Dundee "Hortense-Fanny"

 

Un cinquième dundee perdu corps et bien

 

 

Le dundee "Hortense-Fanny", G 596, armé à Groix pour la pêche du thon, a quitté son port d'attache pour les lieux de pêche avec un convoi quelques jours avant le 28 août 1917.

 

Il n'a pas donné de ses nouvelles depuis le 28 août. Le convoi dont ce dundee faisait partie fut dispersé par la tempête qui sévit les 26 et 27 août. L'"Hortense-Fanny" fut cependant aperçu dans la matinée du 28 par le patron d'un autre dundee mais n'a pas été revu depuis cette date. Il est à présumer qu'il s'est perdu corps - et biens. "   C.I.M., 23 octobre 1917

 

ci-dessus le "Sainte Hélène", un dundee de la même époque, construit par le même chantier aux Sables d'Olonne en 1895

 

 

 

 

Hortense-Fanny" est un dundee de 34 tx 50, construit en 1896 aux Sables d'Olonne, dont l'unique propriétaire et armateur, ce qui est assez rare à Groix, est Jean-Marie KERSAHO, dit jean Marie Tantôt, (ci-contre), né à Groix en 1849 époux de Désirée BARON. Un marin, devenu cafetier mais qui avait conservé le sens du devoir. Il était le second du canot de sauvetage et a procédé à de nombreuses opérations de secours en mer.

 

 

Ce jour là, équipage est constitué de :

BEVEN Laurent Marie, patron, 61 ans, résidant le village de Port-Lay,

RICOUSSE Noel, matelot, 65 ans, de Créhal,

LE DREF Jacques, matelot, 72 ans, de Locmaria,

GUILLEVIC Jean Marie, matelot, 48 ans,

DERRIEN Louis Ange Marie, novice, 16 ans,

MODICOM Louis Georges, mousse,15 ans, du bourg de Loctudy,

Laurent Marie BEVEN, patron (1856 / 1917)

 

Fils de Joseph Marie, un marin-pêcheur, né à Groix en 1807 et de Jeanne JÉGO, une groisillonne née en 1822, mariés en novembre 1840, résidant dans le village de Keringant, Laurent Marie BÉVEN est né le 3 juillet 1856 à Groix, dans le village de Keringant. Il est le petit dernier d'une fratrie de 4.

 

Il fait son apprentissage de marin, d'abord comme mousse, vers l'âge de 11/12 ans, puis comme novice à partir de 1871. Il est  inscrit définitif sur le registre des gens de mer du quartier de Groix en 1874.  Il est levé pour effectuer son service militaire au 3ème dépôt des des équipages de la flotte à Lorient en 1876 .

 

De retour à la vie civile, il se marie une première fois avec Marie Philomène YVON, le 7 juin 1899. Celle-ci décède sans lui avoir donné d'enfant, en 1902. Il se remarie avec la jeune soeur de sa première épouse, Marie Anne, le 14 juin 1904 à Groix. Ils auront 4 enfants.

 

A la mobilisation en août 1914, il a 58 ans, non concerné directement par la guerre, il continue la pêche. Laurent Marie YVON disparait le 28 août 1917, à l'âge de 61 ans, avec le navire dont il assure le commandement et son équipage. Il laisse une veuve et quatre enfants dont le plus jeune vient d'avoir 3 ans. Dans ces temps tourmentés, on  peut qu'envisager que la navire ait été coulé par un sous-marin, mais aucun commandement allemand n'a revendiqué cet "exploit". On restera dans le doute et les hypothèses.

 

Un jugement déclaratif arrêtera la disparition et le décès de l'équipage au 28 août 1917. Le jugement sera transcrit sur le registre de l'état-civil de la commune de Groix (voir ci-dessous). Dans le doute, mais avec une préférence pour un "fait de guerre", les noms de tous les hommes du "Hortense-Fanny" seront gravés sur le monuments aux morts de Groix (voir ci-dessous).

 

 

 

Noel RICOUSSE, matelot, (1851 / 1917)

 

Fils de Claude, un marin-pêcheur né en 1820 à Groix et de Lucie Marie ÉVEN, née à Groix en 1824, mariés à Groix en novembre 1850, résidant à Créhal, Noël RICOUSSE est né le 23 septembre 1851 à Groix, dans le village de Créhal. Il est l'aîné d'une fratrie de 5 enfants.

 

Après quelques années sur le bancs de l'école, il fait son apprentissage de marin, d'abord comme mousse, vers l'âge de 11/12 ans, puis comme novice à partir de 1866. Il est  inscrit définitif sur le registre des gens de mer du quartier de Groix en 1869.  Il est levé pour effectuer son service militaire au 3ème dépôt des des équipages de la flotte à Lorient en 1871 .

 

Dès son retour à la vie civile, il se marie avec une groisillonne, Rose Marie JÉGO, le 28 août 1876. Ils résideront à Créhal et auront 6 enfants.

