1917/18  L'hécatombe des civils continue...

 

Maintenant ce sont les sous-marins...

C'est alors que, traqué par un sous-marin allemand, le cargo italien "Rodi" vint s'échouer sur le Cromic'h, au bout de la plature des Chats, à Groix, le 23 février 1917. Le canot de sauvetage "Rosalie-Marchais", de Groix, sous la direction du patron Victor JÉGO, averti du sinistre par son matelot Pot' GOURRONC, parviendra à sauver l'équipage du cargo. L'épave devra être abandonnée et disparaîtra au pied du Cromic'h. A la suite du sauvetage de l'équipage du cargo "Rodi", le 23 février 1917, I'équipage du canot de sauvetage Rosalie-Marchais reçoit les félicitations du gouvernement italien.

 

Les sous-marins allemands hantent, en effet, les abords de Lorient. Leur présence, et le danger potentiel qu'ils représentent vont bloquer la poursuite des travaux de construction du phare des Birvideaux.

 

" Depuis six semaines environ un certain nombre de bateaux ont été coulés dans les parages de Belle-Ile par les sous-marins allemands évoluant autour de l'île. A notre connaissance ces bateaux sont les suivants :

1. Le Tracia, vapeur anglais, unité d'un convoi se dirigeant de Belle-lle sur Brest, coulé à 1 mille environ au nord des Birvideaux;

2. Le bateau pilote n° 3 de Saint-Nazaire coulé en plein jour au sud de la pointe de Locmaria (Belle-Ile);

3. Le bateau pilote n° 3 de Belle-Ile, coulé en plein jour et dans la même journée que le précédent à 1 mille 1/2 environ de Port-Goulphar;

4. Un vapeur norvégien, coulé par une mine, en plein jour, entre Kerdonis et l'île aux Chevaux;

5. Plusieurs dundees de pêche canonnés et coulés en plein jour au sud du phare des Grands-Cardinaux;

6. Deux dundees de pêche canonnés et coulés vers 15 h, le 29 avril, entre la pointe des Poulains et Groix;

En outre, ce même jour, 29 avril, on a fait exploser deux mines aux abords de Le Palais, l'une aux Grands-Sables et l'autre à Taillefer, et le vapeur Amiral-Ponty a été attaqué par un sous-marin, vers 10 h, près de Belle-Ile.  Enfin, aujourd'hui, 1er mai, une mine a été encore aperçue mouillée près de Taillefer, mais la marée l'a recouverte avant qu'on ait pu la faire exploser. "              extrait d'un rapport du 1er mai 1917 du service des Ponts et Chaussées

 

L'Hécatombe de 1917

 

Depuis le début de 1917, malgré les efforts du "Ravitaillement", un certain nombre de denrées sont rationnées et les restrictions affectent la population. Le poisson est un appoint non négligeable, mais la situation de la pêche n'est pas brillante. La mobilisation a réduit fortement les équipages, les bateaux restent dans les bassins ou pourrissent lentement sur les vases. Les chalutiers ont été réquisitionnés par la Marine pour être armés en dragueurs de mines. De plus, les bateaux encore disponibles hésitent à se hasarder au large en raison des attaques des sous-marins allemands.

 

Pour redonner vigueur à la pêche... les autorités facilitent la remise en état des bateaux et libèrent les Inscrits Maritimes, des vieilles classes, mobilisés. Pour protéger les pêcheurs, des voiliers sont armés de canons et un certain nombre sont réquisitionnés par la Marine et transformés en garde-pêches armés par des marins mobilisés ( A.M.B.C.) ; à ces derniers, parfois avec le soutien de vapeurs, reviendra la mission de protéger la flottille de pêche. Les pertes de l'année 1916 ont montré que les pêcheurs isolés étaient une proie facile pour les sous-mariniers (Voir la liste des dundees attaqués durant le premier semestre 1917) ... Depuis le début de 1917 un effort est fait pour convaincre les pêcheurs, gens individualistes, de se grouper en convois et de se soumettre au minimum de discipline qu'exige ce genre de navigation. Les pertes essuyées par les isolés et notamment celle du dundee « Hortense Fanny » emportent les dernières résistances et depuis l'été 1917, l'habitude est prise d'accepter ces exigences nées de la guerre sous-marine à outrance

 

En 1917, devant les graves dangers encourus par les navires civils, la Marine, incapable, faute de moyens, d'assurer leur protection, se propose de doter certains bateaux de canons, et d'affecter à leur bord des canonniers brevetés. Ainsi les flottilles de pêche pourraient-elles bénéficier d'une certaine protection. Pourtant les pêcheurs hésitent, à l'idée de transformer leurs bateaux en bâtiments d'escorte, comme à celle de prendre la mer dans les périlleuses conditions qui se sont installées.

