Mort pour la France

Laurent Marie GUILLAUME (1884 / 1918)

 

Fils de Laurent Marie, un marin pêcheur, né à Groix en 1838 et de Marie Thérèse Magdeleine GENEVISSE, une groisillonne, née en 1847, mariés à Groix en mai 1866, résidant dans le village de Kerlo Bras, Laurent Marie GUILLAUME est né le 22 août 1884 à Groix dans le village de Kerlo Bras. il est le petit dernier d'une fratrie de 7 enfants.

 

Après quelques années passées sur les bancs de l'école, Laurent fait son apprentissage de son futur métier en s'embarquant comme mousse vers l'âge de 11/12 ans. En 1899, il devient novice, et en septembre 1902, il est inscrit maritime définitif sur le registre des gens de mer du quartier de Groix, sous le n° matricule 1603 ?.

 

Il est levé, appelé, à faire son service militaire, en 1904 au 3ème dépôt des équipages de la flotte à Lorient.

 

Rendu à la vie civile en 1908, il reprend ses activités à la pêche.

 

Laurent Marie GUILLAUME se marie avec une lointaine cousine, Maria GUILLAUME née à Groix en juillet 1893, le 19 mai 1914. Ils résideront dans le village de Moustéro. Ils auront deux enfants né en 1916 et 1918.

 

Laurent Marie GUILLAUME meurt le 20 septembre 1918 à Marseille (Bouches-du-Rhône)


 

Lorsque la guerre éclate en août 1914, Laurent GUILLAUME aura 30 ans dans quelques jours. Il vient de se marier. Comme tous les hommes, il est mobilisé. Il se rend au 3ème dépôt des équipages de la flotte à Lorient.

 

En l'absence de son parcours militaires, nous ne savons pas où il est affecté les premières année de la guerre.

 

Au moment de la création de l"Armement militaire des bâtiments de commerce" (A. M.B.C.) en février / mars 1917, on peut penser que Laurent GUILLAUME y est affecté. Il le sera rattaché au centre du port de Marseille?

 

Nous ne savons pas non plus sur quel bâtiment, il est affecté. Est-ce sur des bâtiments de transport de troupe, des bâtiments de commerce ou des navires de pêche ?

 

marins affectés à l'A.M.B.C. en formation

exemple de bâtiment de commerce, armé

 

Les matelots incorporés dans la Marine se retrouvent souvent dans un milieu favorable aux épidémies: la promiscuité dans les dépôts et sur les navires, parfois dans l'humidité et le froid, ou en présence de maladies mal connues d'origine tropicale.

 

 

C'est le cas de Laurent Marie GUILLAUME qui contracte l'une de ces maladies, probablement au cours de l'été 1918. On ne connait pas la maladie qui le touche, peut-être une bronco-pneumonie, mais compte tenu de l'époque on peut aussi penser à la fameuse "grippe espagnole".

 

Toutefois la maladie ne semble pas être contractée au service ?  En tout cas, elle n'est pas reconnue par les autorités militaires.

 

 

Dès le début de la guerre, il fallut se rendre à l’évidence que les sous-marins allemands allaient constituer une terrible menace qu’il convenait de combattre avec des moyens à la mesure du danger constitué. Ce danger menaçait  la flotte de guerre, mais aussi et surtout la flotte marchande dont ce n’était pas la vocation de combattre en mer.

 

En septembre 1915, l’Amirauté affecte deux canons à tous les navires transportant des troupes. Mais le 31 janvier 1917 l’Allemagne se lance dans une guerre à outrance sur mer.  Le ministre de la marine décide d’armer militairement tous les bâtiments de la marine marchande, et aussi certains bâtiments de pêche, qui sont en charge d’une mission vitale, le ravitaillement des armées et de la population.

 

Début 1917, le ministère décide d’unifier les méthodes en confiant les installations d’armement et l’instruction des personnels au comman-dement des centres d’armement militaire des bâtiments de commerce (AMBC). Un service autonome est ainsi créé dans chaque port de commerce important, il aura pour but d’assurer: l’encadrement, la formation et l’entraînement de tout le personnel de l’AMBC. Les centres seront en place dès juin 1917. Chaque navire de commerce sera rattaché à un centre à la convenance de son armateur. Marseille, Toulon, Bordeaux et Le Havre furent cependant prêts et opérationnels dès le mois d’avril.

 

Des canons de 75 ou de 90, ainsi que des mitrailleuses sont installés sur de nombreux navires de commerce. Les marins qui servent ces pièces sont des militaires issus de la réserve. Ils sont instruits à Brest par le centre d’instruction de la flotte commerciale (CIFC)

 

l'une des salles de l'Hôpital militaire complémentaire 109 Montolivet à Marseille

 

 

 

Laurent Marie GUILLAUME est hospitalisé dans un hôpital militaire complémentaire, n° 109, dans le quartier Montolivet à Marseille où il décède des suites de sa maladie le 20 septembre 1918 à 8 heures. Il venait d'avoir 34 ans et un laissait une très jeune veuve de 25 ans et deux enfants de 2 ans et de 7 mois.

 

Son décès, enregistré le même jour à Marseille, est transcrit dans les registres d'état-civil de Groix, le 22 février 1919.

 

Le statut "Mort pour laFrance" lui est refusé, toutefois, l'État reconnait quand même une part de responsabilisé car les deux enfants seront adoptés "pupilles de la nation", le 22 janvier 1919.

 

Les autorités locales, tant civiles que religieuses, sensibles à cette décision incomprise décident quand même de graver son nom sur les monuments mémoriels.

 

 

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la stèle de l'Église de Groix porte bien son nom, dernier nom à droite sur cet extrait