Mort pour la France

François Joseph M. CORVÈS(T) 1888/1919

caporal en tenue d'apparat en août 1914

une classe du petit séminaire de Ste Anne d'Auray, vers 1900

le séminaire de Vannes

 

Fils de Jean Marc CORVEST, un domestique installé à Groix vers 1885, né à Kervignac (Morbihan) en 1846 et de Marie Perrine RUFFET (et non RIFFLET) née à Plouay  (Morbihan) en 1855, mariés à Plouay en octobre 1875, François Joseph Marie CORVES (le T a été oublié lors de la rédaction de son acte de naissance) est né le 16 mars 1888 à Groix dans le village de Kermunition. C'est le petit dernier d'une fratrie de 5 enfants.

 

Après quelques années sur les bancs de l'école à Groix, il suit la voie que son frère Louis Marie a tracée et entre au petit séminaire, proba-blement de Sainte Anne d'Auray.

 

Sa vocation s'étant confirmée, il passe ensuite au grand séminaire qui se trouve à Vannes.

 

Lors du conseil de révision en septembre 1908, à Port-Louis, il se présente comme étudiant ecclésiastique. Il est déclaré "bon pour le service armé" sous le n° matricule 1147/Lorient.

 

François CORVÈS est incorporé pour effectuer son service militaire, le 7 octobre 1909, au 147ème R.I dont le dépôt se trouve au quartier d'Asfeld à Sedan (Ardennes).


une compagnie du 147ème à l'exercice en 1909

 

A la déclaration de guerre, en août 1914, François est âgé de 26 ans. Il mobilisé dès le 3 août et affecté au 62ème RI à Lorient (5ème compagnie - 2ème bataillon). Le régiment est membre de la 43ème brigade ( 22ème division - 11ème armée)

 

Au cours de la prise d'armes (le 7 août) marquant le départ du 62ème R.I., le colonel Costebonnel, dans une harangue empreinte du plus pur patriotisme, indique à tous le chemin du devoir et la grandeur du sacrifice que la Patrie attend d'eux. Un immense cri de "Vive la France" répond à ces nobles paroles. Dans la nuit du 7 au 8, le 62ème R.I. s'embarque à Lorient. Le trajet de la caserne à la gare (sous une pluie terrible) est, pour le régiment, une véritable marche triomphale. Une foule l'entoure et l'acclame sans discontinuer. L'histoire officielle dit que "les soldats sont animés d'un enthousiasme indescriptible; ... on a l'impression que chacun s'apprête à faire consciencieusement son devoir pour défendre le sol sacré de la Patrie menacée et déjà envahie".

 

Le train réalise l'itinéraire Nantes, Le Mans, Chartres, Reims, Verdun en plus de 36 h. En cours de route, à Versailles, le régiment apprend la prise de Mulhouse.  Le 9, vers 22h., le 62ème débarque, au clair de lune, à Châtel-Chéhery (Ardennes); aux confins de la forêt de l'Argonne, près d'Apremont. Le lendemain, le 62ème, après une marche sous un soleil épouvantable, cantonne à Germont et à Belleville (3ème bat.). La troupe est bien accueillie.

 

 

Le 21, la marche offensive continue et le 62ème arrive à Bertrix à 16h. où il cantonne en se couvrant par des avant-postes. Le 22 Au matin, un petit poste de la 12ème cie du 62ème aperçoit une patrouille de cavaliers allemands; il la repousse. Vers 10h., 2 avions ennemis apparaissent à très faible hauteur; les avant-postes ouvrent le feu, l'un des appareils est abattu, mais l'autre réussit à rentrer.

 

Vers midi, la division reprend la marche en avant. Le 62ème se dirige sur Paliseul, mais, avant d'arriver, on entend la fusillade. Le 62ème pousse sur Maissin pour appuyer les régiments déjà engagés. Le 1er bataillon Voilliard forme l'avant-garde. Les Allemands ont mis le feu au village. Arrivant par le sud, on entend le bruit du canon et celui de la fusillade qui augmentent d'intensité. Les civils fuient, des blessés reviennent des lignes. C'est le baptême du feu de la division.

