Mort pour la France

François Laurent LE PODER (1885 / 1919)

village de Kerohet

 

 

 

Fils de François Marie, un marin pêcheur né à Groix en 1858 et de Anne Rose LE MILLOCH, une groisillonne née en 1862, mariés à Groix en avril 1882, résidant dans le village de Kerohet, François Laurent LE PODER est né le 9 février 1885 à Groix dans le village de Kerohet. Il est le 2ème enfant d'une fratrie de neuf.

 

Après quelques années sur les bancs de l'école, comme la plupart des garçons de Groix, fait son apprentissage de marin en s'engageant comme mousse dès l'âge de 11/12 ans, puis à l'âge de 15 ans (en 1900) il devient novice.

 

Il sera inscrit définitif sur le registre des gens de mer du quartier de Groix en mars / avril 1903, sous le n° matricule : ? Il sera matelot sur les dundees de Groix pour la saison du thon durant l'été 1903.

 

En avril 1904, il est levé (incorporé) pour faire son service militaire dans la Marine d'État. Il effectue quelques mois de classe au 3ème dépôt des équipage de la flotte, avant d'embarquer. Il est rendu à la vie civile vers mars 1908.

 

François Laurent se marie à Groix, avec une groisillonne, Marie Eugénie TONNERRE née en 1887, le 9 novembre 1908. Ils résideront dans le village de Kérohet et auront 2 enfants.

 

A force d'économies, François LE PODER rentre en 1910 au capital de la construction du dundee "Dirigeable" G 1036, de 57 tonneaux, pour 1/8.

 


 

Lorsque la guerre éclate en août 1914, François Laurent est âgé de 29 ans. Il n'est pas immédiatement mobilisé. Il est rappelé en février 1915 au 3ème dépôt des équipages de la flotte à Lorient.

 

Il sera affecté à ( ? en attente de sa fiche matricule)

 

Il semble être rapidement démobilisé, avec pour mission de reprendre ses activités à la pêche peut-être comme patron du "Dirigeable", son bateau.

 

 

Sous Vauban, l'actuelle rueTraverse, au centre-ville, prend le nom de rue de l'Hôpital, puis rue Traverse de l'hôpital, rueTraverse de l'hospice, avant de récupérer son nom actuel qui sera pérennisé après-guerre. Il y a donc lieu de penser qu'on y trouvait un hôpital. En fait, à cette époque, ce sont les Hospices civils qui s'y trouvent. Ils seront détruits par un bombar-dement anglais, le 15 avril 1941, les allemands occupant Brest et y aillant installé une importante base navale. 

 

rue Traverse où se trouvaient les Hospices civils avant les bombardements de 1941

 

 

La grippe espagnole frappe en 3 vagues successives entre avril 1918 et mai 1919, puis en quelques "répliques" qui se font ressentir jusqu’en 1921. Le bilan est terrible; en France, il est estimé à 250 000 décès. Les archives ne permettent pas de mesurer l’hécatombe à l'échelle de la Bretagne, pourtant la presse témoigne de nombreux foyers, notamment à Brest, port de guerre par lequel transitent de nombreux marins et des alliés américains et où les premiers cas français sont détectés, car on le sait aujourd'hui la fameuse "grippe espagnole" est en fait importée en Europe par les militaires américains.

 

" L’incubation est fulgurante et le virus frappe aussi violemment que rapidement, certains, atteints en pleine rue, n’ont même pas le temps de rejoindre leur domicile avant de ressentir les premiers symptômes. Ceux-ci sont d’ailleurs d’une rare virulence: forts maux de tête, fièvre brutale pouvant dépasser les 42 °C et entraînant de profonds délires, problèmes respiratoires aigus, douleurs musculaires, diarrhées, complications cardiaques, rénales et hépatiques… En déficit d’oxygène, les malades bleuissent et meurent dans d’atroces souffrances, souvent par étouffement ". Errant Le Gall

 

les hospices civils de Brest où François LE PODER est décédé

 

François Laurent LE PODER est décédé le 5 avril 1919, à 11h, dans les locaux des Hospices civils de Brest, rue Traverse. Il y a tout lieu de penser que c'est de maladie et probablement de la "grippe espagnole".

 

L'acte de décès, faisant état de son navire, et lui-même d'armateur (en fait il ne possède que 3/8 du bateau) laisse à penser que la maladie s'est déclarée sur son dundee alors qu'il était en pêche et qu'il a été débarqué, et hospitalisé, avant ou après son décès, décès constaté à l'hôpital. 

 

Il avait 34 ans et il laissait une épouse et deux enfants.

 

Je ne sais s'il a été inhumé Brest compte tenu de la pandémie où si son corps a été rapatrié à Groix et inhumé dans le cimetière communal.

 

Étant décédé après sa démobilisation, il n'est pas honoré de la fameuse mention "Mort pour la France", ni inscrit sur le monument de la commune.