Mort pour la France

Laurent Marie STÉPHANT 1887/1914

Fils d'Emmanuel, un marin-pêcheur, né en 1844 à Groix, marié le 8 octobre 1873 avec Philomène ADAM, née en 1849 à Groix Laurent Marie STÉPHANT est né le 17 mars 1887 à Port-Lay, commune de Groix. Il est le 6ème enfant d'une fratrie de 7.

 

Commune (et canton) composée d’une île de 4km sur 8. Située à 36 m d'altitude et voisine des communes de Larmor-Plage, et Port Louis. Les 2 352 habitants (5 800 en 1914) (appelés Grésillons ou groisillons) résident sur une superficie de 14,8 km² (soit 158,7 hab./km²). Située à 5 milles de la côte, elle se trouve au large du port de Lorient (8 milles). 

 

Son père est marin-pêcheur, alors comme lui il s'embarque comme mousse dès le plus jeune âge.

 

Vers avril 1905, il est inscrit définitif sur le registre des gens de mer du quartier de Groix, sous le matricule n° Groix / 1843, il est levé par la Marine d'État où il effectue son service militaire à partir du ..? 1908.

 

A 20 ans, vers septembre 1907, il passe son conseil de révision à Port-Louis. Son n° matricule est le Lorient / 1763.

 

Rendu à sa famille le..?.  1912, il reprend son activité de marin-pêcheur. Il est célibataire.

 

 


A la mobilisation, il est rappelé au 3ème dépôt des équipages de la flotte à Lorient.

 

Sans affectation particulière, matelot de 2ème classe, breveté fusilier, en surplus, il est affecté comme un peu plus de 1750 marins de la région de Lorient à l'un des deux régiments de fusiliers marins qui formeront la Brigades des fusiliers marins, dont l'histoire est développée dans une page précédente.

 

Pour Laurent, ce sera le 2ème régiment (1er bataillon, ? compagnie, composé de 750 morbihannais et de 250 normands) formé dès le 20 août et immédiatement transféré. Il arrive à Paris vers le 25 août.

 

 

La brigade est transportée en train dans les Flandres, puis elle se dirige vers Anvers où l'armée belge se trouve assiégée A Gand, la brigade s'arrête, la voie ferrée étant coupée au-delà. Ils se battent à Melle, au sud-est de Gand les 9, 10 et 11 octobre pour protéger la retraite des troupes belges ayant évacué Anvers. Ensuite ils décrochent vers Dixmude qu’ils atteignent le 15 octobre après une marche épuisante.

 

Dès le 16 octobre les attaques d'infanterie, mais surtout l'artillerie harcèlent les défenses de Dixmude. Dans la soirée des ordres précis arrivent. L'Amiral Ronarc'h les traduit ainsi à ses hommes "Tenez 4 jours". Cela durera 25 jours; 5.000 belges, 2.000 sénégalais, quelques artilleurs et les 6.000 marins résis-teront 25 jours au prix de pertes humaines effroyables.

 

 

Le 7 novembre, en vue de rendre plus intime l’action de l’artil-lerie et de l’infanterie, l’Amiral décide une nouvelle organisation.

L'ensemble de la défense proprement dite de Dixmude comprenant le front extérieur de la ville, la ville de Dixmude, la rive de l’Yser (nord et sud du Pont route) est à la charge 2ème régiment

 

Pendant toute la journée, des duels d’artillerie ont lieu, notre artillerie lourde cherche l’artillerie allemande, sans parvenir à éteindre son feu.

 

Sur le front des tranchées de Dixmude, les Allemands montrent une grande activité.

 

La nuit est troublée. L’ennemi venant d’Eessen prononce plusieurs attaques sur Dixmude sans toutefois insister.

 

 

 

Leur mission évolue rapidement, d'abord le maintien de l'ordre dans les rues de la Capitale, puis la défense du camp retranché de Paris, et de sécurisation du nord de Paris, à bord d'un train blindé. Rapidement, ils sont envoyés pour venir en aide aux belges, pour barrer la route aux allemands sur le front de l'Yser.  

 

 

Le 3 et 4 novembre, la 42ème division a tenté une offensive pour dégager Dixmude, mais celle-ci est sans résultats probants. Le 6 novembre, le repli de la 42ème D.I. se fait sans incidents et la brigade se trouve de nouveau seule à Dixmude. La division laisse toutefois 1 groupe de 2 batteries de 75 à la disposition de la brigade.

 

A Dixmude, les Allemands ont ramené leurs grosses pièces avec lesquelles ils reprennent un bombardement assez intense de la ville et de ses tranchées, des tranchées de l’Yser et du terrain en arrière. Sur le soir, une attaque d’infanterie allemande sur le cimetière est repoussée.

 

La nuit est calme grâce au brouillard épais.

 

 

Laurent Marie STÉPHANT est tué au cours de la journée du 7. Il est déclaré, tué à l'ennemi, le 7 novembre 1914 à 11h... "Mort pour la France". Il avait un peu plus de 27 ans.

 

Son lieu d'inhumation semble inconnu des autorités militaires. Peut-être a-t-il été enterré dans le cimetière des fusiliers marins à Dixmude, cimetière qui fut probablement bouleversé lors des combats qui suivirent.

 

Son acte de décès est retranscrit sur les registre de la commune de Groix le 15 novembre 1915.

 

Son nom est gravé sur le monument aux mort de Groix et sur les plaques du souvenir de l'Église (avec une erreur sur la date) et de l'Écomusée.