 

A la mobilisation en août 1914, il a 63 ans, non concerné directement par la guerre, il continue la pêche et embarque sur l'Hortense-Fanny pour la campagne de 1917.  Noël RICOUSSE disparait le 28 août 1917, à l'âge de 65 ans, avec son navire. Il laisse une veuve et six enfants mais qui sont déjà tous adultes. Dans ces temps tourmentés, on  peut qu'envisager que la navire ait été coulé par un sous-marin, mais aucun commandement allemand n'a revendiqué cet "exploit". On restera dans le doute et les hypothèses.

 

Un jugement déclaratif arrêtera la disparition et le décès de l'équipage au 28 août 1917. Le jugement sera transcrit sur le registre de l'état-civil de la commune de Groix (voir ci-dessous). Dans le doute, mais avec une préférence pour un "fait de guerre", les noms de tous les hommes du "Hortense-Fanny" seront gravés sur le monuments aux morts de Groix (voir ci-dessous).

 

 

Jacques LE DREF, matelot (1844 / 1917)

 

Fils de Jacques, un marin-pêcheur groisillon, né à Groix en 1807 et de Thérèse MÉTAYER, née en 1811, mariés en janvier 1842 et résidant à Locmaria ? Jacques LE DREF est né le 25 octobre 1844 à Groix, dans le village de Locmaria? Il est le 5éme enfant d'une fratrie de 7 garçons. Son frère Pierre mourra en 1855 dans le naufrage de la "Sémillante".

 

Après quelques années sur le bancs de l'école, il fait son apprentissage de marin, d'abord comme mousse, vers l'âge de 11/12 ans, puis comme novice à partir de 1859. Il est  inscrit définitif sur le registre des gens de mer du quartier de Groix en 1862 sous le n° matricule 590.  Il est levé pour effectuer son service militaire au 3ème dépôt des des équipages de la flotte à Lorient en 1864 .

 

Dès son retour à la vie civile, il reprend ses activités à la pêche. il se marie avec une groisillonne, Sophie Eugénie BOBINNEC, le 26 novembre 1873. Ils résideront à Locmaria et auront 6 enfants.

 

A la mobilisation en août 1914, Jacques LE DREF a 69 ans, non concerné directement par la guerre, il continue la pêche, malgré son âge avancé, et embarque sur l'"Hortense-Fanny" pour la campagne de 1917.  Jacques LE DREF disparait le 28 août 1917, à l'âge de 72 ans, avec son navire. Il laisse une veuve et six enfants mais qui sont déjà tous adultes. Dans ces temps tourmentés, on  peut qu'envisager que la navire ait été coulé par un sous-marin, mais aucun commandement allemand n'a revendiqué cet "exploit". On restera dans le doute et les hypothèses.

 

Un jugement déclaratif arrêtera la disparition et le décès de l'équipage au 28 août 1917. Le jugement sera transcrit sur le registre de l'état-civil de la commune de Groix (voir ci-dessous). Dans le doute, mais avec une préférence pour un "fait de guerre", les noms de tous les hommes du "Hortense-Fanny" seront gravés sur le monuments aux morts de Groix (voir ci-dessous).

 

 

Jean Marie GUILLEVIC, matelot (1869 / 1917)

 

Fils de Jean Marie (dénommé GUILLOU dans son acte de naissance), cultivateur, journalier, né à Landévant en 1840 (mort à Riantec en 1870) et de Jeanne Marie LE MOIGN, née en 1843 à Guiscriff (Morbihan) mariés vers 1868 et résidant dans le village de Saint Diel, commune de Riantec, Jean Marie GUILLEVIC est né le 14 juillet 1869 à Riantec, dans le village de Saint Diel. Il est enfant unique mais aura 3 frères et soeur, sa mère s'étant remariée avec François GUILLOU, un cousin de son mari.

 

Après quelques années sur le bancs de l'école, Jean Marie fait son apprentissage de marin, d'abord comme mousse, vers l'âge de 11/12 ans, puis comme novice à partir de 1884. Il est  inscrit définitif sur le registre des gens de mer du quartier de Groix en 1887 sous le n° matricule ?.  Il est levé pour effectuer son service militaire au 3ème dépôt des des équipages de la flotte à Lorient en 1889.

 

Durant son service militaire, il se marie en urgence avec une groisillonne qui lui a donné un enfant en février 1889, Jeanne Rose YVON, née en 1867, le 30 juillet 1890. Ils résideront à Créhal et auront 8 enfants.  Dès son retour à la vie civile, il reprend ses activités à la pêche.

A la mobilisation en août 1914, Jean Marie GUILLEVIC vient d'avoir 45 ans. Il est peu probable qu'il ait été mobilisé, ou si il l'a été, il a vite été rendu à la vie civile. Il continue la pêche, sa famille est encore jeune, le plus jeune de ses enfants est âge d'à peine 12 ans. Il embarque sur l'"Hortense-Fanny" pour la campagne de 1917.  Jean Marie GUILLEVIC disparait le 28 août 1917, à l'âge de 48 ans, avec son navire. Il laisse une veuve et huit enfants dont trois sont encore mineurs. Dans ces temps tourmentés, on peut qu'envisager que la navire ait été coulé par un sous-marin, mais aucun commandement allemand n'a revendiqué cet "exploit". On restera dans le doute et les hypothèses.