 

Le 62ème, quitte sa formation de marche, et, par une marche d'approche se dirige sur Maissin. Le terrain boisé est difficile; les unités sont en butte aux feux de l'artillerie allemande, puis de l'infanterie qui occupe solidement Maissin. Le feu de l'infanterie allemande devient extrêmement violent, un ennemi invisible, en position sur les hauteurs, avec un grand nombre de mitrailleuses, ouvre un feu nourri sur les fractions qui essaient d'appro-cher; les bataillons subissent des pertes sérieuses. Cependant, les 1ère et 3ème Cies réussissent à progresser jusqu'à 600 m. du village. Vers 19h., le clairon sonne la charge, les hommes s'élancent à l'assaut, Maissin est pris et 60 prisonniers sont faits.

 

Les hommes des 2ème et 4ème Cies mettent baïonnette au canon et chargent l'ennemi, dépassent les batteries et s'engagent dans un bois fortement tenu par l'ennemi; accueillies par les tirs d'infanterie et de mitrailleuse, qui les prend de front et de flanc, elles sont obligées de reculer. Mais leur vigoureuse attaque arrête l'avance de l'ennemi et permet de dégager les pièces d'artillerie.

 

 

Le régiment maintient ses positions et bivouaque sur place. La 10ème Cie du 62ème livre une bataille terrible à Cheveuges. Une section reçoit l'ordre de se porter dans un petit bois situé à 200 m. en avant des lignes tenues par son unité. La vingtaine d'hommes atteint sans difficulté le point fixé et organise sa défense, mais les Allemands déclenchent un feu nourri de mitrailleuses, les clouant au sol et les empêchant de riposter. Bientôt, personne ne répond à Paul Belan qui réalise sa situation, saisit son arme, se relève et court aussi vite qu'il le peut, malgré la mitraille qui se déchaîne de plus belle. A son capitaine qui lui demande: "Que se passe-t-il ? Où sont les autres ? il répond Ils sont tous morts". Jour de chance pour les groisillons, aucun ne fait parti de cette section.

 

Les hommes se ravitaillent sur les compte des maisons et des animaux abandonnés. La retraite continue, le 26, de bon matin l'ennemi démasque une nombreuse artillerie qui bat tous les plis du terrain où se terre le 62ème. L'artillerie, violemment prise à partie, ne peut répondre. Profitant de ce déluge d'obus, l'infanterie allemande, qui a réussi à passer la Meuse dans la presqu'île d'Ige, lance une action à la gauche du front tenu par le 62ème. Pendant que, sur le front de Wadelincourt, le bombardement continue, l'infanterie ennemie bouscule les faibles forces qui à s'opposent à sa progression et s'empare de Fresnois. Entre 16 et 17h., la fusillade se fait nettement entendre derrière la position de Wadelincourt qui doit être abandonnée. Le 62ème, tourné sur sa gauche, à 19h. reçoit l'ordre de se replier sur Château Rocan au sud-ouest de Chéhery.  Les compagnies de gauche font face à l'attaque et essaient de limiter les progrès de l'ennemi. Le 3ème bat. reçoit l'ordre d'exécuter une contre-attaque sur Fresnois. Ce mouvement est arrêté par un feu très violent de l'ennemi, qui tient déjà les lisières nord des bois de Fresnois et de la Marfée. Mais la résistance de ces éléments permet aux autres fractions du régiment, engagées dans les bois de la Marfée, d'en sortir et de se reformer au nord-est de la ferme de St-Quentin.

 

 

Le 28, au lever du jour, le 62ème se reporte en avant et va s'établir au sud du bois de Chéhery, prés de la route Bulson, en soutien du 116ème qui tient le front à la lisière nord du bois de Chéhery. Vers 10h., un mouvement de retraite se produit parmi les éléments engagés vers la ferme St-Quentin, le régiment s'établit au nord-ouest de Bulson, tenant les couloirs débouchant de Thélonne. Il reste ainsi en position jusqu'à 16h. A ce moment, il reçoit l'ordre de se porter sur la ferme St-Quentin pour appuyer l'offensive de la division de réserve. Le régiment bivouaque à la ferme, couvert vers le nord par le 3ème bataillon aux avant-postes.

