Le 16ème siècle : la Renaissance

Alors que le 16ème siècle est celui des grandes découvertes, des grandeurs (François 1er) et des troubles (début des guerres de religion), le 17ème siècle apparaît comme une époque d'assise et de développement du commerce lointain.

 

En 1500, pour organiser le commerce de l'Inde, il faut d'abord faire peur aux Arabes. Dans ce dessein, on confie à Alvares Cabral une escadre de 13 navires montés par 1.200 hommes (en mars). Elle touche sans s'en douter la côte de l'Amérique, la longe pendant une journée en descendant vers le sud, puis reprend sa route vers l'Afrique après avoir détaché un navire pour apporter à Lisbonne la nouvelle de sa découverte. Il arrive en août devant Calicut. Il ne lui reste que 6 vaisseaux. D'abord en bons termes avec le roi, il se brouille peu après avec lui, doit abandonner la ville en incendiant 15 navires maures et rentre en Europe.

 

Après  1492, C. Colomb ne sera jamais détrompé, il explore les Antilles, reconnaît l'embouchure de l'Orénoque et l'isthme de Panama, explore la côte de l'Amérique centrale, du Honduras actuel à l'isthme de Darién. Il essaie vainement de trouver de l'or en Costa Rica, revient échouer à la Jamaïque après que sa flotte eut été dispersée par les tempêtes. En septembre 1504, il s'embarque pour l'Espagne, où il arrive malade, et meurt en 1506. Son aventure a déçu les Espagnols qui lui reprochent de ne pas avoir découvert la bonne route des épices, ni rapporté d'or. L'essai de colonisation tenté à St Domingue ne réussit pas.

 

En février 1502, Vasco da Gama part imposer la domination portugaise. Il reprend le chemin de l'Europe en février 1503, laissant dans les mers des Indes une petite escadre de surveillance sous les ordres de Sodré.

 

Honfleur - navire de pêche à la morue

 

Aucun doute n'est plus possible, en 1513, après le voyage de Balboa, qui, du haut des montagnes de Panama, découvre vers l'ouest un vaste océan.

 

Le 9 janvier 1514, Anne de Bretagne meurt et lègue son cœur aux Bretons. Celui-ci, déposé à la crypte des Carmes à Nantes, fût enchâssé dans un reliquaire en or. Deux siècles et demi plus tard, des révolutionnaires s'en emparèrent pour en récupérer le métal. Adressé à l'Hôtel des Monnaies nantais, les fonctionnaires refusèrent de le fondre et l'expédièrent à Paris. Là encore, on ne put commettre ce sacrilège. Le vaisseau d'or fut épargné et retrouvé plus tard à la Bibliothèque Royale, mais le cœur avait disparu... Le cœur d'Anne de Bretagne fut donc très convoité et peu respecté, car malgré tous les efforts d'Anne, sa fille aînée (et de Louis XII), qui épouse, cette année-là, le Duc d'Angoulême, futur roi François 1er, lèguera définitivement la couronne de Bretagne au royaume de France.

 

Louis XII décède en 1515. François 1er, lui succède et négocie rapidement avec les États de Bretagne pour obtenir leur aval, en échange il leur concède quelques droits spécifiques, dont celui de pouvoir tenir Parlement.

 

Le port du Havre est fondé par François 1er en 1517.

 

Le Portugais Magellan, qui, longeant la côte d'Amérique du Sud, franchit en 1519, le détroit de 600 km, auquel il donne son nom, et s'aventure dans l'océan, qu'il appelle Pacifique, jusqu'aux Philippines.

 

Sur la route des épices, les premiers navires français apparaissent, en 1522, dans l'Inde devant Diu. Les frères Jean et Raoul Parmentier, qui naviguent pour le compte de l'armateur dieppois Jean Ango le fils, atteignent Sumatra où ils trouvent la mort.

 

François 1er charge, en 1524, Verrazano d'exploiter les côtes du Nouveau Monde. Il atteint la Caroline du Nord, longe la côte jusqu'en Nouvelle-Écosse et rentre à Dieppe. Prenant les eaux situées au-delà des Outer Banks de Caroline pour le Pacifique, il contribue à entretenir l'illusion d'un passage vers la Chine.

