Mort pour la France

Gustave Joseph GALLENNE  (1882/1915)

 

Fils de Pierre Augustin, né à Bangor (Belle-Ile) en 1850 et de Vincente Marie Louise MOLLEROT, née en 1853 à Riantec, mariés à Groix en juin 1875, Gustave Joseph Marie GALLENNE est né à Groix, le 17 mai 1882. Il est le 6ème enfants d'une fratrie de 12. Son père qui était boîtier, soudeur était venu s'installer à Groix vers 1873.

 

Très tôt, Gustave se destine au métier de marin-pêcheur. Il s'embarque comme mousse vers l'âge de12/13 ans, puis devient matelot avec l'âge. A l'époque de son conseil de révision, en 1901, il est inscrit maritime sous le n° 1591 / Groix.

 

Son n° matricule au recrutement est le 661 / Lorient. Il effectue son service militaire à compter du 9 juin 1902, au 3ème dépôt des équipages de Lorient.

 

Gustave embarquera du 2 août 1902 au 24 mars 1903 sur le "Condor". Après quoi il est réformé n°2, le 16 avril 1903 et il est rendu à sa famille.

aviso-torpilleur  "Condor"

Il reprend immédiatement ses activités de marin-pêcheur. Lorsqu'il est rappelé par la mobilisation en 1914, il est toujours célibataire.

 

Gustave Joseph GALLENNE décède le 11 août 1915 sur le territoire de la commune de Vienne-le-Château Marne).

 


 

Gustave GALLENNE n'est pas rappelé en août 1914, par contre il est convoqué en décembre 1914 pour le conseil de révision, qui le classe "bon" et il est versé dans l'armée de terre. Il est affecté au 6ème Régiment d'infanterie coloniale dont le dépôt se trouve à Lyon. Il arrive au corps le 22 février 1915.  Après quelques semaines d'entrainement., Gustave est envoyé avec un contingent de renfort, au front, (le même convoi qu'un autre groisillon, Paul GUILLAUME, le 14 juin 1915. A cette époque le 6ème R.I.C. cantonne à Charmontois l'Abbé, au sud de Ste Ménéhould pour une période de repos jusqu'au 20 juin. 

 

 

Le 20 juin, le 6ème RIC est affecté à la 2ème brigade coloniale rattachée à la 15ème Division coloniale, nouvellement créée. Par étape, le régiment rejoint Saint Julien de Courtisols et Somme-Vesle où il arrive le 24 juin. Il y reste jusqu'au 2 juillet, date à laquelle, il est embarqué en camions pour Sainte Ménéhould, où il stationne là pendant 3 jours. Le soir du 5 juillet, le régiment quitte Sainte-Ménéhould pour La Neuville-au-Pont, où il rejoint la 15ème D.I.C., mis à disposition du 32ème C.A.

 

Dans la nuit du 6 au 7 juillet le régiment va relever le 100ème R.I. dans les tranchées du bois de la Gruerie, à l'est de la route Vienne/Binarville. Les 3 bataillons sont en 1ère ligne... Jusqu'au 13 juillet les journées sont relativement calmes, mais les bombardements entravent les travaux de renforcement des tranchées. Chaque jour déplore son lot de quelques tués et quelques blessés...

 

Le 14 juillet le 5ème RIC attaque les lignes allemandes, le 6ème RIC a pour mission de garder les premières lignes françaises en cas de contre-attaque. L'attaque échoue, ordre est donné de réitérer, C'est encore le 5ème qui s'y colle le lendemain. Nouvel échec. Le 5ème est ramené à l'arrière pour se reconstituer; Le 6ème est seul pour garder la 1ère ligne.

 

quelques hommes d'un RIC (5 ou 6) devant le campement de la Houyette

Du 22 au 28 juillet tout le régiment est au repos en 2ème ligne. La nuit du 28 au 29, le régiment monte en ligne pour relever le 1er RIC.

 

29 juillet, la journée est calme, mais les allemands font des tirs systématiques sur les "travailleurs". Pertes: 12 hommes blessés.

 

30 juillet, les compagnies travaillent activement aux différentes organisations. Les allemands essaient de gêner par un tir lent et systématique. Pertes: 5 hommes blessés.

 

31 juillet, même situation... Deux compagnies du 3ème bataillon gagnent du terrain et doivent s'installer sur place. Pertes: 10 blessés.

 

1er août, rien de particulier (affirme le JMO), le secteur est calme Pertes (tout de même): 1 tué et 14 blessés.

 

2 août, même situation, continuation des travaux. Pertes; 1 s/off blessé, 1 homme tué.

 

3 août : tout le régiment devait être relevé, finalement seul le 1er bataillon l'est.

 

Le 4, 5 et le 6 même situation.

 

Le 7 aout, à 3h45, les allemands enlèvent par surprise au 1er RIC, après avoir fait sauté 2 fourneaux de mines, une partie de la tranchée dite du ‘Doigt de gant». La 5ème Cie, puis la 6ème en soirée, du 6ème RIC sont chargés de contre-attaquer. Le soir du 7, c’est chose faite au prix de pertes sensibles. Pertes 1 off tué, 1 blessé, 2 s/off tués, 2 blessés, 16 hommes tués, et 50 blessés.

