Mort pour la France

Étienne Louis Marie CARIO  1896/1917

 jeunes soldats du, 116éme,  "des bleuets" disait les poilus

 

Fils de Jean Mathurin, douanier, né à l'ile aux Moines (Morbihan) en 1867 et de Sophie Marie Mélanie COUTURAUD, née à Groix en 1864, mariés en janvier 1896 à Groix et résidant au bourg de Loctudy, Étienne Louis Marie CARIO est né le 18 octobre 1896 à Groix, au bourg de Loctudy. Il est l'aîné d'une fratrie de 4 enfants dont 2 morts en bas-âge.

 

Après quelques années passés sur les bancs de l'école, Étienne CARIO ne choisit pas le métier de marin-pêcheur et il fait son apprentissage de voilier (fabrication de voiles), métier qu'il pratique lors de son passage devant la commission de recrutement.

 

Cette commission a lieu en décembre 1914, il vient d'avoir 18 ans. Il est déclaré bon pour le service armé.

 

Etienne Louis CARIO décèdera le 27 janvier 1917, à Louvémont (Meuse). Il a 20 ans et 3 mois.

 

 


 

Etienne CARIO est incorporé le 8 avril 1915. Il arrive à la caserne du 116ème régiment d'infanterie à Vannes le même  jour. Il y effectue ses classes, son apprentissage de soldat. Apparemment ses classes durent une assez longue période, jusqu'à juin 1916.

 

quelques "bleus" du 116ème R.I pendant leurs classes


un bataillon du 116ème défile devant la population vannetaise avant de partir au front

 

 

Embarqué, le 27 mai, à Saint-Hilaire-au-Temple, le 65ème R.I. débarque à Sainte-Menehould, pour se diriger, par étapes, sur Verdun. C'est là que le régiment doit rester huit mois.

 

Le 65ème monte en ligne dans le secteur de Thiaumont peu de jours avant que l'ennemi commence sa puissante action offensive en direction de Froide-Terre et Fleury. Du 11 au 23 juin, le 1er et le 3e bataillon, successivement engagés au nord-ouest de la ferme Thiaumont, résistent à deux furieuses attaques allemandes, si bien que, le 23, l'ennemi tente ailleurs la percée qu'il n'a pas pu obtenir sur les lignes du régiment. Quatre compagnies (1ère, 2ème, 10ème et 12ème) obtiennent, pour leur héroïque conduite, une citation à l’ordre de la division.

 

Le groupe de renfort du 65ème auquel appartient Étienne CARIO rejoint le régiment vers le 24 juin. Étienne est affecté au 2ème bataillon commandé par le capitaine Couverset / 7ème compagnie

 

Alertés, le 3 août, alors qu'ils se disposaient à occuper un secteur des Hauts-de-Meuse, les 1er et le 2ème bataillons celui d'Étienne vont prendre position, le 5 au soir, dans le bois Fumin, à l'est du ravin des Fontaines. C'est son baptême du feu. C'est aussi l'époque des offensives sur Souville et l'ennemi, qui a échoué le 5, reprend dès le 6, au petit jour, son formidable bombardement. Pendant dix heures, il écrase sans arrêt, du feu de ses canons lourds, la ligne de trous d'obus où se terre notre infanterie. A 15 h 30, l'attaque se déclenche. Mais tous ceux des nôtres qui sont, par miracle, encore vivants se dressent, toutes les mitrailleuses qui ne sont pas ensevelies ouvrent le feu et les vagues d'assaut sont fauchées par deux fois. Une autre tentative faite dans la soirée, après un nouveau bombardement, a le même sort, et l'ennemi renonce, cette fois encore, à prendre Souville. Étiennne CARIO est blessé à la main par un éclat d'obus le 7 août. Il est évacué pour être soigné. Pendant neuf jours, le régiment, décimé, résistera, sous un feu écrasant, à toute poussée de l'adversaire, et cela dans des trous d'obus, sans abri, sous un soleil de plomb, presque sans ravitaillement et sans eau. Ceux qui descendirent le 14 avaient des faces de cadavres. Le 65ème laissait à Vaux-Chapitre la moitié de son effectif.

 

Étienne réintégrera rapidement son poste à la 7ème compagnie

État des pertes du 7 août 1916

 

Etat des pertes pour le 65ème R.I. du 27 janvier 1917

 

transcription de décès dans le registre d'État-civil 15 avril 1917

 

Nécropole Nationale de Glorieux

la fiche matricule indique qu' Étienne CARIO est inhumé dans le cimetière de Glorieux, toutefois on ne retrouve pas son nom dans le relevé du cimetière ?