 

Le 15 juin 1526, Pierre Caurray quitte Honfleur. Il arrive à Sumatra au cours de l'été 1527. Au retour, il s'échoue fin 1527 au large de Madagascar.

 

A la fin de l'année 1528, Jean Breuilhy, à bord de la "Marie Bon Secours" quitte Honfleur à la recherche de P. Caurray. À Diu, les autorités portugaises saisissent ce bateau et son équipage qui disparut corps et biens.

 

 

À cette date, un LE GOUZRONC est recteur à Saint-Caradec (56), celui-là même, né vers 1487.

 

Le 2 avril 1529, Le "Sacre" et "la Pensée" commandés par Jean et Raoul Parmentier appareillent de Dieppe pour Sumatra où ils arrivent le 20 octobre. Plus de la moitié des marins et les 2 capitaines y meurent de fièvres. Les survivants réembarquent, le 22 janvier 1530, pour arriver à Dieppe en juillet 1530.

La "Grande Hermine"

Les armateurs de St Malo arment, en 1541, 24 navires (de 60 à 100 tx) pour la pêche à la morue à Terre-Neuve. Le 23 mai, nouveau voyage de Jacques Cartier, qui appareille avec 5 navires transportant les 1500 premiers colons du Canada. La Nouvelle-France tombe alors dans l'oubli pour 50 ans. Il ne reste guère qu'un trafic: le troc de la bimbeloterie contre des fourrures que pratiquent les pêcheurs français de Terre-Neuve et qui enrichit les ports de Normandie et de Bretagne.

 

Le 18 septembre 1544, a la suite de la 4ème guerre contre Charles Quint, la signature du "Traité de Crépy" interdit aux Français tout armement maritime pour les Indes et les Antilles, il vise notamment la piraterie française.

 

François 1er meurt en 1547, Henri II lui succède. Cette année-là 20 à 30 navires de 250 à 600 tx armés par les basques quittent Bordeaux pour la pêche à la baleine.

 

En 1548, Groix apparaît sur le portulan de Guillaume Brouscon, cartographe du Conquet. Elle s'insère dans le réseau côtier des îles du Ponant, point notoirement identifiable, de relâche et d'échanges entre le commerce du Nord et l'Ouest atlantique. >>>>>

Ce qui démontre déjà la place de Groix.

 

Au milieu du XVIème, les pêcheurs de Groix, face à la concurrence de la morue qui arrive sur les marchés à des prix bien moindres que ceux du merlu, réagissent comme beaucoup de marins de la Bretagne sud, ils se reconvertissent à une nouvelle technique qui bouleverse le visage de ces côtes. Il semble, en effet, que ce soit à cette époque que la pêche à la sardine fasse son apparition sur les côtes des comtés de Vannes et de Cornouaille. Toutefois, les propriétaires de barques poursuivent leur activité de transport.

 

Création du Parlement de Bretagne en 1554.

 

Le 12 juillet 1555, le protestant Durand de Villegagnon quitte Le Havre avec 3 navires et 600 hommes. Ils arrivent le 30 octobre sur les côtes brésiliennes (Cap Frio) et le 10 novembre dans la Baie du Garrabara (Rio de Janeiro), sans qu'aucune suite soit donnée à ce voyage. Il doit céder la place aux Portugais en 1559.

   

 

Galions pêchant la baleine sur la côte du Labrador

La Santa Maria

Le 24 juin 1503, "L'Espoir", navire de 120 tx, et 60 hommes, armé par Jean Ango le père, commandé par Binot Paulinier de Gonneville appareille d'Honfleur (avec le projet d'aller aux Iles Moluques). Il atterrit sur les côtes du Brésil (Sao Francisco). Il en repart en juillet 1504, le navire est attaqué au large des iles anglo-normandes par des pirates. Des marins bretons de St Malo et des normands de Dieppe semblent déjà être venus dans cette région avant lui.

 

Une nouvelle expédition portugaise arrive en 1504, sous les ordres d'Alphonse d'Albuquerque, qui construit un fort près de Cochin: c'est le premier établissement permanent des Portugais en Inde. Le roi Manuel envoie un "vice-roi", Francisco d'Almeida, avec une flotte de 15 vaisseaux, dont certains atteignent 1 500 tonneaux, et l'ordre d'organiser le nouvel empire.

