Mort pour la France
Fils de Joseph Marie, né à Groix en 1830 et de Thérèse BARON, née à Groix en 1843, mariés à Groix en 1872, Joseph Marie BERNARD est né le 4 janvier 1874 à Groix. Il est l'aîné d'une fratrie de 4 garçons.
Très tôt il apprend le métier de marin, d'abord en embarquant comme mousse vers l'âge de 12/13 ans, puis comme matelot sur la bateaux de pêche de Groix.
A l'époque de son conseil de révision, en 1894, il est déjà inscrit maritime, son matricule est probablement Groix / 688. Son n° matricule est le 1735 / Lorient. Il effectue son service militaire à partir de 1894 jusqu'en 1896, au 3ème dépôt des équipages de la flotte à Lorient. en 1897, époque où il est rendu à sa famille, il reprend immédiatement son métier de marin-pêcheur.
Il se marie en novembre 1904 à Groix avec Brigitte ADAM, née à Groix en 1882. Ils semblent ne pas avoir eu d'enfants. Ils résident dans le village de Kermario.
Joseph Marie BERNARD décède le 14 juillet 1915 sur le territoire de la commune de Servon-Melzicourt (Marne)
A la mobilisation Joseph Marie BERNARD a 40 ans, il est appelé au 3ème dépôt des équipages de la flotte, mais la Marine ne lui trouve pas d'affectation dans ses rangs, il est d'abord renvoyé chez lui, puis versé dans l'Armée de terre qui manque de bras après les évènements meurtriers de l'automne 1914. Il est convoqué le 14 décembre 1914, et arrive au dépôt du 2ème RIC à Brest, vers le 16 décembre 1914.
Après quelques semaines de formation, il rejoint ce régiment sur le front. Il est probable qu'il ait rejoint ce régiment sur le front, dans le même contingent de renfort que Pierre GROSSIN, Ange CAUDAL, Joseph Marie BARON, Émile BARON, Isidore YVON, Pierre BLANCHARD, Élie EVEN et Yves LANCO, huit autres groisillons. Celui-ci se trouve à cette date dans un secteur de l'Argonne à Servon. Joseph BERNARD est affecté au 1er bataillon - 3ème compagnie.
Après 3 semaines d'un repos bien mérité, du 16 juin au 13 juillet, le régiment se prépare à une nouvelle attaque dans le secteur du bois Baurain. Le 13 juillet au soir, les troupes d'attaque occupent leurs positions de combat, dans le but de les reconnaitre. Le mouvement terminé vers 20 h, les troupes reprennent leurs positions de départ. Le 14 juillet, à 4 h du matin, les bataillons d'assaut sont à leurs postes. A 8 h15, ils s'élancent à l'assaut des positions ennemies...
... Pour la suite de la description de l'attaque vois le fiche d'Émile Marie BARON
Dans ces combats du Bois Baurain du 14 juillet 1915, le régiment a eu 28 officiers et 1.322 hommes tués, blessés ou disparus dont 7 groisillons : Emile Marie BARON, Joseph BERNARD, Pierre BLANCHARD, Élie EVEN, Yves LANCO, Pierre LE DREFF, et Eugène STÉPHAN et sans doute de nombreux blessés. Journée noire pour l'île de Groix et à y regarder de plus près, cette attaque n'a servi à rien !!!
Mais revenons un peu en arrière. Le 2ème RIC a son dépôt à Brest, il est membre de la 1ère Brigade Coloniale rattachée à la 3ème Division Coloniale. Il dispose de 3 bataillons.
En août 1914, le 2ème RIC participe à la bataille des frontières en Lorraine et en Belgique. Il combat à Rossignol le 22 août. Durant les combats, le régiment perd 2850 hommes mis hors de combat, puis à Villers-sur-Semoy. Là, craignant qu’il tombât au main de l’ennemi, le drapeau du régiment est enfouit en terre par le soldat LE GUIDEC. Il retraite par Cernay-en-Dormois, Ville-sur-Tourbe puis bois de Ville, il combat à la ferme de Touanges et à Servon.
Le régiment est reconstitué le 17 septembre, avec seulement 2 bataillons, suite aux pertes des précédents combats. Il est dans le secteur de Minaucourt, cote 180, Massiges de la fin septembre à novembre. Il passe en Argonne vers le 13 novembre: bois de la Gruerie, le Four-de-Paris, Chaudefontaine, Fontaine-aux-Charmes, puis dans le secteur de Servon de janvier 1915 jusqu’au 16 juin. Durant cette période, le secteur est "calme" avec quand même quelques tués et blessés chaque jour, et le 2ème RIC se relaie tous les 5 jours avec le 1er RIC. Il ne se passe pas d'évènements très importants, sauf le 29 janvier 1915, où le 3ème bataillon est alerté et engagé dans la partie sud-ouest du bois de la Gruerie pour coopérer avec la 40ème D.I. à une contre-attaque dirigée contre les Allemands qui ont pris des tranchées.
Joseph Marie BERNARD est déclaré mort au cours des combats du 14 juillet, curieuse fête nationale pour lui. Il est reconnu mort à l'ennemi, mort pour la France, le 14 juillet 1915, sur le territoire de la commune de Servon-Melzicourt (Marne). Il est âgé de 41 ans. Il laisse une veuve.
Son acte de décès est transcrit au registre d’état-civil de la commune de Groix à la date du 1 octobre 1915.
Las autorités militaires ne semblent pas connaître son lieu, d'inhumation. Si son corps a été retrouvé mais non identifié, il a pu être inhumé dans un ossuaire de la Nécropole Nationale de La Gruerie à St Thomas en Argonne (51519). La nécropole est située à la sortie de Vienne-le-Château. Elle s'étend sur une superficie de 23 ha. L’ossuaire, lui-même s’étend sur 850 m². Là sont rassemblés près de 10 000 corps exhumés du bois de la Gruerie après la guerre. Seuls 92 ont pu être identifiés.
Son nom est gravé sur le monument aux morts et sur la plaque de l'église.