 

Le 29, le 62ème quitte le bivouac pour reprendre les positions de la veille. Il se porte ensuite, par Connage--Omicourt et les bois, sur Vendresse où la 43ème brigade doit s'établir pour couvrir la retraite du C.A. Le 62ème occupe la hauteur à l'ouest de Vendresse, 2ème et 3ème bat. en 1ère ligne, battant les lisières du village et des bois Charlemagne. Le 1er bat. en réserve à Terron les Vendresse.

 

 

François CORVÈS monte rapidement les échelons, promu 1ère classe, le 1er mai 1910, puis caporal le 11 juin 1910. Il est renvoyé dans ses foyers le 24 septembre 1911. Il retourne au séminaire à Vannes dès le 3 octobre. Mais sa promotion militaire ne s'arrête pas là. Il est nommé sergent le 3 juin 1913, suite à une période d'instruction militaire qu'il passe au 62ème R.I. à Lorient du 29 août au 20 septembre 1912.

 

En septembre 1913, il réside à Paris, 79 avenue de la République (11ème arr.) dans les locaux d'une école de Commerce. Il est collègue de Yann Ber CALLOCH.

 

 

 

Les 11, 12, 13 et 14 août, le 62ème stationne à Oches. Pour éviter tout incident, les officiers consignent les débits de boissons. La troupe couche plusieurs nuits dans les bois de la Besace. Le 15 août, le 62ème se porte dans la direction de Sedan. Après une marche sous une pluie terrible, presque une tempête, il atteint Noyers (au sud de Sedan). Les hommes attendront 3 h. sous la pluie.

 

Le dimanche 16, à 8h, un peloton de la 8ème Cie du 62ème est envoyé à Bazeilles en soutien de la cavalerie divisionnaire opérant sur la rive droite de la Meuse. A 13h., la 9ème Cie est dirigée sur Vadelincourt pour reconnaître les passages de la Meuse; à 16h., le 62ème, qui fait partie de l'avant-garde de la division, se porte sur Muno (Belgique) par Pourru St Rémy. Il atteint Muno à 22h. où il s'installe en cantonnement d'alerte couvert par le 1er bataillon qui prend les avant-postes. L'accueil de la population est excellent; elle offre boissons et tabac à volonté.

 

Le 17 à 6h., le 62ème R.I. reçoit l'ordre d'occuper Escombres (France) et les hauteurs voisines pour couvrir la division; à 7h., il s'y installe en cantonnement d'alerte. Le 20, le 62ème formant l'avant-garde de la division quitte Escombres à 20h. et se porte dans une marche extrêmement pénible à travers les bois jusqu'à Auby (Belgique) où il passe la nuit. L'accueil est de nouveau excellent.

 

Pendant la nuit, les éléments du 62ème (9ème et 10ème Cies) qui ont pu pénétrer dans Maissin, couchent dans le village et s'y organisent. Les hommes sont réveillés dans la nuit par une contre-attaque, le village est de nouveau en feu, des coups de feu éclatent de partout. Les hommes prennent la fuite, après avoir repoussé 3 contre-attaques. Le régiment se débande. On compte 5 officiers tués et 7 blessés et 7 hommes de rang tués, 87 blessés et 254 disparus (tous tués ou blessés commente le rédacteur)

 

Le 23 août, vers 8h., sur renseignement d'un avion ennemi, l'artillerie allemande déclenche un violent bombardement et l'infanterie allemande attaque fortement les environs de Maissin. Dans la nuit, notre artillerie s'est retirée sur Bouillon; les quelques fractions d'infanterie trop faibles pour résister et sans espoir d'être secourues, sont obligées, vers 10 h., de battre en retraite pour éviter d'être cernées. Elles se retirent sur Bouillon où elles rallient le régiment qui se regroupe. Les hommes couchent à la belle étoile, il n'ont pas touché de ravitaillement depuis 2 jours. Dans ces premières journées de bataille un grand nombre d'officiers et de soldats tombèrent non sans avoir fait subir à l'ennemi des pertes plus lourdes.