 

Un jugement déclaratif arrêtera la date de la disparition et du décès de l'équipage au 28 août 1917. Le jugement sera transcrit sur le registre de l'état-civil de la commune de Groix (voir ci-dessous). Dans le doute, mais avec une préférence pour un "fait de guerre", les noms de tous les hommes du "Hortense-Fanny" seront gravés sur le monuments aux morts de Groix (voir ci-dessous).

 

 

Louis Ange Marie DERRIEN, novice, (1901 / 1917)

 

Fils de Louis Marie, un marin-pêcheur né à Groix en 1873 et de Marie Anne BARON, une groisillonne née à Groix en 1880, mariés à Groix en octobre 1898, résidant dans le village de Kerliet, Louis Ange Marie DERRIEN est né le 19 février 1901 à Groix dans le village de Kerliet. Il est l'aîné d'une fratrie de 10 enfants.

 

Après quelques années passées sur le bancs de l'école Louis Ange commence son apprentissage de marin-pêcheur en s'embarquant comme mousse vers l'âge de 12/13 ans.

 

A la mobilisation en août 1914, Louis Ange Marie DERRIEN qui n'a pas encore 14 ans, n'est pas concerné par la guerre. Et la pêche manque de bras, tous les hommes de 18 a 45 ans sont mobilisés, il s'embarque alors sur l'"Hortense-Fanny" comme novice pour la campagne de pêche de 1917.  Louis Ange disparait le 28 août 1917, à l'âge de 16 ans et 6 mois, avec son navire. Il laisse une famille éplorée. Dans ces temps tourmentés, on peut qu'envisager que la navire ait été coulé par un sous-marin, mais aucun commandement allemand n'a revendiqué cet "exploit". On restera dans le doute et les hypothèses.

 

Un jugement déclaratif arrêtera la date de la disparition et du décès de l'équipage au 28 août 1917. Le jugement sera transcrit sur le registre de l'état-civil de la commune de Groix (voir ci-dessous). Dans le doute, mais avec une préférence pour un "fait de guerre", les noms de tous les hommes du "Hortense-Fanny" seront gravés sur le monuments aux morts de Groix (voir ci-dessous).

 

 

 

Louis Georges MODICOM, mousse, (1901 / 1917)

 

Fils de Yves, un journalier, né à Plouhinec en 1864, qui s'est installé à Groix (peut-être pour rejoindre sa future épouse) en 1900 et de Marie Anne LE GAL, une fille de Guern (Morbihan), née en 1869, fuyant l'opprobre d'avoir donné naissance à une enfant naturelle (Yves en est peut-être le père) est venue chercher "bonne fortune" à Groix comme journalière, mariés en juillet 1900 à Groix (l'enfant est reconnu par Yves, lors du mariage), domiciliés dans le bourg de Loctudy, Louis Georges MODICOM est né à Groix, le 7 novembre 1901. Il est le second enfant d'une fratrie de trois.

 

Après quelques années passées sur le bancs de l'école Louis Georges comme la plupart de petits groisillons commence son apprentissage de marin-pêcheur en s'embarquant comme mousse vers l'âge de 12/13 ans.

 

A la mobilisation en août 1914, Louis Georges MODICOM qui n'a pas encore 13 ans, n'est pas concerné par la guerre. Et la pêche manque de bras, tous les hommes de 18 a 45 ans sont mobilisés, il s'embarque  sur l'"Hortense-Fanny" pour la campagne de 1917.  Louis Georges disparait le 28 août 1917, à l'âge de 16 ans, avec son navire. Il laisse une famille éplorée. Dans ces temps tourmentés, on peut qu'envisager que la navire ait été coulé par un sous-marin, mais aucun commandement allemand n'a revendiqué cet "exploit". On restera dans le doute et les hypothèses.

 

Un jugement déclaratif arrêtera la date de la disparition et du décès de l'équipage au 28 août 1917. Le jugement sera transcrit sur le registre de l'état-civil de la commune de Groix (voir ci-dessous). Dans le doute, mais avec une préférence pour un "fait de guerre", les noms de tous les hommes du "Hortense-Fanny" seront gravés sur le monuments aux morts de Groix (voir ci-dessous).

 

 

 

La perte du "Hortense-Fanny" est la 6ème d'une longue liste de dundees groisillons perdus pendant la guerre, dont 10 pendant le seul mois de septembre 1917.

 

Dans l’ordre chronologique de leur destruction: "Amiral Serres", "Dupleix", "Démocratie", "Océanien",dont on a déjà vus les fiches,

puis Hortense-Fanny, et par la suite "Kerduran", "Versailles", "Quatre Frères", "Gloire", "Jeune Mathilde", "Union Républicaine", "Deux Jeanne", "Peuples Frères", "Liberté", "Marsouin", et "Etoile Polaire".


des dundees fracassés à la côte, lors de la tempête du 28 août 1917

 

 

les 6 noms des hommes de l'équipage du "Hortense-Fanny" gravés sur le monument aux morts de Groix  >>>