Mort pour la France

Louis Laurent GUILLET  (1875/1916)

 

Fils de Léon Etienne Marie, préposé des douanes, né à Brech (Morbihan) en 1847, en poste à Groix depuis 1865 (son père est aussi douanier à Groix à partir de 1860), et de Victoire GOURONG (orthographié GOURRON sur son acte de naissance), née à Groix en 1855, mariés novembre 1879 à Groix, domiciliés au bourg, Louis Laurent GUILLET est né à Groix, le 16 février 1881. Il est l'aîné d'une fratrie de 3 enfants.

 

Comme la plupart des jeunes groisillons, après quelques années passées sur les bancs de l'école, il fait son apprentissage de marin et lorsqu'il passe devant la commission de recrutement en 1900, il est déjà inscrit maritime définitif sous le n° 1535 sur le registre des gens de mer du quartier de Groix. Il est levé (incorporé pour son service militaire) dans la Marine le 11 avril 1901 et affecté au 3ème dépôt des équipages de la flotte à Lorient. Il embarque sur le "Bouvet" du 12 juin au 8 décembre 1901, sur le "Sully" du 26 janvier 1903 au 13 octobre 1903, et de nouveau sur le "Bouvet" du 15 mai 1904 au  11 février 1905. Il est intelligent et devient quartier-maître fourrier le 1 avril 1904. Louis est rendu à la vie civile le 11 février 1905.

 

A la sortie du service, Louis s'engage dans les douanes et après quelques mois de formation, il est affecté comme préposé au poste de douanes de Morlaix en mai 1905.

extrait du "Courrier morbihannais" du 21 mai 1905

Il est nommé Lieutenant le 1 janvier 1913 et affecté à la Direction des Douanes de Bayonne. Il est célibataire.

 

Louis Laurent GUILLET décède le 11 juillet 1916 à Fleury devant Douaumont (Meuse).

 


A la mobilisation, en août 1914, Louis Laurent GUILLET est en poste à la Direction des douanes de Bayonne, avec le grade de lieutenant.

 

A une date (inconnue de ma part) il est mis à disposition de l'armée de terre, sous le ùatricule n° 2059/Lorient. Dans un premier temps, il semble être affecté au 12ème régiment d'infanterie territoriale (R.I.T.), son dépôt est stationné à Amiens, mais il probablement dû être transféré à Morlaix. Louis Laurent ne rejoint pas ce régiment au combat car on ne trouve aucune trace de lui sur les différents états des officiers du J.M.O. de ce régiment. Il reste donc probablement au dépôt pour suivre une formation d'officier d'infanterie.

 

Puis, le 16 février 1916, il est affecté au 167ème régiment d'infanterie. Il rejoint son régiment au front, alors que celui-ci est dans le secteur de Reillon Reillon (Meurthe et Moselle) à l'est de Lunéville. Il est affecté à la 9ème compagnie (3ème bataillon).

Argonne

 

Le secteur est relativement calme. On procède à la mise en état du secteur, approfondissement et exécution de boyaux etc... Le régiment alterne la garde des tranchées de premières lignes avec le 168ème RI. Fin janvier le secteur est toujours assez calme, toutefois entrecoupés de bombardements réguliers; les unités en réserve travaillent activement à l'amélioration du secteur: création de nouveaux boyaux, réparation des dommages causés par les bombardements journaliers. Début février, les Allemands ont entamé une puissante diversion d'artillerie. Les 11, 12 et 13, les bombardement sont d'une violence incroyable. Le 13 janvier, les Allemands attaquent le 168ème RI au Bois Zeppelin. La résistance est telle que les 3ème Cie et 11ème Cie , sont citées à l'Ordre de la Division. Un Adjudant, un Caporal et 6 hommes de la 3ème Cie restent enterrés 36 heures dans une sape du Zeppelin. Durant les 3 jours de bombardement. Un caporal grenadier de la 2ème Cie, arrête à coups de grenades un groupe d'ennemis qui veulent pénétrer nos lignes, puis s'offre pour aller, sous le feu, reconnaître la ligne allemande. Dès les 19 et 20 février 1916 les allemands bombardent violemment le secteur dévolu à la 128ème DI. Les 3ème et 4ème Cies du 167ème RI, en première ligne, éprouvent un bombardement d'artillerie lourde le 20 février.