 

extrait du JMO du 6ème RIC pour le 11 août le matin

 

Mais revenons un peu en arrièrele 7 août 1914, le 6ème colonial quitta Lyon (fort St Irénée), pour la Lorraine et plus précisément Epinal, qui est le point de concentration. Il fait partie de la 2ème brigade d'infanterie coloniale (5ème et 6ème R.I.C.) membre de le 1ère D.I.C intégrée à la 1ère armée. Elle est composée de 3 bataillons.

 

La 2ème B.I.C (5ème et 6ème R.I.C.) après avoir participé à la bataille des frontières en Lorraine et dans les Vosges (col de la Chipotte).  Fin septembre, elle est dirigée sur Toul pour être ensuite acheminée sur la région de Saint-Mihiel, laissant provisoirement 2 bataillons (bataillons Durand et Schéer) dans les Vosges. A cette date, la brigade est rattachée à la 44ème D.I. indépendante (général Vassart), région de Saint-Mihiel.    

 

Vers le 11 novembre 1914, 2 bataillons du 6ème R.I.C. sont dirigés sur la région d'Ypres. Ils rejoindront quelques semaines plus tard le reste du régiment parti en janvier 1915, avec la brigade, sur l'Argonne (bois de la Gruerie, La Fontaine-aux-Charmes). La brigade est alors rattachée au 2ème C.A., le 5ème R.I.C. et l'E.-M. de la brigade opérant avec la 3ème D.I. et le 6ème R.I.C. avec la 4ème  D.I.  

 

Le 12 juin, la brigade est relevée et va au repos; C'est à ce moment que Gustave GALENNE et Paul GUILLAUME rejoignent leur régiment au front.

Les 1er et 6ème  RIC se relayent dans les tranchées en 1ère ligne dans le bois de la Gruerie (secteur du ravin de la Houyette entre Vienne le Château et La Harazée). 

 

Le 16 juillet, les allemands effectuent un bombardement systématique des premières lignes. Les hommes du 6ème continuent les travaux d'aménagements des tranchées. Pertes: 1 s/officier blessé, 2 hommes tués et 11 blessés.

Le 17 est identique. Pertes: 2 s/off. blessés, 3 hommes tués, 7 blessés

Le 18, même situation. Pertes: 2 s/off. blessés, 2 hommes tués, 1 blessé

Le 19, le 3ème bataillon "Cazeaux" est relevé, et va au repos aux abris de la Houyette. Les deux autres restent en première ligne. Pertes: 1 s/off. blessé, 6 hommes blessés

Le 20 est une journée calme, mais tout de même 1 officier tué, 1 homme tué et 10 blessés.

Le 21, même situation les 1er et 2ème bataillon sont relevés dans la nuit. Ils vont au repos aux abris de la Sapinière et aux abris des Coloniaux.

 

Le 8 est noté "de nombreux échanges d’artillerie de par et d'autre.

 

Le 9, le JMO du 6ème dit «Rien de particulier, », mais note quand même 8 tués et 13 blessés. Idem le 10 avec 2 tués et 6 blessés… comme une sorte de routine. 

 

Le 11 août, alors que le 6ème est en première ligne, il subit une violente attaque le 11 aout. A partir de 4h, intense préparation d’artillerie, agrémentée de gaz asphyxiants, jusqu’à 7h écrasant complètement les nids de mitrailleuses. Après attaques et contre-attaques du 11 et du 12, la 1ère ligne fut perdue et quelques tranchées de soutien. Les pertes furent gigantesques. 50  officiers  et sous-officiers (12 tués, 22 blessés, 19 disparus) et près de 900 hommes de troupes (97 tués, 488 blessés et 273 disparus) hors de combat. Gustave GALLENNE est parmi les disparus.


 

Gustave Joseph Marie GALLENNE est déclaré disparu suite aux combats du 11 août 1915 dans l'ouest du bois de la Gruerie, sur le territoire de la Commune de Vienne le Château (Marne). Il n'est pas retrouvé dans les jours suivants, ni dans les listes de prisonniers fournies par l'ennemi.

 

Il faudra attendre un jugement du tribunal de Lorient en date du 8 août 1921 pour que sa mort soit confirmée.

 

Ultérieurement son corps n'a pas été retrouvé ou pas pu être identifié. il repose donc selon toute hypothèse dans l'un des ossuaires à proximité du champ de bataille; probablement celui de la Gruerie dans la Nécropole de Vienne-le-Château (Marne)ou plus de 10 000 soldats sont inhumés.

 

 

 

Le jugement de confirmation de décès a été transcrit dans les registres d'État-civil de la Commune de Groix, le 16 septembre 1921.

 

Son nom est gravé sur le Monument aux Morts de la Commune de Groix, et sur la plaque de l'Écomusée.