 

On commence à soupçonner, en 1505, que les terres nouvelles découvertes par Colomb ne sont pas l'Asie. Le florentin Amerigo Vespucci, publie des lettres où il prétend que l'on se trouve en présence d'un "nouveau monde". Et en 1507, un typographe de St Dié, Martin Waldseemüller, imagine, de donner au nouveau continent le nom d'América.

 

À partir de cette période, et suite aux informations de Jean Cabot, des marins d'Honfleur, de Rouen, de Dieppe, remplaçant les Portugais, pêchent la morue et chassent la baleine sur les bancs de Terre-neuve.

 

Quelques pêcheurs port-louisiens s'enhardirent à pêcher la morue à Terre-Neuve.

 

Tristan da Cunha écume en 1506 avec 15 vaisseaux tout l'Océan Indien.

 

Le pirate français, Pierre de Mondragon (normand) écume, en 1508, le canal du Mozambique.

 

 

En 1509 et 1510, les portugais (les Albuquerque) fonde Malacca en Indonésie et s'installe à Goa.

 

 

Albuquerque quitte Goa en 1511, atteint Malacca, y obtient le concours des Chinois, puis, grâce à eux, entre en relation avec le Siam. Il va alors jusqu'à Amboine, puis revient à Ormuz pour écraser une coalition turco-arabe. C'est à ce moment que se placerait son projet d'affamer l'Égypte en déviant le Nil. Mais les fièvres l'emportent en 1515.

 

Il reste aux Espagnols à occuper le continent américain. Les forces militaires espagnoles se heurtent à un relief difficile, au climat tropical, à des tribus sauvages et surtout à deux centres de civilisation, l'empire des Aztèques, et l'empire des Quichuas avec sa dynastie Inca. Jeanne d'Aragon confie en 1511, à Juan d'Agramonte une expédition de reconnaissance sur les côtes de Terre-Neuve, elle lui impose l'obligation d'embarquer 2 pilotes bretons. C'est la preuve que les pêcheurs, de Bretagne fréquentaient ces parages depuis plusieurs décennies, et connaissaient bien ces mers et rivages.

 

Il est à noter qu'une île de Terre-Neuve, située sur la côte orientale, au nord d'une île nommée Belle Island (Belle-Île), porte le nom "Groais Island". Sur l'une des plus vieilles cartes du nouveau Royaume de France (Canada) cette île, porte le nom de Groye, signe que des groisillons sont venus dans ces contrées.

 

  

Les marins groisillons servent de transporteurs et travaillent parfois pour le compte de marchands étrangers. On voit Pierre de Morlaix utiliser, en 1512, un navire de Groix.

 

Reconstitution de la baraque "Sao Victoria" de Magellan

 

 

Itinéraire du 1er tour du Monde

 

Port du Havre

 

Le 21 septembre 1532, les États de Bretagne réunis à Vannes ratifient l'union de la Bretagne à la France. François 1er vient à St Malo, il y rencontre Jacques Cartier (né probablement en 1494).

 

Les Anglais incendient Port-Blavet en 1533. A la même époque, le 1er novembre, Jean CAUVIN, dit Calvin, prononce le Discours de Genève qui marque le début de la Réforme.

 

Blavet, comme la plupart des autres villes du duché, a bénéficié du remaniement du tissu social. Les petits propriétaires fonciers sont devenus de plus en plus nombreux et les faubourgs de la ville se sont peuplés d'artisans et de petits commerçants. Des "barques" issues du quartier de Port-Blavet, armées pour la pêche à la morue à Terre-neuve, relâchent à Avranches (1533 et 1534). Les aménagements portuaires de Blavet restaient très rudimentaires, pour ne pas dire inexistants, malgré l'accroissement sensible du trafic. À la Pointe, une simple chaussée de pierres sèches, dite "la grande chaussée", s'avançait de quelques mètres dans la mer. Les bateaux de petit tonnage s'échouaient sur la grève; les plus gros jetaient l'ancre et transbordaient leur chargement dans des chaloupes qui faisaient le va-et-vient entre les navires et la côte. L'anse du Driasker, qui offrait un plan d'eau très abrité et à proximité immédiate des charpentiers et calfats, s'envasait inexorablement du fait des alluvions apportées par le Blavet mais surtout à cause du délestage des navires marchands qui jetaient leur lest au mouillage pour prendre leur chargement.

