Mort pour la France

Armand Théophile GUÉGAN  (1885/1917)

 

Fils de Jean Marie Théophile, marin-pêcheur, né à Groix en 1850 et de Louise Marie Joséphine YVON, née à Groix en 1857, mariés en octobre 1877 à Groix, résidant au bourg de Loctudy, Armand Théophile GUÉGAN est né le 25 août 1885 à Groix, dans le bourg de Loctudy. C'est le 6ème enfant d'une fratrie de quinze.

 

Après avoir passé quelques années sur les bancs de l'école, il commence son apprentissage de marin-pêcheur en embarquant comme mousse vers l'âge de 11/12 ans, puis il devient novice à son quinzième anniversaire en 1900. En 1903, il est inscrit définitivement au registre des gens de mer du quartier de Groix.

 

A la fin de l'année 1905, il est levé pour faire son service militaire et il est affecté d'abord au 3ème dépôt des équipages de la flotte à Lorient pour ses classes.

 

Il est rendu à la vie civile à la fin de l'année 1909 et il reprend ses activités à la pêche en alternant des périodes ou il est ferblantier (sertisseur) dans les conserveries.

 

Armand GUÉGAN se marie le 2 mai 1911 avec une fille de Riantec (Morbihan), née en 1889, Marie Joséphine (LE) BORGNIC. Ils résideront à Groix dans le village de Port-Tudy et auront 2 enfants.

 

Armand Théophile GUÉGAN décède le 4 juin 1917, à GLORIEUX, aujourd'hui village de Verdun (Meuse)

Marie Joséphine LE BORGNIC, son épouse


 

A la déclaration de guerre, Armand GUÉRAN est âgé de 28 ans. Il est mobilisé et affecté au 3ème dépôt des équipages de la flotte à Lorient, mais comme beaucoup de marins réservistes. il n'a pas d'affectation opérationnelle. Il est donc renvoyé chez lui, puis mis à disposition de l'armée de terre.

 

A la fin de l'année 1914 ou au début de 1915, il est appelé à rejoindre le dépôt d'un régiment d'infanterie coloniale pour une période de formation militaire, probablement le 2ème R.I.C à Brest.

 

A la fin mars 1915, lors de la création du 411ème Régiment d'Infanterie, Armand est affecté à ce régiment. Il le rejoint sur le camp installé à Plouharnel / Carnac. Il est affecté à la 2ème Compagnie (1er Bataillon).

 

extrait de l'historique du 411ème RI

 

Le 15 novembre, le 411ème R.I. est retiré du front et mise au repos à Fismes. De nombreux pelotons de formation sont organisés.

 

Puis le 23 novembre, le régiment stationne à Mareuil-le-port.

 

Le 15 décembre le régiment s'embarque à Épernay pour se rendre dans le secteur Omey / Francheville. Dans sa marche d'approche du front, le 17, il est à Coupeville. Le 18, il va cantonner à Dampierre-le-Chateau. Le 20 décembre, il va cantonner au Camp des Boyaux (entre Laval-sur-Tourbe et Wargemoulin), tandis que le 412ème ira à Laval-sur-Tourbe et au vallon des Pins.

 

Dans la nuit du 22 au 23 décembre, un bataillon du 411ème prend le relève en première ligne, il relève le 160ème RI. La nuit suivante les deux autres bataillons montent en première ligne. Ils ont la garde du front entre la butte de Mesnil à l'ouest et Maisons de Champagne à l'est, face au bois des 20.000 et du bois en zig-zag.  Du 23 décembre au 3 janvier 1916, les bataillons s'installent, améliorent les tranchées, le secteur est calme.

 

Les 7, 8 et 9 janvier au matin l'artillerie allemande s'est montrée plus active qu'à l'habitude. Des mouvements de troupes et de matériels ont été perçus ainsi que des bruits souterrains ( probablement de mines).

 

En début d'après-midi du 9 janvier, les bombardements s'accentuent et à 15 h, ils deviennent très violents...

 

C'est le jour ou un autre groisillon, du même régiment, Jules Désiré JAN est porté disparu.

extrait de l'historique du 411ème RI

 

 

Le 1er juillet 1916, le 411ème est soumis à une attaque éclair au lance-flammes.

 

extrait de l'historique du 411ème R.I.

 

Mais de notre côté, le commandement jugeait une offensive nécessaire pour améliorer nos installations demeurées précaires sur la rive gauche. Là, en effet, nos lignes, accrochées aux pentes du Mort-Homme et de la cote 304, étaient immédiatement dominées par l’ennemi. Il paraissait urgent de nous donner de l’air de ce coté.

 

C’est sur cette rive, en effet, qu’après l’accalmie du printemps, l’ennemi, profitant de l’avance de ses positions va tenter de rouvrir la bataille de Verdun.

 

Le 15 mars 1917, le 411ème RI passe à l'Infanterie divisionnaire de la 123ème Division, tout en restant dans le même secteur de Verdun : Chambrettes, Margueritte, l'Hermitage...

 

 

Les 28 et 29 mai 1917, le 1er bataillon (celui d'Armand GUÉGAN) dans le quartier de l'Hermitage et 2ème bataillon dans le quartier des Chambrettes du 411ème montent en premières lignes.  Le 30 mai, le 3ème bataillon du 411ème remplace le 2ème bataillon aux Chambrettes qui se rend au quartier des Deux bois.

