Mort pour la France

Elphège Marie Gabriel ANNEROSE  (1887/1919)

Pointe à Pitre

Basse-terre

 

Fils de François, un marin guadeloupéen, né en octobre 1861, à Pointe-Noire en Guadeloupe et de Louise Victoria Alexine QUINOLA, né en Guadeloupe vers 1864 mariés à probablement à Pointe Noire en 1888,  Elphège Marie Gabriel ANNEROSE est né le 19 avril 1887, à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) avant le mariage de ses parents. Ses parents le reconnaissent ensemble le12 mai 1887.

 

Le 12 mai 1905, il a tout juste 18 ans et il s'engage à la mairie de Basse-Terre pour intégrer le bataillon des Antilles. C'est une unité crée sous la Révolution (1794/1795) pour chasser les occupants anglais des iles antillaises.

 

Le 9 septembre 1905, il est affecté au Groupe des batteries de la Martinique, puis à la batterie de la Martinique le 11 décembre 1907. Il est libéré du service actif le 12 mai 1910, il est alors âgé de 23 ans et il s'installe à Fort-de-France, rue Garnier Pagès. Il exerce le métier de mécanicien.

 


 

 

Quelques semaines après son affectation, Elphège ANNEROSE rejoint le front. Le régiment est au repos dans le secteur de Dampierre (Yvelines) depuis le 26 août 1917 où il se reconstitue. C'est sans doute à ce moment qu'Elphège retrouve son régiment. Le J.M.O a été perdu, les informations sont donc succinctes.

 

Le 12 septembre, le régiment embarque en train pour rejoindre le secteur de Soissons (Aisne), puis celuirdu Fort de Malmaison. Dans la nuit du 17 au 18, il monte en ligne et s'occupe de travaux offensifs en vue d'une attaque prochaine. Le secteur est assez agité. Les travaux sont épuisants. Le régiment est assez sérieusement éprouvé par des bombardements constants par des obus toxiques.

 

Le régiment est relevé seulement le 21 octobre. Par chance il ne participe pas à l'attaque du Fort de la Malmaison et est au repos dans les creutes de St Jean et d'Acy.

 

Le 6 novembre le régiment monte en secteur dans la Foret de Pinon, qu'il a la charge d'organiser et ce jusqu'au 23 novembre.

 

 

Le 21 mars les allemands enclenche une vaste offensive sur le front anglais, Le 62ème R.I. disponible est envoyé en renfort dans la Somme (Omencourt, Moyencourt, Gruny), mais attaqué de front, et risquant d'être enveloppé, le régiment est obligé de reculer, d'abandonner Roye et de se replier sur d'anciennes tranchées dans le secteur de Daucourt. Le 27 mars les allemands poursuivent leur offensive. Il faut encore céder du terrain. Après avoir consommer leurs dernières cartouches, le régiment est relevé à Ayencourt au sud de Montdidier.

 

Il se rend à Mortemer (Oise) le 30 mars et se trouve de nouveau confronté à l'avancée allemande. Là, le 62ème R.I. résiste mieux et leur inflige des pertes sévères. Il est relevé et va cantonner à Wacquemoulin jusqu'au 4 avril, puis il se rend à Jonquières, puis le 5 à Bitry, après avoir traversé Compiègne et sa forêt. Ils y restent jusqu'au 10 avril.

 

 

 

Le 21 février 1915, , il a 27 ans, il s'engage de nouveau pour la durée de la guerre à la mairie de Fort-de-France. Il est affecté comme 2ème canonnier servant à la batterie d'artillerie coloniale de la Martinique.

 

Il est dirigé vers la métropole le 27 avril 1915, et affecté au 1er régiment d'artillerie coloniale dont le dépôt se trouve à Lorient, le 11 mai 1915. Il ne quitte pas le dépôt jusqu'à sa mise à disposition des Chantiers navals à l'arsenal de Lorient le 13 octobre 1915. Il est hébergé et nourri par le 3ème dépôt des équipages de la Flotte.

 

Elphège a fait la connaissance d'une groisillonne, Emma Rosalie PESSEL la fille d'un marin, né à Plouhinec, mais établi à Groix et d'un groisillonne. Ils se marient à Groix le 23 janvier 1917 et s'établissent à Lorient rue de Larmor au n°55. Leur premier enfant naît à Lorient, le 12 août 1917. Et c'est Elphège qui le déclare à la mairie.

 

Elphège ANNEROSE passe au 62ème R.I. (43ème brigade - 22ème division) le 1er juillet 1917.

 

 

Après quelques jours de repos, il monte en ligne le 16 décembre dans le secteur de la Forêt de Coucy  (Barisis - Sinceny) durant 31 jours sans relève. Le régiment est très éprouvé par les gaz. Il est relevé le 16 janvier 1918.

