Mort pour la France

Pierre Marie LAMOUR  (1889/1916)

 

Fils de Louis, domestique, laboureur, aubergiste né à Rospez (22) en 1838 et de Jeanne Marie KERFANT, née en 1851 à Ploumilliau (22) deux communes voisines de Lannion (22), mariés à Ploumilliau en octobre 1872, installés à Groix vers 1880 dans le village de Ker-Port-Lay, Pierre Marie LAMOUR est né le 29 novembre 1889 à Groix dans le village de Ker-Port-Lay. Il est le petit dernier d'une fratrie de cinq enfants, né très tardivement.

 

Après quelques années passées sur les bancs de l'école, Pierre, comme la plupart des jeunes garçons de l'île, commence son apprentissage de marin-pêcheur dès l'âge de 12/13 ans en s'embarquant comme mousse sur les dundees groisillons, puis comme novice. A l'âge de 18 ans, le 18 mai 1908 il est inscrit maritime définitif sur le registre des gens de mer du quartier de Groix, sous le matricule ? .

 

Il est levé à la fin de sa vingtième année, le 13 décembre 1909, et effectue son service militaire au 5ème dépôt des équipages de la flotte à Toulon.

 

Dispensé à titre soutien de famille indispensable et rendu à la vie civile vers septembre 1911, il reprend ses activités à la pêche.

 

Pierre Marie reste célibataire.

 

Pierre Marie LAMOUR décède le 20 juillet 1916 à Barleux dans la Somme.

 

 


 

En août 1914, à la mobilisation, Pierre Marie LAMOUR est rappelé au 5ème dépôt des équipages de la flotte à Toulon. Sans affectation à lui confier, il est rapidement mise à disposition de l'Armée de terre (29 septembre 1914).

 

Toutefois, il n'est appelé que le 1 avril 1915 et il est affecté au 4ème régiment d'infanterie coloniale (R.I.C.) dont le dépôt est fixé à Toulon (Var), caserne du Mourillon.

 

Après quelques jours, il est envoyé au camp d'instruction de Chibron, sur la commune de Signes (Var)

 

 

Où l'on peut imaginé qu'il est écrit un courrier de cette sorte       >>>>>

"Chiberon 27 juin 1915

Je viens encore vous donner de mes nouvelles qui sont toujours très bonnes et je désire que vous en soyez de même. Je vous es(sic) écrit hier, je vous écris souvent mais dans sete(sic) semaine ne vous efrayés(sic) pas quar(sic) nous partirons en marche forcée et nous resterons 4 jours dehors. Je ne sais pas où nous irons, mais nous reviendrons à Siberon. Je veux esayer(sic) d'avoir une permission, mais il me faudrait le sertificat(sic) de soutien de famille. Les territoriaux qui sont cultivateurs  ont droit à 15 jours de permission pour les travaux (des champs) Je ne vois pas autre chose à vous dire. Je vous embrasse tendrement...

un bonjour à tous les parants (sic)...

les casernes de Chauvoncourt-sous-Saint-Mihiel, après les combats

la "fameuse main" de Massiges, aujourd'hui

 

Du 1er au 18 janvier, le régiment stationne dans la région de Gournay-sur-Aronde, puis du 20 au 26 dans la région de Le Quesnel, le 34ème Colonial se reforme; l’instruction de détail est reprise dans toutes les unités et le régiment exécute quelques manœuvres de bataillon et de régiment. La 16ème Division Coloniale stationne du 26 janvier au 15 février au Camp de Crèvecoeur-le-Grand; le 34ème participe à des manœuvres presque quotidiennes de brigade et de division; et les officiers sont réunis dans de fréquents exercices de cadres, repris ensuite avec la troupe. La 31ème Brigade fait mouvement le 11 pour se porter dans la région d’Ailly-Noye où elle stationne jusqu’au 15 février.

 

 

Le 16, les officiers du 34ème font la reconnaissance du secteur de Framerville et le régiment occupe, le 17, le sous-secteur Madame avec un bataillon en première ligne et un bataillon en réserve à Framerville. Le Régiment tient le secteur du Bois Madame du 16 février au 1er juin et ce long séjour aux tranchées lui coûte 4 officiers et 190 hommes, tués, blessés ou disparus. Le service est rendu très pénible en février et mars par la pluie et les inondations contre lesquelles nos hommes doivent sans cesse lutter, les travaux d’organisation du secteur n’en continuent pas moins pendant tout le séjour du 34ème au Bois Madame.

