Mort pour la France
Fils de Paul, né à Groix en 1843 et de Jeanne Marie TONNERRRE, née à Groix en 1846, mariés en octobre 1879 à Groix, Élie EVEN est né le 29 décembre 1880, à Groix dans le village du Mené. Il est l'aîné d'une fratrie de 3 garçons.
Très tôt il apprend le métier de marin, d'abord comme mousse vers 12/13 ans, puis comme matelot à la pêche.
Lorsqu'il passe son conseil de révision en 1899, il est déjà inscrit maritime son numéro matricule est le Groix / . Son numéro matricule au recrutement est le 1347 / Lorient. Il est levé en 1900 et affecté au 3ème dépôt des équipages de la Flotte à Lorient. Lorsqu'il est rendu à ses foyers en 1902, il reprend ses activités de marin-pêcheur.
Il se marie à Groix, le 4 juin 1906 avec Marie Prudence TONNERRE, née à Groix en 1877. Ils résideront au Mené et n'auront pas d'enfants.
Élie EVEN décède, par décision de justice, le 14 juillet 1915 sur le territoire de la commune de Servon-Melzicourt (Marne)
A la mobilisation Élie EVEN a 34 ans, il est appelé au 3ème dépôt des équipages de la flotte, mais la Marine ne lui trouve pas d'affectation dans ses rangs, il est d'abord renvoyé chez lui, puis versé dans l'Armée de terre qui manque de bras après les évènements meurtriers de l'automne 1914. Il est rappelé le 14 décembre 1914, et arrive au dépôt du 2ème RIC à Brest, le 16 décembre 1914.
Après quelques semaines de formation, il rejoint ce régiment sur le front. Il est probable qu'il ait rejoint ce régiment sur le front, dans le même contingent de renfort que Pierre GROSSIN, Ange CAUDAL, Joseph Marie BARON, Émile BARON, Joseph Marie BERNARD, Isidore YVON, Pierre BLANCHARD et Yves LANCO, huit autres groisillons. Celui-ci se trouve à cette date dans un secteur de l'Argonne à Servon.
Après 3 semaines d'un repos bien mérité, du 16 juin au 13 juillet, le régiment se prépare à une nouvelle attaque dans le secteur du bois Baurain (Bois de la Gruerie). Le 13 juillet au soir, les troupes d'attaque occupent leurs positions de combat, dans le but de les reconnaitre. Le mouvement terminé vers 20 h, les troupes reprennent leurs positions de départ. Le 14 juillet, à 4 h du matin, les bataillons d'assaut sont à leurs postes. A 8 h15, ils s'élancent à l'assaut des positions ennemies...
... Pour la suite de la description de l'attaque vois le fiche d'Émile Marie BARON
Dans ces combats du Bois Baurain du 14 juillet 1915, le régiment a eu 28 officiers et 1.322 hommes tués, blessés ou disparus dont 7 groisillons : Emile Marie BARON, disparu, Joseph BERNARD, tué à l'ennemi, Pierre BLANCHARD, disparu, Élie EVEN, disparu, Yves LANCO, disparu, Pierre LE DREFF, disparu et Eugène STÉPHAN et sans doute de nombreux blessés. Journée noire pour l'île de Groix et à y regarder de plus près, cette attaque n'a servi à rien !!!
Le nom d'Élie ÉVEN est gravé sur les différents monuments de l'île de Groix.
Il sera honoré, à titre posthume, de la Croix de Guerre avec une étoile de bronze
J.O. du 11 mars 1920
extrait du mémorial de la Grande Guerre de Sainte-Anne-d'Auray, édifié pour garder le souvenir des «240 000 Bretons victimes de la Guerre » est un monument de 52 m de haut et 12 m de diamètre dû à l'architecte René Ménard. Captation catholique d'un monument qui se voulait une commémoration républicaine, il ambitionnait de réunir les noms de tous les Bretons morts mais 8 000 seulement sont gravés sur le mur qui ceinture le monument >>>>
Mais revenons un peu en arrière. Le 2ème RIC a son dépôt à Brest, il est membre de la 1ère Brigade Coloniale rattachée à la 3ème Division Coloniale. Il dispose de 3 bataillons.
En août 1914, le 2ème RIC participe à la bataille des frontières en Lorraine et en Belgique. Il combat à Rossignol le 22 août. Durant les combats, le régiment perd 2850 hommes mis hors de combat, puis à Villers-sur-Semoy. Là, craignant qu’il tombât au main de l’ennemi, le drapeau du régiment est enfouit en terre par le soldat LE GUIDEC. Il retraite par Cernay-en-Dormois, Ville-sur-Tourbe puis bois de Ville, il combat à la ferme de Touanges et à Servon.
Le régiment est reconstitué le 17 septembre, avec seulement 2 bataillons, suite aux pertes des précédents combats. Il est dans le secteur de Minaucourt, cote 180, Massiges de la fin septembre à novembre. Il passe en Argonne vers le 13 novembre: bois de la Gruerie, le Four-de-Paris, Chaudefontaine, Fontaine-aux-Charmes, puis dans le secteur de Servon de janvier 1915 jusqu’au 16 juin. Durant cette période, le secteur est "calme" avec quand même quelques tués et blessés chaque jour, et le 2ème RIC se relaie tous les 5 jours avec le 1er RIC. Il ne se passe pas d'évènements très importants, sauf le 29 janvier 1915, où le 3ème bataillon est alerté et engagé dans la partie sud-ouest du bois de la Gruerie pour coopérer avec la 40ème D.I. à une contre-attaque dirigée contre les Allemands qui ont pris des tranchées.
Élie ÉVEN est d'abord déclaré disparu au cours des combats du 14 juillet, curieuse fête nationale pour lui. Mais on retrouve son corps le 19 juillet 1915. Toutefois pour une raison obscure son décès n'est pas enregistré officiellement.
Un jugement du tribunal Lorient, en date du 19 juin 1917, le déclare mort à l'ennemi, mort pour la France, le 14 juillet 1915, à par erreur Souain (Marne). Il faut comprendre lors du combat du Bois Baurain, sur le territoire de la commune de Servon-Melzicourt (Marne). D'ailleurs la fiche SGA confirme le lieu du décès. Il avait plus de 34 ans. Il laisse une veuve.
Le jugement, valant acte de décès est transcrit au registre d’état-civil de la commune de Groix à la date du 27 juin 1917.
Élie est inhumé dans une tombe individuelle n° 2453 de la Nécropole nationale de Saint-Thomas-en-Argonne (Marne)
Bien que réputé disparu, son corps a été retrouvé quelques jours après...
il a donc l'honneur de figurer sur la mémorial de l'Église