Le 21 février, l'offensive sur Verdun est déclenchée. A 7h30, 1300 obusiers en tous genres déversent la mort sur un front de 15 km et ce pendant neuf heures.

 

En Lorraine aussi, les troupes allemandes passent à l'attaque. Un sergent  défend et conserve, avec huit hommes, un poste avancé. Après un furieux combat à la grenade, les français restent maîtres de la position. Du 2 au 8 mars, les travaux de réfection et de réorganisation du secteur dévolu au régiment sont poussés activement. Le secteur est relativement calme et l'activité de l'artillerie allemande reste faible. Des patrouilles sont menées quotidiennement. Du 10 au 16 mars, les 1er et 2ème Btns du 167ème continuent les travaux commencés dans la forêt de Mondon (nord et nord-est) : terrassements, construction de réseaux et refascinages. Le 3ème Btn travaille quant à lui à l'organisation de secondes lignes au centre de résistance de la Rognelle, et au village de Domjevin.

 

 

Du 19 au 24 Mars, les bataillon du régiment développent une grande activité, travaillant jours et nuits à la mise en défense du Centre de Résistance de Reillon, envoyant chaque nuit patrouilles et reconnaissances. L'artillerie allemande tire principalement sur les premières lignes, le réduit de Reillon et ses abords. Bombardements quotidiens qui occasionnent des morts et des blessés. Le 167ème relèvent dans la nuit du 1er au 2 avril, le 168ème et occupent les mêmes emplacements que précédement. Du 3 au 5 avril, travaux de réorgani-sation et de mise en état de défense du secteur se poursuivent. Le 5 avril, le sous-secteur du Bois Boué est fortement bombardé. Sept hommes sont ensevelis par l'écrasement d'un abris. Les 7 corps ne peuvent être extraits que le lendemain.

 

Le 6 avril, le 3ème Btn s'étend sur la droite du secteur et occupe une partie des tranchées tenues précédement par les territoriaux. Du 7 au 9 avril, travaux de mise en état des tranchées du secteur et approfondis-sement et creusement de boyaux. L'artillerie ennemie est moyennement active. Les pertes pour la période du 2 au 9 Avril s'élèvent à 1 homme disparu, 11 hommes tués, et 13 blessés. Dans les nuit du 9 au 11, le 168ème, relève le 167ème qui va cantonner.

 

 

 

Du 11 au 17 avril, le 1er Btn travaille à l'organisation du camp retranché (C.R.) de Haneuveville aux Bois et de la ferme de la Rohe: travaux de terrassement, pose de réseaux, confection de masques, établissement d'emplacement pour mitrailleuses. Le 2ème Btn effectue des travaux de fascinage dans la forêt de Mondon et organise défensivement le point d'appui de Domjevin: confection de réseaux et de gabions au pac de Bénaménil. Quand au 3ème Btn, il effectue des travaux de 2ème ligne à Blémerey et St-Martin, ainsi que sur la croupe Est de Domjevin. Le 16, les cantonnements de Fréménil et de St-Martin sont bombardés. Dans les nuits du 17 au 19, relève du 168ème par le 167ème. Les travaux de mise en état de défense du C.R. de Reillon sont poussés activement, du 19 au 25 avril: création d'abris de bombardement, approfondissement des tranchées et boyaux, pose de réseaux et de caillebotis... Durant ce séjour, les pertes ont été de 5 tués et 16 blessés, la plupart de ces pertes ont été subies lors du travail de nuit. Le 21, un renfort de 32 sous-officiers est arrivé du dépôt pour compléter les cadres du régiment.

 

Du 25 au 26 avril, relève du 167ème par le 168e et cantonnement. Le 1er Btn est transporté par camions automobiles est mis à la disposition du centre d'instruction à Lunéville, pendant la durée de son séjour au cantonnement. Du 26 avril au 4 mai, le 2eème Btn continue pendant cette période les mêmes travaux: organisation défensive du P.A. de Domjevin, construction de fascines dans la forêt de Mondon et établissement de lits métalliques pour le cantonnement de Bénaménil. Le 3ème Btn continue les travaux commencés pendant la précédente période de repos, travaux de 2ème ligne dans les secteurs de St-Martin et de Blémerey et des centres de résistance de la feme de l'Etang et de la Rognelle.

