Mort pour le France
Fils de Mathieu Marie, un marin pêcheur, né en 1859 et de Marie Jeanne JAFFRAY, née en 1860, tous deux groisillons, mariés en septembre 1882 à Groix, résidant dans le village de Kermario, Pierre Marie GROSSIN est né le 1 août 1884 dans le village de kermario à Groix (Morbihan). Il est l'aîné d'une fratrie recomposée de 9 enfants.
Rapidement, il sera marin comme son père. D'abord mousse vers l'âge de 12/13 ans, puis matelot.
En 1904, à l'époque du recensement militaire, il est déjà inscrit maritime sous le matricule Groix / 1608.
Il effectue son service militaire à partir de 1905, au 3ème dépôt des équipages de la flotte à Lorient.
Rendu à sa famille, en 1907, il reprend ses activités de marin à la pêche.
Pierre se marie avec une groisillone, Philomène TONNERRE, née en 1889, le 8 novembre 1910 à Groix. Ils auront un enfant.
Pierre Marie GROSSIN décède le 15 mai 1915 des suites de ses blessures à l'hôpital de Paray-le-Monial (Saône et Loire)
A la mobilisation, en août 1914, Pierre GROSSIN est rappelé au 3ème dépôt des équipages de la flotte à Lorient. Dans les premiers jours, il ne reçoit pas d'affectation, puis comme beaucoup de marins qui ne trouvent pas place sur les navires et les bâtiments de défense côtière, il est mis à disposition de l'Armée de terre. Il est alors affecté le 12 décembre 1914, et arrive le 16 décembre au 2ème R.I.C à Brest pour une période de formation. Il est affecté au 2ème R.I.C. 1er bataillon, 3ème compagnie, sur le front le 11 mars 1915. Celui-ci se trouve à cette date dans le secteur de Servon. Il est probable qu'il ait rejoint ce régiment sur le front, dans le même contingent de renfort que Joseph Marie BARON, Ange CAUDAL, Émile BARON, Joseph Marie BERNARD, Isidore Yvon, Pierre BLANCHARD, Élie EVEN, Yves LANCO, huit autres groisillons.
Le régiment est reconstitué le 17 septembre à seulement 2 bataillons suite aux pertes de ces combats. Il est dans le secteur de Minaucourt, cote 180, Massiges de la fin septembre à novembre. Il passe en Argonne en novembre: bois de la Gruerie, le Four-de-Paris, Chaudefontaine, Fontaine-aux-Charmes, puis dans le secteur de Servon de janvier 1915 jusqu’au 16 juin. Durant cette période, le secteur est calme, et il se relaie tous les 5 jours avec le 1er RIC. Il ne se passe pas d'évènements très importants, sauf le 29 janvier 1915, où le 3e bataillon est alerté et engagé dans la partie sud-ouest du bois de la Gruerie pour coopérer avec la 40ème D.I. à une contre-attaque dirigée contre les Allemands qui ont pris des tranchées.
Pierre GROSSIN est donc blessé le 2 mai 1915
Après les soins de premiers secours, il est évacué vers l'hôpital temporaire n° 34 à Paray-le-Monial en Saône et Loire, installé dans l'école Saint-Hugues (actuel lycée Jeanne-d’Arc) du Service santé militaire avec 350 lits répartis sur divers sites.
Les soins ne permettent pas sa guérison et il décède le 15 mai 1915 à 16h30 dans le même hôpital.
Il laisse une jeune veuve de 26 ans et un orphelin de 3/4 ans.
Probablement inhumé dans le cimetière municipal de Paray-le-Monial. La tombe n'est pas répertoriée par les autorités militaires. Est-il toujours à Paray-le-Monial ou le corps a-t-il été rapatrié à Groix ?
Son acte de décès a été transféré, par erreur, à la commune de Locqueltas (Morbihan), qui arrive finalement à Groix, où il est transcrit le 31 mai 1915 dans les registres d'état-civil de la commune.
Son nom est gravé sur les différents monuments de la Commune.
Il sera honoré d'une citation au Journal officiel du 4 janvier 1921 et décoré de la Croix de Guerre avec une étoile de bronze et de la Médaille militaire
extrait du J.O du 4 janvier 1921
Mais revenons un peu en arrière. Le 2ème RIC a son dépôt à Brest, il est membre de la 1ère Brigade Coloniale rattachée à la 3ème Division Coloniale. Il dispose de 3 bataillons.
En août 1914, le 2ème RIC participe à la bataille des frontières et il combat à Rossignol le 22 août. Durant les combats, le régiment perd 2850 hommes mis hors de combat, puis à Villers-sur-Semoy. Là, craignant qu’il tombât au main de l’ennemi, le drapeau du régiment est enfouit en terre par le soldat LE GUIDEC. Il retraite par Cernay-en-Dormois, Ville-sur-Tourbe puis bois de Ville, il combat à la ferme de Touanges et à Servon.
quelques marsouins
(surnom des soldats de l'infanterie coloniale, les fantassins sont surnommés biffins)
Le JMO du 2ème RIC a disparu.. Il faut donc se fier à sa fiche matricule qui indique que Pierre GROSSIN est évacué blessé le 2 mai 1915.
On trouve dans le JMO de la 1ère brigade d'infanterie coloniale le récit suivant pour la nuit du 1 au 2 mai 1915... Pierre GROSSIN pourrait être l'un des 6 blessés.