 

Lundi 24, à 5h., la 22ème division bat en retraite sur la Meuse. Le 62ème se dirige par Illy et Givonne/Sedan, où il passe le fleuve, le régiment traverse Sedan sans s'y arrêter. Il cantonne dans un bois, dans des tranchées à Vadelincourt.

Le mardi 25, le 62ème est alerté à 4h. Il reçoit l'ordre de mettre en état de défense et d'occuper la position Noyers, Vadelincourt et Fresnois avec mission d'interdire les passages de la Meuse. A 9h., l'artillerie ennemie commence un tir court. A 10h, notre artillerie répond. L'ennemi pousse des éléments vers le pont du chemin de fer de Bouillon imparfaitement détruit, mais la violence de notre feu d'infanterie et d'artillerie oblige ses éléments à se replier dans les rues de Sedan. L'artillerie lourde allemande entre en action et contrebat nos batteries de 75 en position vers la Marfée.

 

 

 

Le 27 août à 14h., le 62ème est envoyé à l'attaque dans la direction de Cheveuges, où quelques fractions parviennent à pénétrer (8ème et 11ème Cies), mais le gros ne peut déboucher du bois qu'à la nuit tombante. A 21h., le régiment occupe Cheveuges avec le 2ème bat. (celui de François CORVÈS) et quelques Cies des 1er et 3ème bat. Dans la nuit, il reçoit l'ordre d'évacuer ce village et de se porter dans la direction de Chéhery. Les éléments du régiment bivouaquent vers Chéhery et la ferme de Saint-Quentin (2ème bat.). Le 62ème se reforme à Malmy où doit être prise une position de repli pour permettre à la D.I. de se reconstituer. A 13h., le 11ème C.A. reprenant l'offensive, le 62ème quitte Malmy et se porte par Chéhery dans la direction de Bulson - Saint-Quentin où la D.I. doit contre-attaquer. Après quelques coups de fusil tirés, une véritable poursuite commence. Les Allemands laissant de nombreux morts sur le terrain fuient en désordre sur Noyers et Pont-Maugis. Nos éléments les poursuivent énergiquement jusqu'au bois de Noyers, faisant une trentaine de prisonniers et prenant un drapeau ennemi. Le régiment bivouaque sur ses positions.

 

 

 

 

A 15h., le régiment quitte ses emplacements et se dirige sur Louvergny où il s'établit en cantonnement bivouac, sous la protection d'avant-postes fournis par le 116ème R.I. Mais le 62ème R.I. est attaqué dans la nuit, et c'est une nouvelle débandade.

Les combats sur la Meuse ont coûté la morts de 2 officiers, 7 officiers blessés et un officier disparu, 156 hommes de troupe sont hors de combat.


 

 

Le 2 septembre, la 22ème D.I., qui doit se porter sur Moronvillers, laisse en arrière-garde le 116ème chargé de tenir la Suippe; le 62ème, soutenu par un groupe d'artillerie, doit tenir Moronvillers. Les 1er et 3ème bat. occupent les hauteurs à l'est et au nord du village. Le 2ème bat. placé au sud, en réserve, est en même temps soutien d'artillerie. Vers 15h., l'ennemi, après avoir forcé le 116ème à battre en retraite, attaque. La ligne tient parfaitement sous le feu jusqu'à 16h.. À ce moment, l'ennemi bombarde violemment Moronvillers qu'il incendie et occupe. Vers 19h, une contre-attaque, menée par des éléments des 3 bat., reprend le village, mais l'ennemi, qui reçoit sans cesse des renforts, s'en empare à nouveau vers 21h.. Le régiment, qui a reçu alors l'ordre de se replier, gagne Prosne où il arrive à 23h. et il cantonne.

