Mort pour la France

Joseph Marie BARON (1889 / 1918)

 

Fils de Jean Marie, un marin pêcheur, né à Groix en 1844 et de Sophie TONNERRE, une groisillonne, née en 1853, mariés à Groix en septembre 1885 et résidant dans le village de kerampoulo, Joseph Marie BARON est né à Groix le 6 mars 1889 dans le village de Kerampoulo.

 

Il est le 4ème enfant d'une famille recomposée de 7 enfants, les deux premiers étant issus d'un premier lit, son père s'étant remarié après le décès de sa première épouse.

 

Après quelques années sur les bancs de l'école, Joseph Marie fait son apprentissage de marin en s'embarquant comme mousse vers l'âge de 11/12 ans. Il devient novice au printemps 1904 et inscrit définitivement au registre des gens de mer du quartier de Groix vers mai 1907 sous le n° matricule 1888.

 

En avril/mai 1909, il est levé (appelé) pour faire son service militaire et il est affecté pour faire ses classes au 3ème dépôt des équipages de la flotte à Lorient. Il est rendu à sa famille au début de l'année 1913, avec le grade de quartier-maître de manoeuvre.

 

Il reprend aussitôt ses activités à la pêche .

 

Joseph Marie BARON décède le 9 septembre 1918, dans les locaux de l'hôpital maritime de Lorient.

 


 

A la mobilisation, en août 1914, Joseph Marie BARON est âgé de 25 ans. Dans la Marine, au moment de la mobilisation, les effectifs embarqués sont déjà au complet. En fait, l'énorme majorité des équipages des grands navires est constituée de marins engagés, les bâtiments réclamant de plus en plus de technicité pour l'artillerie et les machines. Dès le 3 août 1914, les hommes de la réserve de l'active âgés de vingt-quatre à trente-quatre ans affluent. C'est le cas de Joseph Marie. Beaucoup d'entre eux, les plus âgés, seront renvoyés dans leurs foyers dès le 11 août, car ils sont pères de familles, parfois nombreuses.

 

 

Finalement, le dépôt de Lorient, centre de mobilisation des nombreux inscrits maritimes de toute la côte sud de la Bretagne, s'encombre d'un effectif pléthorique. La Marine ne sait trop quoi faire de ces hommes. Beaucoup, les non-gradés et les non-spécialisés, sont orientés vers les deux régiments de fusiliers-marins qui combattront dans les Flandres et beaucoup d'autres vers les régiments d'infanterie coloniale.

 

Mais Joseph Marie BARON qui a le grade de quartier-maître reste dans la Marine, probablement sur un navire auxiliaire, dont nous ignorons actuellement le nom et la fonction.

 

 

Joseph Marie BARON est probablement inhumé au cimetière communal de Groix 

 

La mention "Mort pour la France" ne lui est attribuée que tardivement bien  que manifestement il ait contracté la maladie en étant au service. La rectification en marge de son acte de décès date de 2015 comme on peut le voir sur la copie de son acte ci-dessous (peut-être suite à un jugement rendu par le tribunal de Lorient le 14 décembre 1934).

 

Son nom est gravé sur tous les monuments mémoriels de Groix.

 

 

la plaque de l'église avec une petite erreur sur la date

 un patrouilleur auxiliaire

 

 

Les matelots incorporés dans la Marine se retrouvent dans un milieu favorable aux épidémies: la promiscuité dans les dépôts et sur les navires, parfois dans l'humidité et le froid, ou en présence de maladies mal connues d'origine tropicale.

 

 

 

C'est le cas de Joseph Marie BARON qui contracte l'une de ces maladies, probablement au cours de l'été 1918. Cette maladie est déclarée officiellement comme étant une grippe à forme pulmonaire, mais compte tenu de l'époque, on peut aussi penser à la fameuse grippe H1N1, très virulente, dite aussi "grippe espagnole". 

 

 

 

A la fin de l'été, il est hospitalisé a l'Hôpital Maritime de Lorient.

 

 

Joseph Marie BARON décède officiellement des suites d'une grippe à forme pulmonaire. De toute évidence compte-tenu de la situation sanitaire en août et septembre 1918, il s'agit de la grippe H1N1 dite "grippe espagnole" mais dont les premiers cas ont été signalés aux Etats-unis et transmise au sein du corps expéditionnaire américain puis entre militaires alliés.

 

 

Son décès est enregistré le 9 septembre 1918, à 16h35, dans les locaux de l'hôpital maritime de Lorient. Il est alors âgé de 29 ans. Il est célibataire. Son décès est inscrit sur le registre d'état-civil de la commune de Lorient, à la date du 10 septembre 1918 sans transcription sur le registre de Groix.