Mort pour la France

Pierre Marie GOUROND (1878/1915)

Fils de Laurent Marie, né en 1851 et de Marie Anne BOTERF, née en 1849, deux groisillons mariés en septembre 1877, Pierre Marie GOUROND est né le 1 juillet 1878 à Groix, dans le village de Quéhello. Il est l'aîné d'une fratrie de 3 enfants et il est très tôt orphelin. Son père décède en août 1882, alors qu'il vient d'avoir 4 ans.

 

Il embarque très tôt, vers 10/11 ans comme mouse sur les navires de pêche, puis comme matelot.

 

A l'époque du recensement militaire, il est déjà inscrit maritime sous le matricule 681.


Il effectue son service militaire, à compter du 15 octobre 1898. Il est affecté au 3ème dépôt des équipages de la flotte à Lorient.

 

Il est rendu à sa famille, probablement comme soutien, le 15 octobre 1899. 

 

Il reprend ses activités de marin-pêcheur.

 

Pierre Marie se marie le 26 octobre 1903 avec Marie Victorine STEPHANT, née à Groix en 1877. Ils auront trois enfants.

 

Pierre Marie GOUROND décède le 15 mai 1915 sur le territoire de la commune de Ville-sur-Tourbe (Marne)


A la mobilisation, en août 1914, Pierre Marie GOUROND est rappelé au 3ème dépôt des équipages de la flotte à Lorient.  Dans les premiers jours, il ne reçoit pas d'affectation, puis comme beaucoup de marins qui ne trouvent pas place sur les navires et les bâtiments de défense côtière, il est mis à disposition de l'Armée de terre. Il est alors affecté le 12 décembre 1914, et arrive au corps le 16 décembre 1914 au 3ème R.I.C à Rochefort pour une période de formation. Il est affecté au 3ème R.I.C. 1er bataillon, 1ème compagnie, sur le front vers mars 1915. Celui-ci se trouve dans le secteur de Ville-sur-Tourbe (Marne) à cette date .

La rage au coeur, le 24, la brigade se porte sur Olizy, où les restes du 3ème régiment sont groupés en deux bataillons. Le 26, le régiment repasse la Meuse à Inar et Martincourt. Dans la matinée du 27, avec le concours du 7e colonial, il contre-attaque les Allemands, drapeau en tête, mais le mouvement de retraite continue à partir de 13 h 30; le régiment va bivouaquer à Pont-Gaudron, sur la route de Beaumont. La contre-attaque exécutée dans la matinée a coûté 117 hommes de plus, tués, blessés ou disparus. Le 28, le régiment se porte sur Fontenoy. Le 29, la retraite continue vers Vouziers l'on cantonne à Falaise et, le lendemain, à Longue. Le 31, l'on organise une position défensive à Bouet-aux-Bois. Le 1er septembre, la retraite continue et le régiment s'établit en avant-postes sur la ligne ferme Joyeux, ferme Trière. Le 2, un ordre indique qu' on ne doit plus se retirer devant l'ennemi, on ne doit bientôt plus lui céder de terrain. Cet ordre prescrivait, en effet: « Une partie de nos armées se replie pour resserrer leurs dispositifs, recompléter leurs effectifs et se préparer, avec toutes chances de succès, à l'offensive générale qui sera prise dans quelques jours».  

 

Le 3, le C.A.C. se replie vers le Sud, ses arrière-gardes (3ème R.I.C.) sur la ligne de hauteurs à 2 km de Saint-Remy, lisière des bois, à 4 km nord-ouest de Somme-Tourbe. Après de nombreux combats, le 17 septembre, la bataille de la Marne est terminée, vainqueurs mais à bout de souffle et l'ennemi va nous imposer, à partir de ce jour, une nouvelle forme de la guerre, la guerre de tranchées.