 

François 1er accorde 6.000 livres à J.Cartier, en 1534, pour finan-cer un voyage en "Terres neuves". Le 20 avril, J. Cartier appareille de St Malo "le Triton" et le "Goéland" et 61 hommes après un recrutement difficile. Il entre le 11 juin dans l'estuaire du St Laurent.

 

Le 19 mai 1535, nouveau voyage de J.Cartier, il appareil-le de St Malo avec la "Grande Hermine" et remonte le St Laurent jusqu'à Hochelaga (futur Montréal)

 

 

Le traité des Capitulations en 1536 accorde à François 1er des avantages commerciaux dans le Levant. Si, par ailleurs, l'amiral de Coligny évoque une "France antarctique", il s'agit probablement d'y trouver un refuge pour les huguenots. Jacques Cartier obtient, en 1540, de François 1er qu'il prenne possession du Canada et d'Hochelaga. C'est toutefois un échec pour lui qui cherchait la route du nord-ouest.

La même année, le 1er juin, un acte, établi par un notaire royal, nous confirme l'existence des villages de Kerportudy, Loctudy, et Kervédan où il existe une seigneurie appartenant à KRINAULT de PORCARO. Les familles YVON et SALAÜ sont déjà installées dans l'île. Le dit ??? YVON « a baillé le fermage d'une maison, située à Kervédan, pour 9 ans, à Allain Guillaume SALAÜ, fils de feu Guillaume SALAÜ, demeurant au village de Lomelair, au prix de 10 sols par an ». L'acte a été écrit dans la maison de Jacques de KRINAULT, propriétaire de la seigneurie de Kervédan, au bourg de Loctudy.

 

A l'époque de l'avènement de François II, qui succède en 1559 à son père mort dans un tournoi, la "Françoise" de Groix est allée, après sa campagne de pêche à Terre-Neuve vendre sa cargaison en Barbarie (Tunis, Alger, … ? )

 

Peu après la "conjuration d'Amboise", en mars 1560, Charles IX succède à François II. La "Marie" de Groix est allée, après une campagne de pêche à la morue à Terre-Neuve, vendre sa cargaison à Chypre.

 

Au XIXème, le recteur LE LIVEC, pense que cette conjuration a eu des conséquences importantes pour l'île. La répression qui s'en suit aurait amené plusieurs familles nobles d'obédience protestante à chercher refuge dans l'île ? Elles auraient bâti de grandes maisons à étages, sortes de manoirs qui seraient à l'origine de la création de plusieurs villages: Kergatouarn, Kerlivio, Kerloret. Lors l'avènement d'Henri IV, ces nobles seraient rentrés chez eux, abandonnant leurs biens à leurs serviteurs que l'on appelait par leur prénom: Simon, Guillaume, Bernard, Noël, Yvon. Ces derniers seraient demeurés dans l'île, où leurs descendants portent ces petits noms de baptême devenus leurs patronymes. Si l'exil des Protestants, bien que non prouvé à ce jour, peut-être vraisemblable, et ne serait-ce qu'à cause du protestantisme des Rohan, la création des villages (les hameaux existent sur le document de 1388) et le lignage patronymique sont pure fantaisie. (cf. la présence des Yvon en 1555).

 

La "Marie" déjà citée en 1560 rapporte en 1561 de Chypre, pour le compte d'un négociant rochelais, 9 bourses de soie, avec deux boutons d'or, des ceintures de soie, des pains de sucre et des peaux de vautour. La "Françoise" de Groix est allée de nouveau, après sa campagne de pêche à Terre-Neuve vendre sa cargaison en Barbarie.

 

 

 

En Basse-Bretagne, l'osmose entre les fidèles et un bas clergé nombreux, ayant en partage les mêmes valeurs socio-culturelles, n'était pas un terrain très favorable à la pénétration du protestantisme. La langue était un obstacle supplémentaire à la recherche de Dieu dans les Ecritures. Paradoxalement c'est de la Ligue que Blavet va avoir à souffrir. Dès 1563, des confréries et associations se formèrent en différents points du royaume, s'engageant à vivre selon la religion catholique et à s'entraider en cas de sédition protestante. Ces mouvements de défense, essentiellement religieux à l'origine, évoluèrent après la St-Barthélémy vers une mobilisation de plus en plus politique des catholiques qui portèrent les Guise à leur tête.