 

Les rapports de l'Inscription maritime sont alarmants :

" A la date de ce jour, aucun rôle d'équipage n'a été délivré pour la pêche du thon. " C.I.M., 30 juin 1917

 

Peu à peu cependant, les voiliers s'élancent vers le large, : " et les premières sorties de dundées du Quartier de Groix pour la pêche du thon ayant donné des résultats particulièrement encourageants, de nombreux armements nouveaux sont en préparation: 50 à la date de ce jour. " C.I.M., 8 août 1917

 

C'est alors que les U-boats se déchaînent contre les dundées. En effet, au cours du seul mois de septembre 1917, les sous-marins allemands coulent neuf dundees groisillons sur leurs lieux de pêche, ou faisant route à terre. Ainsi disparurent les thoniers "Kerdurand", "Versailles", "Gloire", "Jeune-Mathilde", "4-Frères", "Unlon-Républicaine", "2-Jeanne", "Liberté", "Peuples-Frères. "

 

L'historien Paul CHACK écrit :

 

" Ils pêchent jusqu'à plus de 950 kilomètres de la côte et sont sûrs de rencontrer l'ennemi à chaque fois. Or, rencontre veut dire attaque, et le sous-marin ne manque jamais d'ouvrir la feu. Mais neuf fois sur dix, tombant sur une flottille bien ameutée, bien escortée et ripostant dru, il cesse le tir et disparait.

 

Seuls écopent dur les bateaux dont les patrons négligents ou indisciplinés perdent de vue ou abandonnent volontairement le convoi.

 

Tenez, lors d'une tournée de pêche de quinze jours, faite par les thoniers de Concarneau en septembre-octobre 1917, le 24 septembre exactement, les deux garde-pêche l'Ami-de-Dieu commandé par l'enseigne Dagorne, chef de convoi, et l'Avenir, du second maître de manœuvre Louarn, ont si bien riposté au tir d'un sous-marin qu'ils l'ont obligé à abandonner la lutte. Le même jour, Dagorne a invité le thonier isolé Union-Républicaine à se joindre au convoi. mais le bateau ramenait 500 thons et son patron n'avait plus qu'une idée: l'équipage d'un sous-marin allemand titant sur un dundee                                              rentrer au port, vite, vite, et vendre...

 

 

Le lendemain 25 septembre, le sous-marin coulait l'Union-Républicaine, comme il avait coulé le 16, le thonier Quatres-Frères, parti hors convoi de la Rochelle et, le 23, les thoniers "Gloire" et "Jeune-Mathilde" qui avait perdu leur escorte. Il devait encore envoyer au fond, le 27, les thoniers "Deux-Jeannes", "Liberté" et "Peuples-Frères" partis de Groix hors convoi...   L'entêtement de certains pêcheurs dépasse vraiment toute limite... "

 

Dur pour ces pêcheurs qui ont sans doute vu les bateaux en convoi rallier (indemnes et chargés de thons) leur port d'attache quelques jours plus tard. Mais y avait-il un ou plusieurs sous-marins ?

 

La Riposte: armement des thoniers et organisation de convois

 

 

En 1915, le Centre d'Armement Militaire des Bâtiments du Commerce (A.M.B.C.) de Lorient, commandé par le lieutenant de vaisseau Kerhuel, décide d'imposer coûte que coûte des canons aux thoniers. Certains armateurs, comme celui du "Grand-Large", le voilier Henri Calloc'h, semblent pourtant avoir de bonnes raisons de refuser ! A l'Administration toute militaire du lieutenant de vaisseau Kerhuel s'oppose aussi l'esprit d'indépendance des patrons de dundees, constituant leurs équipages à leur gré. Mettant " bon " ordre à cette situation peu compatible avec l'état de guerre, il fait embarquer des matelots canonniers sur les dundees armés.