 

Le régiment se trouve donc, durant cette période, sous un feu sans répit, excessivement violent de l'adversaire et sous la menace d'une attaque de nuit annoncée par le Général commandant la 3ème division. Cette attaque s'est produite dans la nuit du 30 septembre au 1 octobre. Après une préparation formidable par l'artillerie lourde et de campagne ennemie, cinq colonnes allemandes, prises dans les troupes de deuxième ligne, se sont avancées sur nos tranchées, pendant que l'infanterie, en ligne, continuait à tirer. Ces troupes étaient soutenues par leur artillerie, alors que l'artillerie française se faisait à peine entendre. Le régiment tient bon (particulièrement le 3ème bataillon, qui supporte le choc principal) et fait au feu la plus belle figure, se montrant l'égal des meilleurs régiments de notre vieille armée.

 

Bien que dans une situation assez précaire, il attaque encore énergiquement le 3 octobre, où l'ennemi fit une dernière et violente tentative de percée, à laquelle il dut renoncer par suite de ses pertes. Jusqu'au 18 décembre, il continue, avec le 7ème, à tenir le secteur de Ville‑sur‑Tourbe, qu'il a, pour ainsi dire, créé. Il prend part aux attaques des 22 et 28 décembre (attaques du 17ème corps et du C. A. C. sur Tahure et Nipont) et repousse une tentative d'attaque ennemie, le 23. Il a supporté les veilles, les fatigues sous la pluie, par la gelée, et n'a laissé entendre aucune plainte. Les officiers se rendent compte que leurs hommes sont exténués, mais constatent que nul ne récrimine et que tous font largement leur devoir jusqu'au dernier moment. Les courages ne se sont point abattus et tous acceptent leur nouvelle tâche, qui est de tenir l'ennemi éloigné d'une position dangereuse pour tout le front du C. A. C.

 

Pris d'enfilade de deux côtés sur trois de son front, réduit par sa situation à la défensive, le régiment montre toujours la même énergie et son dévouement ne se dément pas. Il combat et travaille en même temps, avec la ferme certitude que l'ennemi ne passera pas. Cette situation dure jusqu'au 23 février 1915.

 

C'est après cette affaire que des renforts importants arrivent pour regarnir les rangs du 3ème RIC. Il y a tout lieu de penser que Pierre GOUROND arrive sur le front à cette date. Il est affecté à la 1ère compagnie du 1er bataillon.

 

Pendant le mois de mars, l'ennemi commence des sapes et laisse supposer qu'il est décidé à entreprendre la guerre de mines. Aussi se montre-t-il très actif, surtout devant l'ouvrage Pruneau. Il cherche à pousser ses travaux le plus près possible de nos lignes et essaie d'encercler le saillant, et peut-être de le faire sauter. Il est évident que le secteur de Ville-sur-Tourbe, en flèche, intéresse l'ennemi. Le régiment prend une attitude agressive en cherchant à enrayer les travaux de l'ennemi. Patrouilles, grenades, feu d'infanterie et tirs d'artillerie, tout coopère à ce but. Le 3 avril, notre génie évente une mine en face de l'ouvrage Pruneau et aménage aussitôt une galerie, de façon à placer une chambre au-dessous de la mine allemande qui saute le 7 afin de détruire le camouflet placé devant l'ouvrage Pruneau. Cette explosion a amené celle de la mine allemande et un entonnoir assez vaste s'est produit. II a fallu le réunir à l'ouvrage par un boyau et l'occuper, puis le combler. Ce travail est très pénible et périlleux. Les hommes sont à 6 m de la tête de sape allemande, qui lance constamment des grenades. Ils sont exposés à des feux de mitrailleuses, heureusement trop hauts. Ils ne peuvent travailler que par petits paquets de 6 ou 8, couchés dans la boue. Les attaques du génie sont reprises et poussées vers l'ennemi, de manière à pouvoir nous fournir des renseignements sur ses travaux.

 

Les boyaux sont remplis d'eau jusqu'aux genoux. La pluie qui tombe sans répit rend inutiles les efforts des écopeurs. Pendant la période du 8 au 12 avril, le travail a été très dur. La pluie persistante met les tranchées et les boyaux dans un état lamentable.

 

 

 

 

Pierre Marie GOUROND est tué au cours de ces contre-offensives entre le 15 et le 17 mai. Son acte de décès indique le 16 mai 1915 à 20h, face à l'ennemi. Il allait avoir 37 ans. Il laisse une veuve et trois enfants. 