 

Le jeudi 3, le 11ème C.A. continue sa retraite sur la Vesle. Le 62ème quitte Prosne à 4h. et se porte par Mourmelon-le-Petit, sur les Grandes Loges où il s'est établi à 12h. en position d'attente. À 15h., le 2ème bat. est envoyé vers Ligny s/vesle et Louvercy, en soutien du 118ème qui défend la voie ferrée de Chalons à Reims. Ce bat. s'engage vigoureusement et occupe le talus de la voie ferrée où il se maintient jusqu'à 18h.. À ce moment, le feu d'artillerie redouble pendant qu'un mouvement d'infanterie se produit sur la droite du bat. Ce dernier quitte alors la voie ferrée pour occuper une position plus au sud et, à la nuit, sur l'ordre qui lui donné, rejoint à la Veuve, le 62ème qui y bivouaque .

 

Le 4 septembre à  4h, le 62ème quitte le bivouac. La 43ème brigade doit, sous la protection du 19ème, traverser la Marne et se porter dans la direction de Chéniers. Le 62ème franchit la Marne à Matougue où il laisse les 2ème et 3ème cies et une section de mitrailleuses pour permettre le passage des derniers éléments du 11ème C.A.. Le reste du régiment est arrêté à St-Pierre aux Oies, où ils reçoivent, à 16h, l'ordre de reprendre le mouvement sur Chéniers. En arrivant à la ferme Notre-Dame, l'ordre est donné de l'organiser défensivement, puis à 18h. celui de reprendre la marche dans la direction de Soudron, que le régiment atteint à 22h. et où il bivouaque.

 

 

Le 30 Le 11ème C.A. reprend son mouvement de retraite sur l'Aisne. La 43ème brigade ouvre le mouvement en se portant sur Marquigny. Mais l'ennemi, qui a poussé fortement dans la direction du sud, tient déjà Tourteron. Le régiment oblique alors vers le sud, et se porte par Mametz /Suzanne où il reçoit l'ordre de contre-attaquer sur Tourteron. Ce mouvement ne peut s'exécuter en raison du repli d'une autre division. Le 62ème se porte alors sur Attigny, où il passe l'Aisne, il marche ensuite sur Vaux-Champagne où il bivouaque. Pendant la nuit, il se met en état de défense les hauteurs au sud d'Attigny.

 

Le 31 à 5h., le 62ème reçoit l'ordre de quitter ses positions et de se porter au nord-est de Pauvres où la 43ème brigade, formant arrière-garde doit s'établir sur 2 lignes: le 62ème à droite, le 116ème vers Pauvres.

- Une 1ère ligne de résistance sur la première crête au sud de la route Pauvres-Coulomnes (2ème et 3ème bat. accolés) avec des éléments de surveillance au nord de cette route.

- Une 2ème ligne sur la crête au sud de la précédente (1er bat.). Le régiment conserve les mêmes positions le 1er septembre.

 

 

Le 5 septembre A St-Pierre, le bivouac est levé et le 62ème se porte, par Vatry, sur Sommessous. A 9h, il reçoit l'ordre de s'installer, en position défensive, au nord de Sommessous pour protéger le repli de la 22ème D.I. dans la direction de Mailly. Les 2ème et 3ème bat. prennent position de chaque côté de la route de Chalons, sur les cotes 196 et 190. Le 1er bat. est en réserve. A 17h., les dispositions sont modifiées. La 43ème brigade doit tenir solidement Sommessous et les passages de la Somme. Le 116ème s'établit dans le village, son 3ème bat. à l'ouest gardant le pont du chemin de fer et la voie ferrée, son 1er bat. tenant les ponts d'Haissimont Vassimont et organisant une nouvelle position en arrière.