 

L’Atlantique n’est plus sûr et les thoniers ne sont plus autorisés à sortir qu’en groupe de 30 à 50 bâtiments protégés par de petites unités de la marine militaire ou des bateaux de pêche armés de canons de 47 mm ; ainsi le Versailles et le Philomène en sont les premiers équipés. Mais, de l’avis même des intéressés, ces deux bateaux sont d’un trop faible tonnage pour supporter cet armement. Ils préfèrent voir leurs flottilles escortées et surveillées par des chalutiers ou des bateaux à vapeur armés (le 19 décembre 1916),...

 

La présence des sous-marins et des mines démontre l’insécurité des parages où s’effectuent la pêche mais aussi les travaux de construction du phare des Cardinaux. Le stationnement en plein été de deux bâtiments de travaux des Ponts et Chaussées est jugé trop dangereux par le commandant de la flottille de vedettes de Belle-Île. Deux cibles trop faciles pour les marins allemands si bien que par la décision ministérielle du 14 mai 1917 les travaux du phare sont suspendus «jusqu’à ce que les circonstances permettent de les reprendre avec plus de sécurité », et le chantier s’endort pour cinq ans. Mais la pêche sardinière se poursuit, les petites chaloupes ne sont que menu fretin sans intérêt pour les sous-marins allemands. Les marins armant pour les pêches plus lointaines, au thon, à la langouste ou au maquereau de dérive, abandonnent leurs lourds bateaux et en reprennent de plus petits. Les affrontements entre les pêcheurs et les usiniers ne sont pas pour autant interrompus mais simplement atténués. D’ailleurs une réunion de conciliation est tout de même nécessaire le 22 juillet 1917 dans les bureaux du préfet Second à Quimper entre les pêcheurs et les conserveurs pour fixer un prix minimum et s’entendre sur les apports. Mais dans l’ensemble les marins sardiniers sont très satisfaits des bénéfices réalisés, si bien que les activités de pêche sont intensifiées dans la mesure du possible. En effet, en 1918 les sous-marins rôdent toujours et seules les eaux littorales restent à peu près sûres; et c’est ainsi que «par un singulier retour des choses [...] la petite pêche côtière est celle qui pendant cette guerre a prospéré le plus»,... Et les prix suivent : 50 F le mille en moyenne en 1916, 90 F en 1917. Les grands dundées thoniers ne s’aventurent plus en haute mer et se contentent de sillonner la zone côtière à la pêche de la sardine ou du maquereau.

 

 

Pour la pêche thonière les bateaux de pêche étaient alors regroupés en convois, dont l'organisation posait des problèmes et soulevait bien des critiques. Généralement, des dundees partaient d'Etel et faisaient escale à Groix, où des thoniers groisillons se joignaient à eux pour gagner Concarneau, entraînant quelques voiliers de ce port, puis, en bandes, prenaient la mer sous la protection de ceux d'entre eux qui étaient armés de canon, et, le plus souvent d'un bâtiment de l'Etat.

 

 

Voici, par exemple, la constitution d'un convoi formé le 3 juillet 1918 : les bateaux sont regroupés par port d'attache, et la présence d'un canon à bord est indiquée (A) :

GROIX: Bouvet (655); Eole n°2 (1071); Etoile-Polaire, A (1072); Jeanne d'Arc, A (1033); Kléber (813); L.V.M. (489); Magellan, A (869); Marie-Madeleine, A (950); Petit-Frédéric (674); Revanche, A (1108); Saint-Clément, A (1026); Turenne (558); Vive-Jésus (676); Vigilant (803).

LORIENT: Ami-de-Dieu (1509); Saint-Joseph (1257).

AURAY: Courbet (2212); Etoile-Filante, A (41); Hirondelle, A (2028); Ida (2192); Jean-Germaine, A (2234); Marcel (1944); Nicolazic. A (2039); Petit-Louis (1875); Saint-Paul (2120); Rose-Marie (2264).

LES SABLES-D'OLONNE: Charles-Henriette (1800); Emile-Henry (12); Petrel (147); Général-de-Sonis (117).

LA ROCHELLE: Marie-Suzanne (1797); Saint-Charles (1873); Vérité (2265).

 

Afin de pouvoir conserver une certaine cohésion aux convois, des instructions et une signalisation précise étaient données aux patrons de pêche, qui devaient s'y conformer strictement. Ces derniers avaient en outre élu un " amiral de pêche " qui décidait de tout ce qui concernait la recherche des thons.

La méthode des convois ayant prouvé son efficacité quelques jours plus tard, un quatrième convoi sera organisé sans difficulté, et plus de trente dundees, dont 10 armés, seront présents à Groix; leur pêche s'effectuera sans qu'il n'en coûte ni homme ni bateau."