 

Les autorités militaires ignorent son lieu d'inhumation. Probablement inhumé à proximité des lieux de combats puis, suite aux bouleversement du front, la tombe a été détruite. A la fin de la guerre, si son corps a été retrouvé, il n'a pas pu être identifié. Il a donc été placé dans un ossuaire de l'une des Nécropoles nationales à proximité, probablement celle du Pont de Marson.

 

Son acte de décès a été transcrit le 20 juillet 1917 dans les registres d'état-civil de Groix

 

Son nom est gravé sur les différents monuments de Groix.

 

Il sera titulaire de la Croix de guerre à titre posthume. (J.O. 16 juin 1921)

 

Le 3ème RIC a son dépôt à Rochefort (Charentes maritimes). Il fait partie de la 3ème brigade d'infanterie coloniale intégrée à la 3ème division coloniale. Il est composé de 3 bataillons.

 

Le 3ème RIC participe au mois d'août à la guerre des frontières en Lorraine, puis entre en Belgique. Le 22, le régiment fait partie du gros de la colonne de la 3ème division et marche derrière l'artillerie divisionnaire. Au débouché de Saint‑Vincent, une violente canonnade se fait entendre à l'est; à peine a-t‑il parcouru 500 m au-delà du village, qu'il est pris à partie par l'artillerie allemande. Chargé d'assurer la protection de l'artillerie il place, pendant la marche, une compagnie d'infanterie entre chaque groupe de canons. Le 1er bataillon est maintenu en réserve. Ils suivent comme soutien, l'artillerie divisionnaire qui marche sur Rossignol. A 11 h, le 2ème bataillon, à la sortie du bois au nord-est de Breuvannes, est accueilli par des feux d'infanterie, de mitrailleuses et d'artillerie qui l'obligent à se déplacer. Le 1er bataillon, arrivant à hauteur de la cote 325, nord-est de Breuvannes, est obligé de se terrer. Tout mouvement lui attirera une rafale de feux d'infanterie et d'artillerie. Le 3ème bataillon a réussi à franchir la Semoy et restera engagé sur la rive droite de cette rivière. Dès midi, les 3 bataillons sont fixés, immobilisés et conservent leurs positions jusqu'au soir, recevant des coups de toutes parts. A 12 h.45, l'ordre est donné de marcher sur Rossignol, qui sera fortifié. Il ne pourra être exécuté. Les pertes sont énormes. Dès 14 h, des coups de feu viennent de tous les côtés, sauf au Sud. Les 1er et 2ème bataillons sont presque cernés. Le 3ème bataillon s'est avancé sur la rive droite de la Semoy. On ne peut recevoir ni renforts, ni ravitaillement. Aussi, à 19 h, un mouvement de retraite est ordonné. Les débris des 1er et 2ème bataillons sont ramenés sur la route Tuitigny-le-Fresnois et peuvent rejoindre, à 21 h, les lignes de la 2ème division. La retraite se poursuit jusqu'à Orval, où l'on arrive le 23, à 4 h. Les pertes sont de 2.085 tués, blessés ou disparus. 

 

 

Quoique nullement préparés à cette guerre de taupes, officiers et soldats l'apprirent vite. Pendant soixante-cinq jours, le régiment tiendra le secteur de Ville-sur-Tourbe, avec le 7ème colonial.

 

Il a repoussé cinq attaques: le 15 septembre, pendant une partie de la journée; le 17, le 18, le 26 septembre et le 1er octobre. Le 26 septembre, surtout, l'affaire fut chaude. Ce jour-là, il a dû tenir le front avec deux bataillons contre une attaque violente ennemie, d'après les prisonniers par une brigade. En même temps, il devait faire face sur son flanc gauche, au cours même du combat, une situation exceptionnellement grave créée par l'enlèvement du bois de Ville à un corps voisin. Par suite du retrait de ce corps, il a vu, en effet, soudainement et ensuite pendant tous les combats, son front vigoureusement attaqué, son flanc droit constamment menacé, avec cette circonstance aggravante d'avoir la Tourbe à dos. Il a dû distraire du front, sous une mitraille et une fusillade furieuses, pour former crochet défensif, face au bois de Ville, une partie de ses troupes. Grâce à la rapidité des mesures prises, à la vigueur de l'exécution, au dévouement et à la ténacité de ses troupes et de ses officiers, il a repoussé victorieusement l'ennemi, qui a subi des pertes importantes, ainsi que l'atteste le monceau de cadavres allemands laissé en avant des lignes.