J.O. du 23 mars 1920

 

 

Étienne Louis Marie CARIO, décède, tué à l'ennemi, des suites de ses blessures, dans les tranchées de Louvémont (Meuse) le 27 janvier 1917 à 10 heures. Il avait 20 ans et 3 mois. Il était célibataire. Selon sa fiche matricule, il aurait été inhumé le 28 janvier dans le cimetière de Glorieux, le lendemain.

 

De fait, son corps a été restitué à la famille le 28 juin 1922 et inhuméé dans le cimetière de Groix

 

Son acte de décès établi par les autorités du régiment sont en date du 1er février, établi dans la caserne de Jardin Fontaine (à Thierville sur Meuse), il est retranscrit dans le registre d'état-civil de la commune de Groix le 15 avril 1917.

 

Il bénéficie de la mention "Mort Pour la Franc"e et il est honoré à titre posthume de la Croix de Guerre avec une étoile d'argent  (J.O. du 23 mars 1920)

 

Son nom est gravé sur les différents monuments mémoriels de Groix

Étienne Louis Marie CARIO est finalement affecté au 65ème Régiment d'infanterie dont le dépôt se trouve à Nantes pour aller renforcer au front ce régiment déjà bien décimé. Il le rejoint le 11 juin 1916.

 

Le 65ème R.I. fait partie de la 44ème brigade avec le 64ème RI (Ancenis), incluse dans la  21ème division.

 

Ce régiment après avoir participer, comme beaucoup d'autres à la bataille des frontières fin août 1914 et à la bataille de la Marne en septembre, se retrouve dans la Somme tout l'hiver et le printemps 1915 jusqu'en juillet.

 

En août, le régiment occupe le secteur de Mesnil-les-Hurlus, qu'il organise en vue de l'attaque de la IIème armée. Secteur pénible où l'adversaire gêne les travaux par des tirs de canons et de minenwerfer. Puis, le 25 septembre, il bondit à l'attaque des positions allemandes. L'élan de la troupe est formidable, mais les mitrailleuses ennemies font rage, décimant les compagnies, dont certaines sont en quelques minutes réduites à quelques hommes. Pendant le mois d'octobre, le 65ème attaque d'importantes positions ennemies: le Trapèze (10 octobre) et la Courtine (24 octobre) sont enlevés de haute lutte, et de nombreux prisonniers sont capturés.

 

En décembre, il prend le secteur de Tahure, qu'il lui faut organiser en plein hiver, sous des bombardements fréquents et violents. Il quitte, le 18 avril 1916, un secteur solide pour occuper, quelques jours plus tard, celui du mont Sans-Nom (8 au 21 mai).

 

Le 65ème R.I. passe septembre et octobre dans le secteur de Bonzée, Haudiomont, Mesnil et Mont-sous-les-Côtes, dont le calme, à côté de l'âpre bataille toute proche, est saisissant. La Woëvre boisée s'étend à perte de vue, et, par temps clair, on aperçoit dans le lointain, des magnifiques observatoires des Hauts-de-Meuse, les clochers de Metz. Douaumont, Bezonvaux, les Caurières.

 

A partir du 20 novembre, le régiment, qui a eu quelques jours de repos à Erize-Saint-Dizier, occupe le secteur de Douaumont, qu'il organise pour l'offensive du 15 décembre. Le 18, il relève les troupes d'attaque à Bezonvaux et au bois des Caurières. La rigueur de la température, l'absence totale de toute organisation, dans un terrain chaotique et bouleversé, rendent cette période particulièrement pénible, tant par les pertes que par les souffrances physiques et morales, pourtant supportées avec une admirable abnégation. Pour la deuxième fois, le 22 décembre, Étienne CARIO est blessé. Sa blessure ne se révèlera pas trop grave, car il reprend son poste assez (trop ?) rapidement .

 

Etat des pertes du 22 décembre 1916

 

Du 15 janvier au 15 février 1917, le 65ème tient Louvemont et la côte du Poivre, par des températures telles qu'il est impossible de creuser une tranchée, tellement le sol est durci par la gelée.

 

Cette fois c'est le drame, le 27 janvier 1917 à 10h,  Étienne Louis Marie CARIO décède suites à de graves blessures, dans la tranchée qu'il défend.

 


acte de décès d'Étienne CARIO, dans le registre d'État-civil régimentaire du 65ème R.I.