 

Louis Jean GOURRONC (ci-contre) témoigne : " Au début, nous étions gardés par les bateaux de l'Etat. Une fois il y avait même un sous-marin francais qui était venu avec nous. V'là que dans la nuit, le dundee "Girondin", de Groix, a abordé le sous-marin, comme on naviguait sans feux ! Il a décollé sa bande molle de l'étrave au talon de quille, obligé de venir à terre. Le "Girondin" était commandé par Frédéric Pollichet; mon ami Charles Ménac'h était matelot à bord. Le "Girondin" avait été escorté à terre par un bateau armé d'un canon, servi par des marins militaires groisillons.

 

En 1917, j'étais encore à la pêche au thon, en convoi, sans être armé. Les canons des bateaux armés étaient des pièces de 57. Sur le "Dupetit-Thouars" où j'avais été embarqué comme matelot, nous avions un 57mm américain : la fusée était beaucoup plus longue que sur les 47mm français.

 

Les canons étaient placés sur le pont. Certains avaient enlevé leur mât de dundee, avaient bien épontillé le cul-de-poule, et mis le canon derrière. Il s'est trouvé que le "Jean-Bart", construit en 1914, en enlevant son mât de tapecul et en mettant la pièce à l'arrière, on ne pouvait plus l'arrêter à la marche : ça l'avait transformé du tout au tout !

 

Celui du "Dupetit-Thouars" était dans le milieu. J'avais été mobilisé à bord à 18 ans 1/2 au début de 1918 et nous avions fait des essais de canonnage devant La Pallice. On avait mis un fût d'huile à la mer, et l'on avait fait des essais de tir là-dedans. On n'a eu le fût qu'au troisième coup, et on a décloué toutes les planches du pavois ! Ne restaient plus que les jambettes avec les lisses, comme les anciennes chaloupes ! Dame, les clous étaient pourris. Déflagration du canon: ça foutait toutes les planches à l'eau ! Obligés de reclouer un côté, celui où l'on avait tiré. Tu parles si on avait rigolé !

 

 

Au centre A.M.B.C. de La Pallice, la Marine avait donc installé un canon. J'étais là-bas en instruction avec un vieux canon de 90mm, avant de faire les essais à bord; j'avais été envoyé en instruction, moi et mon pays du bourg, Maurice Lanco. Il y avait un breveté canonnier qu'on avait pris au départ de Lorient, chef de pièce. En cas de combat, mon poste était servant de culasse; mon copain du bourg, de mon âge, était chargeur, et le canonnier à la pièce, le capitaine à la barre, et l'autre matelot et le mousse comme voyeurs. Il y avait deux caissons d'obus, de chaque côté de la descente de la chambre. S'il y avait eu beaucoup de tués à bord du trois-mâts "Kléber", qui était chargé de poteaux de sapin, c'est qu'un obus était tombé juste dans les caissons. L'explosion avait tué pas mal de monde à bord ! L'équipage du "Kléber" a embarqué dans le canot et s'est éloigné du bord. Le bateau ne coulait pas, étant chargé de poteaux de mine; criblé d'obus, il n'allait pas au fond. Deux hommes étaient restés cachés à bord, dont un canonnier. Dame ! ils ont ouvert le feu sur le sous-marin, et ils lui ont foutu un obus dans le kiosque ! Ça ne gênait pas vraiment pour la plongée, et il a plongé en vitesse abandonnant l'équipage du trois-mâts sinon ils étaient tous mis à mort. Ils ont récupéré les deux matelots, et le sous-marin est revenu mais il n'a pas réussi à couler le Kléber. Ça se passait au large de Groix, au Trou de Charogne. Le "Kléber", trois-mâts morutier mobilisé pour le charbon, est rentré à Lorient.

 

En 1918, on a mis un canon sur "Etoile-Polaire". Ils se sont battus avec un sous-marin. Le sous-marin est allé dans le soleil et les canonniers d'ici ne le voyaient plus, éblouis. Un obus éclate sur le pont et déchire le ventre du patron: tous ses intestins et ses tripes qui sortent. Dans le canot, ils l'ont envoyé avec eux, ils lui ont serré le ventre."Etoile-Polaire" coulait. Des destroyers anglais qui étaient en patrouille très loin de ça ont entendu quand même la canonnade. Ils sont venus. Les sous-marins ont foutu le camp, et les Anglais ont trouvé le canot.  Alors il a été enterré à Plymouth, le patron Adrien Tristant : son corps est resté là-bas. "

 

 

Laurent LE DREF °1889, avec son épouse Héloïse STÉPHANT, un marin  militaire de   >>>

l' AMBC (Armement Militaire des Batiments de Commerce) affecté comme canonnier sur les dundees de Groix.