 

 

Le 1er Mai, le 167ème d'Infanterie change de chef. Les bataillons envoient chaque nuit des patrouilles pour reconnaitre l'état des défenses allemandes, l'emplacement de leurs petits postes et signalent leurs courants de ravitaillement. Le 9 mai, l'artillerie allemande détruit l'abri d'une section de la 2ème Cie. Plusieurs hommes sont tués, blessés ou ensevelis. L'artillerie allemande ne laisse que peu de répit aux soldats. Les bombardements sont quotidiens, fauchant les hommes, bouleversant les organisations. Sans cesse, les hommes se livrent à des travaux de réfection, d'amélioration des tranchées, sapes et abris, postes d'observation d'artillerie. Le 27 mai, lors d'une inspection, le commandant du 2ème Btn est grièvement blessé, criblé d'éclats d'obus, deux agents de liaison qui se tenaient à ses côtés sont également touchés.

 

L'essentiel du mois a été consacré à de pénibles travaux, objets de l'attention constante. Les Allemands ont éprouvé de nouvelles techniques de bombardement lors des attaques contre Verdun, conduisant à repenser les organisations défensives.

 

Le mois de Juin est celui des préparatifs de départ pour la 128ème Division d'Infanterie. Encore quelques travaux de mise en défense de secteurs, notamment au centre de résistance de la Rognelle par le 3ème Btn, et l'ordre de relève parvient le 8 Juin au soir. Le mouvement débute dans la nuit du 9 au 10 Juin. Le 1er Btn et le 2e Btn rejoingnent les cantonnements de Vathiménil et Chenevières. Le 3e Btn est, lui, relevé dans la nuit du 11 au 12 Juin,  et part cantonner à Saint-Clément.
 

 

Du 10 au 20 Juin, au repos, les unités vont se plier à des exercices journaliers d'entrainement au combat à la grenade et à l'attaque de tranchées. D'importants évènements semblent se préparer. Des états d'effectifs régimentaires sont établis, les postes de commandement vacants sont attribués, les effectifs des compagnies, portés à 200, sont complétés; le 17 Juin, un renfort de 100 hommes est réparti.

 

Les 28 et 29 Juin, le 167ème d'Infanterie embarque à la gare de Moyen et se voit mis à la disposition du Commandant des Armées du Centre. La chaleur est torride. Les compagnies sont réparties dans les wagons à bestiaux et touchent leurs vivres de débarquement: "le panier-repas à 3,50 F selon l'expression des poilus. C'est près de Laimont que le régiment est débarqué. Ordre est bientôt donné de rejoindre Erize-la-Grande. Le doute n'est plus permis. Ce sera Verdun.

 

ravin des vignes

 

Quelques infos sur le 167ème RI dit «Les Loups du Bois Le Prêtre». Ce régiment avant la guerre est stationné à Toul et il est affecté à la défense de la forteresse de Toul. Constitué de 3 bataillons, il appartient à la Brigade active de Toul jusqu'en décembre 1914. Il est rattaché à la 73ème D.I. jusqu'en juin 1915 puis à la 128ème D.I., membre de la 255ème brigade avec le 168ème R.I. Son dépôt a été transféré au début de la guerre en Bourgogne, à Paray le Monial (Saône-et-Loire)

 

Participe à l’offensive sur Fey-en-Haye, Bois le Prêtre, Fontaine du Père Hilarion, Croix des Carmes en décembre. Il reste dans ce secteur  jusqu'en juin 1915: Bois le Prêtre, Fontaine du Père Hilarion, Croix des Carmes, Quart en Réserve, Le Mouchoir, ...  En juillet, il est déplacé sur front d'Argonne il reste jusqu'à la mi-septembre (secteur de St Thomas et de La Harazée, période durant laquelle 1300 hommes sont mis hors de combat. En septembre, il participe à la bataille de Champagne, durant laquelle attaque la crête de Servon.

 

Du 7 au 30 octobre, le régiment est au repos dans le secteur de Toul. Au mois de Novembre, il participe à la réalisation de travaux dans le secteur de Crévic, au nord-ouest de Lunéville. Fin décembre, complètement reconstitué, il reprend un secteur en première ligne en Lorraine, dans le secteur nord-est de Reillon (bois zeppelin ) C'est là que Louis Laurent GUILLET rejoint son régiment dans la seconde moitié du mois de février.