 

quelques soldats du 3ème régiment d'infanterie de marine

Le 24 février 1915, les bataillons disponibles sont alerter et se tiennent prêts à partir pour le ravin des Pins, par Courtemont. L'ordre arrive à 1 h.15. Le 1er bataillon cantonne à Minaucourt; le 2ème bataillon, au ravin des Pins. Les deux bataillons sont mis à la disposition du  22ème régiment d'infanterie coloniale, pour les opérations prévues contre le fortin allemand dit "de Beauséjour" situé au nord‑ouest de Minaucourt. Cet ouvrage, pris et perdu déjà sept fois, avait été enlevé et reperdu, le 24, par le 22ème régiment d'infanterie coloniale.

 

Les hommes des deux bataillons entrent aux tranchées dans la nuit du 26 au 27, décidés à s'emparer à tout prix du fortin et à le conserver. L'attaque doit se déclencher à 15 h.45. L'artillerie la prépare par un bombardement serré de 15 h.30 à 15 h.45. Les bataillons sont placés face au fortin à enlever: le 1er bataillon sur la face Est, le 2ème bataillon sur la face Ouest. La première vague est formée par les 2ème, 3ème, 5ème  et 6ème compagnie. La 4ème compagnie et la 7ème doivent aller renforcer les compagnies d'assaut dès que l'ouvrage sera enlevé et consolider les positions conquises. Les 1ère et 8ème compagnies sont en réserve avec deux compagnies du 22ème RIC.

 

A l'heure indiquée, les vagues d'assaut s'élancent, elles sont reçues par un feu de mousqueterie intense et par un violent tir d'artillerie. Dès les premiers instants, les pertes sont terribles. Les officiers tombent les premiers. Les compagnies hésitent un instant, mais se reprennent vite et se cramponnent au terrain conquis. Rien ne les en délogera plus. La position est prise.  Malgré tout, on progresse en combattant à la grenade. Cependant, l'ennemi veut à toutes forces reprendre le fortin; âprement disputé, il lance quatre contre-attaques successives. La dernière, faite le 28, à 8 h, est d'une violence inouïe. Rien ne peut faire lâcher prise aux compagnies du 3ème régiment d'infanterie coloniale; malgré le manque le vivres, malgré la pluie, malgré la fatigue des survivants, tous les efforts de l'ennemi échouent. Quand le 91ème régiment l'infanterie vient relever les deux bataillons, l'ouvrage entier est bien conquis.

 

 

La tradition a conservé, cependant, le souvenir de cette terrible nuit du 27 au 28, au cours de laquelle quelques hommes, blessés pour la plupart, arrêtèrent sur plusieurs points les Allemands cherchant à reprendre les boyaux d'accès. C'est au cours d'une de ces luttes qu'un adjudant poussa le cri resté légendaire: « Debout les morts I »

 

Le régiment perdait dans cette affaire: 6 officiers tués et 183 sous-officiers et soldats;  11 officiers blessés et 565 sous-officiers et soldats; et 250 hommes disparus. En outre, 93 blessés légèrement avaient rejoint leur compagnie au combat.

 

Les unités du 3ème régiment d'infanterie coloniale, relevées dans la nuit du 28 février, sont obligées de rester sous la pluie, mais nul ne se plaint. Le lendemain, les hommes blessés oublient leurs blessures pour ne se préoccuper que du résultat de l'opération. Ce haut fait fut consacré par lune citation à l'ordre du jour de la 4ème armée le 10 mars 1915.