 

Le 6, à 5h., l'artillerie ennemie bombarde violemment La Chapelaine. L'infanterie allemande se lance à l'attaque sur la ligne Lenharrée-Haussimont-Vassimont. Mais elle subit des pertes sévères et l'attaque échoue. L'artillerie ennemie continue son feu violent sur nos lignes.

 

Le 8 septembre à 3h., l'ennemi prononce une attaque générale sur Lenharrée-Haussimont-Vassimont.. Il réussit à s'emparer de Haussimont et de Vassimont. Mais, pris sous le feu nourri les cies qui garnissent la lisière des bois, il subit de lourdes pertes et ne peut progresser. Il renouvelle ses efforts toujours avec le même insuccès, mais vers 10h., ces unités constamment renforcées parviennent à faire céder la gauche de notre ligne. Le 2ème bataillon du 62ème (celui de François CORVÈS) et le 1er bat. du 116ème, qui occupent Lenharée, violemment bombardés et attaqués par les forces supérieures, sont obligés de se retirer par la voie ferrée. Pour éviter d'être enveloppés, le colonel ordonne la retraite sur la Maltournée et Vaudefroy, puis sur Semoine qui sera le point extrême de la retraite. Le 62ème, qui s'est rallié sur les positions au sud de ce village, organise celles-ci défensivement pendant la nuit: les 1er et 3ème bat. en 1ère ligne, le 2ème bat. en réserve. Dans la soirée, des nouvelles réconfortantes arrivent "les allemands sont en retraite sur tout le front".

 


Les combats du 6 au 9 septembre coûte au 62ème régiment 7 officiers blessés, 2 officiers disparus certainement grièvement blessé et 244 hommes de troupes tués ou blessés.Un monument a d'ailleurs été élevé par la commune en l'honneur des 540 soldats "bretons" des 19ème, 62ème, 116ème et 235ème RI.

 

Le sergent François Joseph Marie CORVÈS  est de ceux-ci. Il a été blessé le 8 septembre dans la matinée lors des combats à Lenharrée. Il sera cité à l'ordre de l'Armée le 9 juillet 1916 (voir ci-dessous le texte de la citation) et sera honoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre.

 

 

François CORVÈS est blessé à la cuisse gauche par un éclat d'obus. Il est évacué vers une ambulance de proximité située à Fère Champenoise, puis vers l'arrière le 11 septembre.

 

Mercredi 9, dans la matinée, l'artillerie allemande se montre très active, dans le but de permettre à son infanterie de se replier, elle canonne violemment les positions au sud de Semoine.

 

Après une longue période d'hospitalisation due à une fracture compliquée du fémur et une atrophie et une période de convalescence le sergent François CORVÈS rejoint le dépôt du 62ème R.I. à Lorient le 25 décembre 1915. Il reste maintenu au dépôt jusqu'au 22 janvier 1917, probablement affecté à des tâches administratives compte-tenu de son éducation.

 

monument en l'honneur des 540 soldats tués à Lenharrée (Marne)

plaque de l'Écomusée de Groix

plaque du Monument aux Morts de Groix  >>>>>

 

 

les deux médailles attribuées de son vivant à  François CORVÈS  >>>>>

extrait du J.O. du 1er août 1916

 

Le 23 janvier la commission de réforme de Lorient classe officiellement François CORVÈS aux services auxiliaires, pour cause de sa blessure de guerre. Décision  confirmée par la commission de réforme de Vannes , le 27 août 1917 : pour impotence "légère" du membre inférieure gauche suite à une blessure de guerre.

 

Il obtient une pension 'temporaire" en dédommagement de sa blessure de guerre à compter du 23 avril 1919.

 

 

François Joseph CORVÈS  est démobilisé seulement le 26 avril 1919. Il rentre dans sa famille à Groix. Probablement malade, lorsqu'il rentre, il décède quelques jours après, le 11 mai 1919, à Groix, officiellement de la tuberculose, maladie contractée au service. Celui lui vaudra l'honneur d'être déclaré "Mort pour la France".

 

Il est inhumé au cimetière communal de Groix

 

Son nom est gravé sur le monument aux morts de Groix