 

 

Le 6 avril, le 3ème Btn s'étend sur la droite du secteur et occupe une partie des tranchées tenues précédement par les territoriaux. Du 7 au 9 avril, travaux de mise en état des tranchées du secteur et approfondis-sement et creusement de boyaux. L'artillerie ennemie est moyennement active. Les pertes pour la période du 2 au 9 Avril s'élèvent à 1 homme disparu, 11 hommes tués, et 13 blessés. Dans les nuit du 9 au 11, le 168ème, relève le 167ème qui va cantonner.

 

 

 

Du 11 au 17 avril, le 1er Btn travaille à l'organisation du camp retranché (C.R.) de Haneuveville aux Bois et de la ferme de la Rohe: travaux de terrassement, pose de réseaux, confection de masques, établissement d'emplacement pour mitrailleuses. Le 2ème Btn effectue des travaux de fascinage dans la forêt de Mondon et organise défensivement le point d'appui de Domjevin: confection de réseaux et de gabions au pac de Bénaménil. Quand au 3ème Btn, il effectue des travaux de 2ème ligne à Blémerey et St-Martin, ainsi que sur la croupe Est de Domjevin. Le 16, les cantonnements de Fréménil et de St-Martin sont bombardés. Dans les nuits du 17 au 19, relève du 168ème par le 167ème. Les travaux de mise en état de défense du C.R. de Reillon sont poussés activement, du 19 au 25 avril: création d'abris de bombardement, approfondissement des tranchées et boyaux, pose de réseaux et de caillebotis... Durant ce séjour, les pertes ont été de 5 tués et 16 blessés, la plupart de ces pertes ont été subies lors du travail de nuit. Le 21, un renfort de 32 sous-officiers est arrivé du dépôt pour compléter les cadres du régiment.

 

Du 25 au 26 avril, relève du 167ème par le 168ème et cantonnement. Le 1er Btn est transporté par camions automobiles est mis à la disposition du centre d'instruction à Lunéville, pendant la durée de son séjour au cantonnement. Du 26 avril au 4 mai, le 2eème Btn continue pendant cette période les mêmes travaux: organisation défensive du P.A. de Domjevin, construction de fascines dans la forêt de Mondon et établissement de lits métalliques pour le cantonnement de Bénaménil. Le 3ème Btn continue les travaux commencés pendant la précédente période de repos, travaux de 2ème ligne dans les secteurs de St-Martin et de Blémerey et des centres de résistance de la feme de l'Etang et de la Rognelle.

exercice de maniement des grenades

 

La 128ème DI à laquelle appartient le 167ème RI est affectée à la IIème Armée, au début juillet. Dans l'ignorance des plans offensifs allemands, les français sont tout à leurs préparatifs d'attaque visant à prendre possession de la crête Thiaumont-Fleury. La 128ème DI doit y prendre une part déterminante. Pour atteindre cet objectif des actions préliminaires sont dirigées sur les batteries au sud de l'ouvrage de Thiaumont, et, sur le sud de Fleury aux mains des Allemands. Leur but est d'assurer l'attaque principale par le Ravin des Vignes.  Avant l'attaque allemande, la 128ème DI s'occupe à relever les unités en place dans le secteur, investissant des positions bouleversées par les combats et les bombardements ennemis.

Le 5 Juillet, à 21 heures :

- le 1er bataillon, relève prend place dans le sous-secteur de Fleury-Village. Il se trouve placé en deuxième ligne mais très rapproché derrière un bataillon du 168ème qui occupe les abords immédiats du village.

- le 2ème bataillon tient la position entre la tranchée des Vignes et le Petit Bois dans le sous-secteur de Fleury-plaine, .

- le 3ème bataillon (Commandant Ménettrier,) auquel appartient Louis Laurent GUILLET, jusque ici resté à Anthouard, vient relever le 3ème bataillon du 168ème dans le secteur de Fleury-plaine, au sud ouest du village de Fleury, dans la nuit du 9 au 10 Juillet.

 

Dans la soirée du 10 juillet, les lignes françaises sont l'objet d'un bombardement qui va en s'intensifiant. Bientôt, le Ravin des Vignes et le Ravin du Chapître sont immergés sous une couche de gaz toxiques. Toutes les communications sont coupées.