 

 

La guerre se termine, certes, mais la flottille de Groix a durement souffert entre 1914 et 1920. Et l'âge d'or de la "Belle Epoque", avec sa monnaie solide, s'est bien enfui.

 

" Il convient de jeter un coup d'œil sur les dépenses de matériel pour s'apercevoir de suite qu'elles atteignent des proportions inquiétantes; la voilure, par exemple, qui coûtait 1,8 F le mètre en 1913 se vendait 7 F en 1919, c'est-à-dire avec une majoration de 400 % ; de même le cordage passait de 1,4 à 8 F le kilo, soit une majoration de 600 %. La même remarque s'applique à la peinture dont la hausse va jusqu'à 500 % étant donné que le kilo passe de 1,4 en 1913 à 7 F en 1919. Le coaltar se vend actuellement le quadruple de son prix d'avant-guerre et il en est de même pour tout le matériel indispensable à l'entretien des embarcations. " C.I.M., 16 mars 1920

 

Or, aucun bateau neuf n'a été construit depuis 1914. Les Groisillons feront-ils face à ces nouvelles difficultés ?

 

 ETAT DE LA FLOTTILLE GROISILLONNE A LA FIN DE LA GRANDE GUERRE

 

 

DUNDEES

Coulés pendant la guerre (sous-marins)    10

Coulés par abordage                                    1

Naufragés                                                      4

Perdus corps et biens                                   5

Réquisitionnés                                             14

Patrouilleurs                                                   4

Démolis (annoncés comme)                       18

Vendus (ventes connues)                            46

Coulés sur les vases et considérés comme inutilisables 19

 

Au cabotage                                               104

Disponibles                                                  58

 

Total des dundees                                      283

 

(Total vérifié pour la campagne de pêche de 1918) "

Note manuscrite trouvée dans les archives de l'Inscription Maritime de Groix

 

 

 

Liste des 19 bateaux de Groix  ou armés par des marins groisillons, perdus pour cause de guerre :

 

"Amiral Serres", G 994, construit à Camaret en 1909, 53 tx, disparu le 24 décembre 1915, mine ? (7 morts dont 6 groisillons)

"Dupleix" , G 1183, construit à Paimpol en 1914, 44 tx, disparu le 7 février 1916, sur une mine (7 groisillons morts)

"Angélus du Soir" , L 1575, immatriculé à Lorient, construit à Port-Louis en 1914, 37 tx, disparu le 11 février 1916 sur une mine (7 morts dont 5 groisillons)

"Démocratie", G 843, construit à Paimpol en 1906, 44,7 tx, disparu officiellement le 25 septembre 1916, victime d'un sous-marin, le 11 (5 morts dont 4 groisillons)

"Océanien" , G. 953, construit en 1908 à Belle Ile, 60 tx, arraissoné et coulé le 24 septembre 1916 (sans victime)

"Camille Amélie", LR ?, sloop construit en 1908 aux Sables d'Olonne, détruit par un sous-marin le 1er mai 1917 ( 3 morts dont 1 groisillon, le patron)

"Hortense Fanny", G 596, construit en 1896 aux Sables d'Olonne, 34,50 tx, disparu le 28 août 1917 (6 groisillons morts)"

Kerdurand" G. 1176, construit en 1914 à Paimpol, 56 tx, coulé le 2 septembre 1917 par un sous-marin

"Quatre Frères" G. 932, construit en 1908 à Paimpol, 53 tx, saboté et canonné le 16 septembre 1917 (sans victime)

"Versailles" G. 1063, construit en 1910 à Camaret, 49 tx, canonné et coulé le 16 septembre 1917 par un sous-marin

"Gloire", G. 1038, construit en 1910 à Belle Ile, 55 tx, saboté par un sous-marin le 23 septembre 1917 (sans victime)

"Jeune Mathilde", G. 1187, construit en 1914 à Belle Ile, 47 tx, canonné par un sous-marin le 23 septembre 1917 (sans victime)

"Union Républicaine", G. 650, construit en 1897 aux Sables d'Olonne, 39 tx, saboté par un sous-marin le 25 septembre 1917 (sans victime)

"Deux Jeanne", G. 1174, construit en 1914 à Paimpol, 44 tx, saboté par un sous-marin le 27 septembre 1917 (sans victime)

"Liberté", G. 938, construit en 1908 à Belle Ile, 49 tx, saboté par un sous-marin le 27 septembre 1917 (sans victime).