 

Le 34ème est relevé les 1er et 2 juin et vient cantonner le 3 à Bonneuil (7 km. N.O. de Breteuil) où il reste au repos jusqu’au 14 juin. A cette époque on lui rattache le 26ème bataillon de tirailleurs sénégalais

 

 

 

 

 

Le 23 juin, les officiers du régiment exécutent les diverses reconnaissances du secteur d’attaque de la 2ème Division Coloniale entre Cappy et Froissy; le 34ème RIC est organisé, le 30 juin, en 3 groupes, comprenant chacun une compagnie sénégalaise, deux compagnies européennes, une compagnie de mitrailleuses.

 

 

Après ces quelques semaines d'instruction, Pierre LAMOUR est affecté au 34ème régiment d'infanterie coloniale sur le front, le 10 juillet 1915. Régiment qu'il rejoint entre le 14 et le 20 juillet. Il semble être affecté au 2ème (qui deviendra le 6ème) bataillon.

 

Constitué de 2 bataillons, à partir du personnel, rappelé au dépôt du 4ème RIC à Toulon le 34ème RIC a été constitué dès le 2 août 1914 et il s'embarque à Antibes, le 21 août 1914. ce régiment avec le 311ème et 312ème RI constitue la 129ème brigade d’infanterie de réserve (65ème Division d’infanterie de réserve), puis le 30 juin 1915 avec le 35ème RIC forme la 31ème brigade d'infanterie coloniale intégrée à la 16ème division d’infanterie coloniale (DIC)

 

On trouve le 34ème RIC sur le secteur de la Côte du Poivre fin août puis à Beaumont-en-Verdunois, le 1er septembre. Lors de la bataille de la Marne, on le trouve à Chaumont-sur-Aire, au bois Chanel, à Beauzée-sur-Aire le 7 septembre, il se replie sur Courcelles, journée durée laquelle il perdit 20 officiers et 619 hommes tués, blessés ou disparus. On le retrouve  à Fleury-sous- Douaumont le 19 septembre. Le 26 septembre, il attaque les casernes de Chauvoncourt-sous-Saint-Mihiel, le bataillon de tête perd lors de cet assaut 10 officiers et 329 hommes, tués, blessés ou disparus. Les 2 bataillons sont fondus en un seul. Reformé à deux bataillons, le 15 octobre, il attaque de nouveau le 16 novembre les casernes de Chauvoncourt, (ouvrage du Pentagone), au cours de laquelle, il perd encore 410 hommes. Le 3 décembre il prend la relève dans le secteur des Hautes-Charrières, un secteur calme, où il reste jusqu'au 3 juin 1915. 

 

Le 1er juillet 1915, le régiment occupe le sous-secteur de l'Éperon à l'est de Fey-en Haye dans le secteur de Bois-le-Prêtre Le 3 juillet, le 2ème bataillon est en premières lignes; la journée est particulièrement dure, le bombardement de la deuxième ligne est tel que celle-ci est évacuée et que sa garnison renforce la première ligne que sa proximité des lignes allemandes préserve dans une certaine mesure. Le bataillon a déjà perdu 130 hommes quand les fantassins ennemis sortent de leurs tranchées, le 4 au matin. Pendant toute la journée du 4, dans une série de combats partiels, les éléments du 2ème bataillon s’opposent à l'avancée de l’ennemi; de fréquentes contre-attaques à la baïonnette et à la grenade enrayent les progrès de l’adversaire sans toutefois l’empêcher de prendre pied dans nos tranchées où s’engage une lutte à la grenade. A 19 h, le 2ème bataillon, qui a perdu 444 hommes et presque tous ses officiers, est relevé par le 1er bataillon.

 

Du 9 au 14 juillet, le 1er bataillon est en réserve à Joncfontaine, puis tient du 14 au 20 juillet le sous-secteur du Carrefour (il perd en première ligne 121 hommes tués ou blessés); pendant cette période, le 2ème bataillon se reconstitue à Saizerais, à l’aide des renforts venus de l’arrière. C'est là que Pierre Marie LAMOUR rejoint son unité combattante.

 

En exécution d’une dépêche ministérielle en date du 12 août, les 1er et 2ème bataillons du 34ème RIC prennent les noms de 5ème et 6ème bataillons du 34ème RIC. Il semble que Pierre Marie LAMOUR soit affecté à la 21ème compagnie (6ème bataillon)

 