 


le cercle vert situe l'emplacement de combat de la 9ème Cie du 167 R.I.; à gauche de la Poudrière

 

Louis Laurent GUILLET, lieutenant à la 9ème compagnie du 167ème RI est porté disparu dans la liste des hommes mis hors de combat le 11 juillet 1916, au sud de la commune de Fleury-devant-Douaumont (Meuse). Il avait plus de 35 ans. Il était célibataire.

 

Les autorités militaires ne connaissent pas son lieu de sépulture. Son corps n'a probablement pas été retrouvé ou s'il l'a été, il n'a pu être identifié et inhumé dans le célèbre ossuaire de Douaumont, situé sur la commune de Fleury-devant-Douaumont qui accueille 130 000 soldats non identifiés. Il esy situé à quelques centaines de mètres où Louis a disparu.

 

Un jugement déclaratif du tribunal de Lorient, en date du 5 septembre 1921, confirme son décès à la date du 11 juillet 1916. Ce jugement est transcrit sur le registres des décès de la commune de Groix en date du 28 septembre 1921. (voir ci-dessous)

 

Son nom est gravé sur les différents monuments mémoriels de la commune de Groix.

 

Louis Laurent GUILLET sera honoré à titre posthume de ka croix de guerre avec étoile d'argent.

relevé des hommes mis hors de combat (JMO du 167ème RI)

J.O. du 20 janvier 1925

 

Témoignage de 2 soldats de la 9ème Cie (3ème bataillon) sur les évènements du 11 juillet

 

A l'aube du 11 juillet, vers 6h, l'Alpen Korps débouche de ses positions. En un instant l'enfer se déchaine sur les bataillons de la 255ème brigade (167ème et 168ème RI). Le Général Nivelle avait ordonné que l'on ne recula sous aucun prétexte. Les combats sont intenses. Les Français tombent par dizaine plutôt que de rompre les rangs. «Le 3ème bataillon est totalement écrasé et les débris sont faits prisonniers après une opiniâtre résistance» dixit le JMO du 167ème RI, ayant été pris à revers. Les pertes allemandes sont également considérables mais l'Alpenkorps, excepté devant la station de Fleury, réduit les dernières résistances françaises. Le PC. de la brigade tombe aux mains des ennemis. Le commandant Coquelin de Lisle est tué. La première ligne française est anéantie; des reconnaissances allemandes poussent en direction du Fort de Souville, ultime verrou du secteur de Verdun.

 

Dans la soirée et la nuit , la contre-attaque du 100ème RI est un échec.

 

Pourtant le G.Q.G Allemand décide de stopper toute offensive en direction de Verdun. L'Alpenkorps est exangue; dans l'incapacité de poursuivre son avantage. Plus aucunes réserves ne seront acheminées en ce point du front. Bien au contraire, les effets de l'offensive alliée dans la Somme se font durement sentir et quelques unités allemandes seront même retirées du front de Verdun.

 

Bien que le 12 juillet les Allemands parviennent encore à prendre la Chapelle Ste Fine et pour un court instant le Fort de Souville, ils ont atteint là l'ultime limite de leur assaut sur Verdun. Désormais, les troupes du kaiser garderons une attitude défensive; l'initiative reviendra aux Français.

 

En résumé, l'attaque du 11 Juillet, qui, au dire des prisonniers, devait déjà avoir lieu depuis plusieurs jours, remise à cause temps, ayant été bien montée et exécutée préparée par un violent bombardement qui dura plusieurs jours, complétée dans la nuit du 10 au 11 juillet par l'envoi d'obus suffocants et de gaz asphyxiants, a été l'acmé des divisions allemandes épuisées par la résistance des français.

 

Le 16 juillet, les derniers éléments du 167ème d'Infanterie, encore en ligne, sont relevés. Le lieutenant groisillon Louis Laurent GUILLET aura payé le prix fort cette dernière attaque allemande sur Verdun. Le journal du 167ème régiment sur les pertes, rédigé quelques jours après cette journée indique 36 morts, 73 blessés et 1 329 disparus. Des pertes absolument terrifiantes

 

Le corps du colonel Coquelin de Lisle, disparu, fut retrouvé le 25 septembre lors du creusement d'un boyau, près du chemin d'accès de l'entrée S.O. de la Poudrière de Fleury. Celui du lieutenant Louis Laurent GUILLET, ne l'aura pas été ou du moins pas identifié.