groisillons) résident sur une superficie de 14,8 km² (soit 158,7 hab./km²).  Située à 5 milles de la côte, elle se trouve au large du port de Lorient (8 milles).    

 

Comme beaucoup de groisillons, il embarque sur les navires de pêche très jeune, comme mousse, puis comme matelot, marin-pêcheur. Son n° d'inscrit maritime en 1907 est le Groix / 1822. 

 

Il passe le conseil de révision vers avril 1907 et est appelé pour faire son service militaire en 1908. Il est affecté au 3ème dépôt de Lorient .

 

Théodore se marie le 5 novembre 1912 à Groix avec Marie Joséphine GUILLAUME née en 1892. Ils ont rapidement un enfant, une fille, Charlotte Marie Eugénie, le 5 août 1913.

 

Il décède le 10 novembre 1914, à Furnes -Belgique en laissant une veuve et une orpheline.


 

En août 1914, la tension est grande à Paris. Le gouvernement décide alors de mobiliser les différents dépôts de marins : Cherbourg, Brest, Lorient et Rochefort, (les autres effectifs militaires étant déjà au front) afin d'assurer le calme dans la capitale. Fin août est constitué la Brigade des Fusiliers-marins composée de deux régiments, soit environ 6000 hommes dont la majorité est bretonne. Cette brigade sera commandée par le contre-amiral Pierre Ronarc'h.

 

Matelot de 2ème classe fusilier Théodore MÉTAYER, qui a été mobilisé au 3ème dépôt de Lorient, n'a pas reçu d'affectation précise. Il est donc affecté au 2ème régiment de fusiliers marins, qui est constituée vers le 15 août.

 

 

La Brigade se bat à Melle du 9 au 11 octobre pour protéger la retraite des troupes belges ayant évacué Anvers. Ensuite ils décrochent vers Dixmude qu’ils atteignent le 15 octobre après une marche épuisante. Poursuivis par 50 000 Allemands, ces hommes habitués à vivre nu-pieds sur leurs bateaux, fournissent des marches de 30 et 40 kms.

 

Le lendemain, 16 octobre, la ligne de défense des marins est à peine établie que les Allemands déclenchent, à 16 h, leur première attaque. Les combats pour la possession de Dixmude viennent de commencer, opposant 6 000 marins de la brigade et 5 000 Belges commandés par le colonel Meiser à 3 corps de réserve d'armées allemands, environ 30 000 hommes.

 

 

 

Le 3 et 4 novembre, la 42ème division a tenté une offensive pour dégager Dixmude, mais celle-ci est sans résultats probants. Le 6 novembre, le repli de la 42ème D.I. se fait sans incidents et la brigade se trouve de nouveau seule à Dixmude. La division laisse toutefois 1 groupe de 2 batteries de 75 à la disposition de la brigade.

 

A Dixmude, les Allemands ont ramené leurs grosses pièces avec lesquelles ils reprennent un bombardement assez intense de la ville et de ses tranchées, des tranchées de l’Yser et du terrain en arrière. Sur le soir, une attaque d’infanterie allemande sur le cimetière est repoussée. La nuit est calme grâce au brouillard épais.

 

 

 

Le 3ème/II, celle Théodore MÉTAYER, remplace le 2ème/II à la défense de la ville de Dixmude. Il prend la défense de la rive de l’Yser au sud du Pont-route.

 

Pendant la nuit, un groupe d’artillerie belge (12 pièces) vient relever ce qui reste de l’artillerie de campagne mise à la disposition de l’amiral et dont l’effectif est tombé à 14 pièces.

 

Le 9 novembre, dès le matin, la fusillade allemande reprend contre les tranchées de Dixmude et ainsi que le bombardement pendant toute la journée, auquel l'artillerie répond, mais sans moyen d’appréciation de ses résultats. Les batteries de campagne nouvellement installées exécutent des tirs sur des points indiqués, en vue de déterminer les éléments qui leur sont nécessaires pour ouvrir rapidement le feu sur tel point qui leur serait indiqué, et en particulier sur les tranchées allemandes très rapprochées des nôtres.