"Peuples Frères", G. 612, construit en 1897 aux  Sables d'Olonne, 41 tx, saboté par un sous-marin le 27 septembre 1917 (sans victime)

"Marsouin" G. 992, construit en 1909 à Belle Ile, 55 tx, canonné et saboté le 6 février 1918 par un sous-marin
"Étoile Polaire" G. 1072, construit en 1911 aux Sables d'Olonne, 51 tx, 1917 canonné et saboté par un sous-marin, le 2 septembre 1918 (un groisillon tué)

" En Avant" CC ?, dundee immatriculé à Concarneau, canonné et saboté par un sous-marin, le 27 septembre 1918 (un groisillon tué)

 

 

 

Liste des dundees de Groix réquisitionnés:

 

"Tourville" G. 572, construit en 1895 à Les Sables d'Olonne, 41 tx, in 1917

"Gaulois" G. 576, construit en 1896 à Les Sables d'Olonne, 32 tx, in 1917

"Thétis" G. 630, construit en 1897 à Les Sables d'Olonne, 36 tx, in 1917

"Guillaume Tell" G. 631, construit en 1897 à Les Sables d'Olonne, 36 tx, in 1917

"Germaine" G. 632, construit en 1897 à Les Sables d'Olonne, 36 tx, in 1917

"Saint Jean" G. 659, construit en 1898 à Les Sables d'Olonne, 59 tx, in 1917

"Sirène" G. 673, construit en 1898 à Les Sables d'Olonne, 42 tx, in 1917

"Arche d'Alliance" G. 678, construit en 1898 à Les Sables d'Olonne, 37 tx, in 1917

"Vasco da Gama" G. 864, construit en 1907 à Belle Ile, 53 tx, in 1917

"Melpomène" G. 867, construit en 1907 à Paimpol, 53 tx, in 1917

"Esmeralda" G. 880, construit en 1907 à Belle Ile, 50 tx, in 1917

 

 

Trente et un civils sont morts des conséquences de la guerre sur mer, trente et un marins y laisseront la vie, le plus jeune avait 15 ans et le plus âgé de 73 ans. Pour rappel, il s'agit de :

 

Sur l' "Amiral SERRE"      Yves Louis PERON, patron

Ange Joseph STÉPHANT, matelot

Paul Charles RAUDE, matelot

Jean Marie BONNEC, matelot

Émile Joseph TONNERRE, novice

Jean Marie TONNERRE, novice

 

Sur le "Dupleix"                  Pierre Marie ADAM, patron

Pierre Joseph ADAM, son fils, mousse

Théophile J.M. LE MOING, matelot

Joseph Marie M(O)UELLO, matelot

Pierre Marie STÉPHANT, matelot

Pierre YVON, matelot

Jean Marie Firmin SALAHUN, novice

 

Sur l' "Angélus"                   Victor Marie TONNERRE, patron

Joseph HUGOT, matelot

Lucien Ange QUÉRIC, matelot

Louis YVON, matelot

Émile Joseph TONNERRE, mousse

 

Sur le "Démocratie"            Joseph Marie STÉPHAN(T), patron

Pierre Marie LE ROUX, matelot

Pierre Louis LE NAHENNEC, matelot

Pierre-Marie JÉGO,  mousse

 

Sur le "Camille Amélie"     Charles RAUDE, patron

 

Sur le "Fanny-Hortense"   Laurent Marie BEVEN, patron, 61 ans

Noel RICOUSSE, matelot, 65 ans, de Créhal,

Jacques LE DREF, matelot, 72 ans, de Locmaria,

Jean Marie GUILLEVIC, matelot, 48 ans,

Louis Ange Marie DERRIEN, novice, 16 ans,

Louis Georges MODICOM, mousse,15 ans, du bourg de Loctudy,

 

Sur l"Étoile Polaire"            Ambroise Adrien TRISTAN,  patron

 

Sur l'"En Avant"                  Firmin Joseph KERSAHO, canonnier d'A.M.B.C.,