Mort pour le France

Henri LE GRAND (1881/1915)

 

Fils de Pierre Joseph, marin-pêcheur, né à Quimper (Finistère) en 1851 et de Jeanne GONIDEC, née à Ploaré (aujourd'hui Douarnenez) en 1853, mariés à Ploaré en mai 1874, Henri LE GRAND est né le 21 février 1881 à Douarnenez (Finistère).

 

Très vite, il fait son apprentissage de marin-pêcheur, d'abord comme mousse vers l'âge de 12/13 ans, puis comme matelot. A l'époque de son conseil de révision, en 1900, il est déjà inscrit maritime et porte le n° matricule 2446 / Douarnenez.

 

Son n° matricule au recrutement est le 1642 / Quimper. Il effectue son service militaire à compter du 4 mars 1901 au 2ème dépôt des équipages de la flotte à Brest. Il est renvoyé dans ses foyers le 29 janvier 1905.

 

Il reprend ses activités à la pêche immédiatement. Vers 1906/1907, Henri s'instal-le à Groix où l'on manque de bras sur les dundees groisillons.

 

Henri se marie le 20 avril 1909, à Groix, avec une groisillonne Irma Marie BARON, née en 1888. Ils résident dans le village de Kervédan et auront deux enfants.

 

Henri LE GRAND décède le 22 juillet 1915 à l'Hôtel Dieu de Lyon (Rhône)


 

Henri LE GRAND  rappelé en août 1914, est renvoyé dans sa famille la Marine n'ayant pas de poste où l'affecter. Suite à de nouvelles directives, il est versé dans l'armée de terre. Il est affecté au 6ème Régiment d'infanterie coloniale dont le dépôt se trouve à Lyon. Il arrive au corps le 23 décembre 1914.  Après quelques semaines d'entrainement., Henri est envoyé, avec un contingent de renfort de 207 hommes et 3 adjudants, au front, le 2 avril 1915. A cette époque le 6ème R.I.C. cantonne aux Islettes, à l'est de Ste Ménéhould. Les hommes sont rapidement répartis dans les bataillons.  Dès le 3 avril le 3ème bataillon prend les tranchées dans le secteur du "Fer à Cheval".  Henri sera affecté au 3ème bataillon 9ème compagnie.

 

Le 21 avril, c'est le 1er bataillon qui prend la relève au "Fer à Cheval".

 

Le 1er mai le 5 ème et 6ème RIC intervertissent leurs secteurs. Le 6ème RIC prend le secteur Bolante-Four de Paris (alors qu'il gardait, avant, le secteur Bolante-Courtes Chausses)

 

Et chaque jour, la même litanie mortifère...

 

Le 12 juin, la brigade est relevée et va au repos; C'est à ce moment que deux autres groisillons, Gustave GALENNE et Paul GUILLAUME rejoignent leur régiment au front.

 

Le 20 juin, le 6ème RIC est affecté à la 2ème brigade coloniale rattachée à la 15ème Division coloniale, nouvellement créée. Par étape, le régiment rejoint Saint Julien de Courtisols et Somme-Vesle où il arrive le 24 juin. Il y reste jusqu'au 2 juillet, date à laquelle, il est embarqué en camions pour Sainte Ménéhould, où il stationne là pendant 3 jours. Le soir du 5 juillet, le régiment quitte Sainte-Ménéhould pour La Neuville-au-Pont, où il rejoint la 15ème D.I.C., mis à disposition du 32ème C.A.

 

 

 

une ambulance de premier secours  du 6ème RIC

arrivée des grands blessés à Lyon

 

Henri LE GRAND est blessé, probablement d'un éclat d'obus, le 14 juillet, alors que son bataillon gardait la première ligne, pendant que le 5ème RIC passait à l'attaque.

Il est d'abord orienté vers l'ambulance de premier secours, puis évacué vers un hôpital à l'arrière. C'est à Lyon, l'Hôtel-Dieu, qu'Henri sera accueilli et soigné. Malheureusement les blessures d'Henri sont trop graves et il décède le 22 juillet, à 1h, dans les locaux de cet hôpital, des suites de ses blessure. Il a 34 ans. Il laisse une veuve et deux orphelins. 

 

 

 

Son acte de décès est transcrit sur les registre d'état-civil de la commune de Groix le 26 juillet 1915.

 

Le corps d'Henri LE GRAND est inhumé dans la Nécropole nationale La Doua Carré B, rang 3, tombe 83  à Villeurbanne ( Rhône)

 

Son nom est inscrit sur les différents monuments de la commune de Groix.

 

nécropole nationale de La Doua à Villeurbanne (69)

 

Mais revenons un peu en arrièrele 7 août 1914, le 6ème colonial quitta Lyon (fort St Irénée), pour la Lorraine et plus précisément Epinal, qui est le point de concentration. Il fait partie de la 2ème brigade d'infanterie coloniale (5ème et 6ème R.I.C.) membre de le 1ère D.I.C intégrée à la 1ère armée. Elle est composée de 3 bataillons.

 

La 2ème B.I.C (5ème et 6ème R.I.C.) après avoir participé à la bataille des frontières en Lorraine et dans les Vosges (col de la Chipotte).  Fin septembre, elle est dirigée sur Toul pour être ensuite acheminée sur la région de Saint-Mihiel, laissant provisoirement 2 bataillons (bataillons Durand et Schéer) dans les Vosges. A cette date, la brigade est rattachée à la 44ème D.I. indépendante (général Vassart), région de Saint-Mihiel.    

 

Vers le 11 novembre 1914, 2 bataillons du 6ème R.I.C. sont dirigés sur la région d'Ypres. Ils rejoindront quelques semaines plus tard le reste du régiment parti en janvier 1915, avec la brigade, sur l'Argonne (bois de la Gruerie, La Fontaine-aux-Charmes). La brigade est alors rattachée au 2ème C.A., le 5ème R.I.C. et l'E.-M. de la brigade opérant avec la 3ème D.I. et le 6ème R.I.C. avec la 4ème  D.I.  

dans les tranchées du bois de la Gruerie...

Dans la nuit du 6 au 7 juillet le régiment va relever le 100ème R.I. dans les tranchées du bois de la Gruerie, à l'est de la route Vienne/Binarville. Les 3 bataillons sont en 1ère ligne... Jusqu'au 13 juillet les journées sont relativement calmes, mais les bombardements entravent les travaux de renforcement des tranchées. Chaque jour déplore son lot de quelques tués et quelques blessés...

 

Le 14 juillet, le 5ème RIC attaque les lignes allemandes, le 6ème RIC a pour mission de garder les premières lignes françaises en cas de contre-attaque. L'attaque échoue, ordre est donné de réitérer, C'est encore le 5ème qui s'y colle le lendemain, 15 juillet. Nouvel échec. Le 5ème est ramené à l'arrière pour se reconstituer... Le 6ème reste seul pour garder la 1ère ligne.

 

Bien que n'étant pas membre de l'attaque, le 6ème RIC relève des morts et des blessés... C'est le cas d'Henri LE GRAND qui est blessé.