 

Après quelques jours de repos, et de travaux divers,  le 62ème R.I.monte en ligne le 28 janvier dans le secteur de Coucy-le-Château (Jumencourt, Courval, Landricourt). Les trois bataillons se relèvent mutuellement, jusqu' au 12 mars.

 

Outre les obus toxiques, la pluie, la neige, le froid, la boue rendent les conditions de vie difficiles et on peut imaginer qu'Elphège venant des Antilles en souffre encore plus. A quel moment commence-t-il à souffrir des poumons ? Est-ce dû aux gaz ? Ou la maladie s'est-elle installée sur des poumons fragilisés ?

 

Le régiment est cantonné dans la Région parisienne (La Courneuve, Montfermeil, Le Raincy).

 

 

Le 10 avril, le régiment est transporté par camions à Dhuizel et Vieil Arcy (Aisne), au sud de l'Aisne. Durant une semaine le régiment est à l'instruction, puis le 18 avril, le régiment monte en 2ème ligne dans le secteur du Chemin des Dames entre Ailles et Courteçon (environ 3 km) . Deux bataillons sont en ligne, un 3ème en réserve et les bataillons se relèvent mutuellement jusqu'au 27 mai (16 jours en ligne et 8 jours en réserve).

 

Un prisonnier allemand capturé dans la nuit du 25 prévient qu'une attaque de grande envergure aura lieu le 27.

 

Le 26, le 2ème bataillon est à gauche, entre Courteçon et Cerny, le 1er à droite, entre Cerny et Ailles. Le 27 avril, à 1h, un gigantesque bombardement allemand commence. Après 3 heures de bombardement, vers 4h, c'est l'infanterie qui s'élance. A 4h30, les unités du 2ème bataillon totalement submergées sont faites prisonnières. A 6h, il en est de même pour le 1er bataillon.

 

A 6h30, le bataillon de réserve, le 3ème, rentre en contact avec les forces ennemies, il se défend énergiquement, mais lui aussi est débordé, les unités qui le peuvent se réfugient à Tannières, au-delà de l'Aisne, mais les allemands prennent ce village le lendemain. les derniers éléments se replient sur Villemoyenne qu'ils défendent pendant quelques heures.

 

Le régiment finalement se regroupe à Saron-sur-Aube (Marne), 100 km au sud, pour se reformer: 15 officiers et 730 hommes sont envoyés en renfort. Il reste sur ces lieux jusqu'au 13 juin.

 


 

Elphège ANNEROSE a-t-il participé à ces combats ? Il est probable qu'il ait déjà été évacué pour raison de santé. En tout cas, il est fort probable qu'il soit allé à Groix, en permission entre avril et juin 1918, son 2ème fils étant né à la fin du moi de janvier 1919. 

 

Dans quelles conditions se passe la fin de la guerre. Il est mis en congé illimité le 27 février 1919 et renvoyé dans ses foyers. La maladie a probablement fait de sérieux progrès pour que les militaires le renvoie dans ses foyers dans le village de Kerohet à Groix..

 

Il est démobilisé le 9 juillet 1919. Il est réformé définitivement, avec une pension à 100% par la commission spéciale de réforme de Vannes lors de sa session du 30 octobre 1919.

 

Il bénéfiecira assez peu de sa pension puis qu'il décèdera un mois plus tard.

 

la tombe d'Elphège ANNEROSE dans le carré militaire de Vannes

 

 

 

son nom est gravé sur le Monument aux Morts de la commune de Groix

 

A quelle date Elphège ANNEROSE est-il admit  à l'hôpital complémen-taire n°33, situé dans l'ancien grand séminaire, route de Rennes (lieu dit le Gras d'or ou Grador) à Vannes qui disposait de 530 lits et qui fonctionnait depuis le 12 août 1914  ?

 

Elphège Marie Gabriel ANNEROSE décède le 29 novembre 1919 à 8h30 (au lieu du 27 novembre de sa fiche  SGA) dans cet hôpital militaire de Vannes. Il était âgé de de 32 ans et laissait une épouse de 27 ans et deux très jeunes enfants dont le plus jeune décèdera quelques semaines après son père. Son acte de décès est enregistré dans le registre d'état-civil de la commune de Vannes le jour même. Il est quand même est honoré de la mention "Mort pour la France" bien qu'il soit décédé après sa démobilisation.

 

Il sera inhumé dans le carré militaire du cimetière de Vannes.

 

Son nom sera gravé sur le Monument aux Morts de la commune de Groix

 

 le séminaire (H.C. 33) à Vannes, où Elphège passa les derniers jours de sa vie


acte de décès

 

acte de naissance