 

 

Le 15 mai, à 18h.25, les Allemands font jouer 3 énormes fourneaux de mines sur la face nord et nord-ouest de l'ouvrage Pruneau, alors occupé par le 7ème colonial. L'explosion est suivie par un violent bombardement, qui achève de bouleverser les positions et de couper les communications téléphoniques. L'artillerie ennemie prend aussitôt sous son feu les batteries de Montremoy et de Malmy. L'infanterie allemande, aussitôt après la cessation du feu d'artillerie, s'élance et occupe la première ligne, ainsi que la ligne de soutien, sauf une infime partie à l'Est, où un sous-lieutenant du 7ème résiste énergiquement avec quelques hommes. La lutte d'infanterie dure une heure, acharnée, pendant que l'artillerie des deux divisions et du corps d'armée fait un barrage en arrière de l'ennemi et tire sur les lignes occupées par les Allemands.

 

La situation se précise vers 20 h.50 et les contre-attaques peuvent être entreprises. Quatre compagnies du 3ème régiment sont envoyées comme renfort aux bataillons du 7ème, qui ont perdu un monde énorme et presque tous les officiers.

 

 La première contre-attaque, poussée par 3 compagnies du 7ème RIC, échoue. Les compagnies du 3ème prennent alors part à une attaque qui est appuyée par l'artillerie et qui se déclenche à 10 h.45.

 

Le 17, la contre-attaque se prononce, partie contre la face nord, partie en partant de la face ouest, sur le flanc droit de l'ennemi. La première partie est arrêtée, mais la fraction pousse victorieusement et méthodiquement l'ennemi; elle progresse, et, à 1 h.30, la ligne de soutien est reprise. L'ennemi, coupé de sa retraite par un formidable barrage, se rend en masse; à 2 h.45, toutes nos tranchées sont reprises et retournées.

 

Les 1ère, celle de Pierre GOUROND, 3ème, 4ème et 9ème compagnies du 3ème RIC, avec 3 sections de mitrailleuses, prennent une part active aux deuxième et troisième contre-attaques. Le premier groupe (3ème compagnie du 1er bataillon) prend part à la deuxième contre-attaque sur la face ouest; la 9ème compagnie mène celle du côté est, liée à des éléments du 7ème colonial. La 1ère  compagnie arrive la première à l'ouvrage Pruneau; après avoir fait ravitailler par une de ses sections les détachements du 7ème qui défendent la face ouest de l'ouvrage, se relie aux 3ème et 4ème compagnies et, à 1 h, prononce avec elle la contre-attaque. L'ennemi, énergiquement attaqué, résiste furieusement. Le commandant la 3ème compagnie, tombe presque au départ. Mais rien ne peut avoir raison de la résolution des troupes. La 4ème compagnie occupe l'entonnoir ouest, coupant la retraite à l'ennemi. Les hommes de la 1ère compagnie prennent 3 mitrailleuses, un matériel considérable et de nombreux prisonniers. Grâce à la connaissance du secteur qu'avaient tous les officiers, grâce au ravitaillement en grenades bien organisé, grâce surtout à l'énergie et à la ténacité des hommes, toute cette partie de l'ouvrage Pruneau est réoccupée et son organisation remise en place.

 

De son côté, un lieutenant du 3ème Colonial s'est porté avec une compagnie vers le saillant nord de l'ouvrage. Un tir foudroyant de mitrailleuses les accueille. Sans se décourager, le lieutenant rassemble les hommes valides dans une tranchée qu'il a pu atteindre, et se prépare à y recevoir l'inévitable contre-attaque. Soudain, coupés de leurs positions de départ par un terrifiant tir de barrage, les Allemands lèvent les mains : cinq cents d'entre eux se rendent. Et une douzaine de coloniaux, cernés depuis plusieurs heures, qui avaient décidé de lutter jusqu'à la mort, sont délivrés. Les Allemands laissaient plus de mille cadavres sur le terrain. Mais les pertes françaises étaient à peu près égales. Pierre GOUROND laissa sa vie héroïquement dans ces combats.

l'un des ossuaires de la N.N. du Pont de Marson

Journal officiel du 16 juin 1921