 

Dans la nuit du 30 au 31 mai, bombardements violents du ravin de l’Hermitage

 

Dans la nuit du 1er au 2 juin les tranchées du Bois des Caurrières ou se trouvent des compagnies du 411ème reçoivent un fort bombardements de gaz asphyxiants.

 

Dans la nuit du 2 au 3 juin vers 23h30 violents bombardements sur les ravins. Vers minuit attaque de nos tranchées de 1ère ligne vers le ravin du Pré qui est repoussée

 

Un bombardement avec des obus à gaz est réitéré dans la nuit du 3 au 4 juin sur le secteur de Margueritte et de Bezonvaux et dans la soirée du 4 sur les secteurs du 411ème R.I.

 

Dans la soirée du 4 juin, après de violents bombardements, l’ennemi attaque nos positions à contre-pente de la cote 304 et pénètre en deux points de notre première ligne, d’où nous parvenons à le chasser.

 

Il y a tout lieu de penser qu'Armand GUÉGAN a été intoxiqué au cours de l'un de ces deux bombardements au gaz, probablement le premier. Il est évacué vers le dépôt des petits blessés de Verdun qui se trouve sur le territoire de la commune voisine de Glorieux (Meuse).

 

 

Armand Théophile GUÉGAN est mort le 4 juin 1917 à 8 heures, des suites d'une intoxication aux gaz de combat, dans les locaux du dépôt des blessés légers à Glorieux (Meuse). Il allait avoir 32 ans. Il laissait une jeune veuve de 27 ans et deux enfants de 3 et 5 ans.

 

D'abord inhumé dans le cimetière de Glorieux, son corps a été rapatrié le 29 juin 1922, sur son île natale, et inhumé dans le cimetière de Groix. Son épouse, à sa mort, le rejoindra.

 

Son acte de décès a été retranscrit dans le registre d'état-civile de la commune de Groix à la date du 29 octobre 1917.

 

Son nom est gravé sur tous les monuments de l'île de Groix, avec parfois une erreur sur la date.

 

Sa veuve; Marie Joséphine LE BORGNIC, touchera une pension de veuve de guerre                                                            >>>>>>>>>>>>>>>>

 

Le 411ème régiment d'infanterie (411ème RI) est un régiment d'infanterie de l'Armée de terre constitué en 1915 avec des blessés guéris et des jeunes soldats de la classe 1915 provenant principalement de la 11ème région militaire (Nantes). Il est constitué, le 20 mars 1915, sur le territoire de la commune de Plouharnel-Carnac à partir de différents dépôts. Composé de 3 bataillon, il appartient à la 305ème brigade d'infanterie avec le 412ème R.I. (123ème division). Son dépôt est fixé au camp de Coetquidan.

 

Le 3 avril le régiment est embarqué à la gare d'Auray pour le camp de la Courtine (Creuse) Après une semaine d'entrainement, cette fois c'est pour le front qu'il embarque. Dans la nuit du 13 au 14 avril arrivée à Epernay et marche vers Sacy et Jarny-les-Reims.

 

Le régiment monte une première en ligne dans le secteur de Taissy (à l'est de Reims), un secteur calme dans la nuit du 22 au 23 avril. Après ce sont les secteurs de Sillery-Prunay et du bois des Zouaves (entre Les Marquises et le bois des Zouaves) dont le 411ème a la garde. Il est déjà plus agité. les duels d'artillerie sont plus fréquents et il faut réparer à la pelle et à la pioche les nombreux dégâts causés. Le 20 août le régiment est relevé et envoyé au repos.

 

Le 1er septembre, on retrouve le 411ème à Vaux-Varennes (Cormicy). Il occupe le secteur des bois: le quartier de la mare, le bois Franco-Allemand et le mont Doyer entre le vallon de la Miette et le moulin du Pontoy). L'ennemi arrose, sans répit, les tranchées et la fusillade est vive.

extrait de l'historique du 411ème RI

 

Une seconde contre-attaque a lieu le demain, puis d'autres encore les jours suivants, sans grands résultats.

 

En février et mars, le 411ème et le 412ème (305ème brigade) alternent en ligne dans le secteur du Bois allongé, sous les bombardements fréquents les attaques au lance-flammes et les gaz.

 

Le régiment est relevè le 14 avril 1916 et va cantonner à Hans (Marne) puis dans la région de Vitry-le-François pour un mois consacré à des exercices d'entrainement, à des corvées et quand même un peu de repos.

 

Le 22 mai 1916, le régiment est envoyé dans le secteur de Bethelainville (ouest de Verdun). Puis les bataillons sont poussés en avant: Montzéville, Esnes, puis Avocourt et le Bois de la cote 304.

 

 

 

La victoire française du 15 décembre 1916 avait fait avancer notre ligne sur la rive droite de la Meuse en dégageant complètement Douaumont et en nous donnant les points d’appui de la Côte du Poivre, des Chambrettes et du massif d’Hardaumont, elle laissait néanmoins à l’ennemi quelques observatoires: côte du Talou et côte 344, qui lui procurait encore des vues sur nos arrières. De plus, il conservait des positions menaçantes sur la rive gauche: le Mort-Homme et la cote 304. Cependant, l’état-major allemand paraissait avoir accepté sa défaite de Verdun. Et, pendant 6 mois, la région fut de part et d’autre relativement calme.

extrait de l'historique du 411ème R.I.

le front tenu par le 411ème RI fin mai début juin 1917

Évacuation d'un soldat intoxiqué (secteur de Verdun)

dépôt des petits blessés à Glorieux

extrait du J.O. en date du 28 novembre 1917


 

Les Gaz durant la guerre