 

Deux groisillons, Yves Benoit SALAHUN et Théodore MÉTAYER, sont blessés au cours de cette journée (ou de la précédente). Ils sont évacués sur l'hôpital militaire anglais implanté à Furnes (Veurne). 

 

 

Plaque de l'ossuaire du cimetière de Furnes

 

 

En octobre 1914, les Allemands menacent d'anéantir les défenses belges. La brigade reçoit la mission de quitter Paris pour aller en renfort de l'armée belge, cette mission étant également donnée à la 87ème division d'infanterie territoriale. Il s'agit d'aider l'armée belge à se replier vers la France et de protéger le port stratégique de Dunkerque. La brigade est transportée en train dans les Flandres, puis elle se dirige vers Anvers où se trouve assiégée l'armée belge. Mais à Gand, la brigade s'arrête, la voie étant coupée au-delà.

 

 

Le 24 octobre à 21 h, le prince de Wurtemberg lance une attaque générale avec comme objectif de percer le front en direction de Furnes. Deux colonnes vont assaillir le front Nieuport - Dixmude tenu par les Belges et 2 autres colonnes vont converger sur Dixmude, après une formidable préparation d'artillerie.

Le 26 octobre, les marins sont renforcés par un régiment de marche de tirailleurs sénégalais composé du 3e BTS du Maroc (Frèrejean) et le 1er BTS d'Algérie (Brochot).

 

Le 28 octobre, suite à une décision prise le 25, les Belges ouvrent les vannes et inondent la rive gauche de l'Yser entre ce fleuve et la chaussée de chemin de fer de Dixmude à Nieuport, faisant de Dixmude une presqu'île artificielle. Ces inondations sauvèrent la situation sur l'Yser.

 

 

 

Le 7 novembre, en vue de rendre plus intime l’action de l’artil-lerie et de l’infanterie, l’Amiral décide une nouvelle organisation.

L'ensemble de la défense proprement dite de Dixmude comprenant le front extérieur de la ville, la ville de Dixmude, la rive de l’Yser (nord et sud du Pont route) est à la charge 2ème régiment

 

Pendant toute la journée, des duels d’artillerie ont lieu, notre artillerie lourde cherche l’artillerie allemande, sans parvenir à éteindre son feu. Sur le front des tranchées de Dixmude, les Allemands montrent une grande activité. La nuit est troublée. L’ennemi venant d’Eessen prononce plusieurs attaques sur Dixmude sans toutefois insister.

 

Le 8 novembre, les allemands attaquent plusieurs fois le cimetière au sud de la ville. Ils sont repoussés. La ville subi de violents bombardements toute la journée. Le tir des allemands est dirigé avec une grande précision sur les tranchées du cimetière et de l’Yser et sur l'artillerie lourde placée vers Oudecapelle. Deux aéroplanes et un drachen-ballon comme d’ailleurs presque tous les jours, dirigent ces tirs. Les pertes sont importantes.

 

 

Théodore MÉTAYER décède des suites de ses blessures, le 9 novembre (selon l'acte de décès) ou le 10 (selon la fiche SGA) 1914, dans les locaux de l'hôpital anglais, installé à Furnes, (Veurnes en flamand) dans les Flandres maritimes de Belgique. Il avait 27 ans. Il laisse une veuve et une orpheline.

 

Théodore MÉTAYER a été inhumé dans l'ossuaire français du cimetière militaire de Furnes, le 25 décembre 1914.

 

 

Son décès est transcrit sur le registre d'état-civil de la commune de Groix, le 12 août 1918. Il est déclaré "Mort pour la France".

 

<<<<.   Son nom est gravé sur le monument aux mort de Groix.