Le 34ème RIC reste dans ce secteur jusqu'au 20 septembre. Puis, à partir du 29 septembre, il est en réserve dans les tranchées de Souain pour participer à la 2ème phase de la 2ème bataille de Champagne; lle Régiment est en réserve derrière le 36ème Colonial et prend part aux travaux d’installation de boyaux et de parallèles en vue d'une attaque. Pendant toute cette période, les unités doivent travailler, malgré les pertes sévères, sous un bombardement incessant d’obus de tous calibres dont beaucoup d’obus à gaz. Le 6 octobre, à 3 h, le 34ème Colonial toujours en réserve derrière le 36ème, occupe les tranchées et parallèles établies les jours précédents. Le 36ème Colonial attaque à 5h.20, par vagues successives, son élan est brisé par des fils de fer non détruits et une fusillade intense provenant d’une nouvelle tranchée établie par l’ennemi derrière les réseaux. Le 34ème suit, mais doit s’arrêter dans les parallèles établies par le 36ème en arrière des premières lignes. Le soir même, il relève le 36ème qui a été très éprouvé. Le 7 et le 8, les patrouilles et reconnaissances se succèdent et commencent l’organisation défensive du secteur. Le 34ème R.I.C. est relevé le 9, le régiment a perdu du 29 septembre au 9 octobre, à la tranchée de Souain, 11 officiers et 215 hommes tués ou blessés. Pierre LAMOUR est passé pour cette fois entre les gouttes.

 

Après quelques jours de repos, le 24 octobre, la 16ème Division Coloniale reçoit l’ordre de relever la 151ème Division dans le secteur de Ville-sur-Tourbe, entre l’Aisne et l’ouest de l’ouvrage Pruneau (au Nord de Virginy et à l’est de Massiges); le 34ème R.I.C. occupe le sous-secteur ouest; le P.C. du comman-dant le régiment est installé à Ville-sur-Tourbe. Le régiment reste en secteur du 25 au 30 octobre et procède à l’organisation défensive du sous-secteur.

 

A partir du 8 novembre, le régiment occupe, dans le secteur de Massiges, le sous-secteur du Centre, le 5ème bataillon en première ligne; le 6ème bataillon occupe les positions de réserve qui lui sont assignées. Les travaux d’organisation du sous-secteur sont gênés par la pluie et un bombardement continu. Relevé le 17, le 34ème reprend le même secteur du 22 au 28 novembre; le 5 décembre, il prend la relève dans le sous-secteur est du secteur de Massiges; les deux bataillons sont en première ligne. Il reste en secteur jusqu’au 12 décembre et prépare une attaque par gaz qui ne peut avoir lieu en raison de la pluie et des vents contraires. Il prend une nouvelle relève le 18, dans le sous-secteur du Centre. Le 34ème R.I.C. qui a un bataillon en première ligne et un bataillon en réserve, reste en secteur jusqu’au 25 décembre. Le 25, la 16ème Division Coloniale est relevée par la 8ème Division; le régiment cantonne le soir à Courtémont.


 

Le 1er juillet, à 5 heures, les différents groupes occupent dans le secteur d’attaque de la 2ème Division Coloniale (membre de la VIème armée) les positions suivantes: un bataillon d’attaque à la redoute de l’Eclusier;  un Groupe de réserve de régiment sur les pentes ouest de la croupe S.E. du pont de Froissy et un groupe en réserve de brigade à Chingnolles. Le 34ème R.I.C. doit à 9h 30, en liaison avec le 36ème Colonial à gauche et le 22ème Colonial à droite, enlever la première ligne allemande, puis progresser dans la garenne Boucher pour assurer la base de départ nécessaire à l’attaque du bois de Méréaucourt qui doit avoir lieu le 2. Le bataillon d'attaque reste dans les tranchées jusqu’à 11 h, puis le passage des premières lignes allemandes se fait très régulièrement et il occupe le "bois bouquet" de la garenne Boucher, il commence à 17h 30 à organiser la position conquise, les 2 autres bataillons n’ont pas été engagés. Le mouvement en avant reprend le lendemain vers 11 h et le bataillon d'attaque conquiert rapidement la tranchée Rienzi et la lisière Est du bois de Méréaucourt. La nouvelle position solidement tenue à 17h. est organisée pendant la nuit et le groupe de réserve du régiment vient occuper à la garenne Boucher la position conquise la veille, le bataillon d’attaque a fait dans cette journée 152 prisonniers et pris une batterie de 4 pièces de 105 et 6 mitrailleuses. L’attaque de la deuxième position allemande commence le 3 juillet, objectif du régiment : la lisière Est du bois du Chapitre. Le mouvement en avant commence à midi et vers 16 h, le groupe d'attaque occupe entièrement le bois du Chapitre; le groupe de réserve suit et occupe le bois de Méréaucourt. Le 4 juillet, un réseau complet d’avant-postes est établi, la réserve des avant-postes est au bois du Chapitre, deux compagnies du bataillon d'attaque commencent le mouvement à 18 h pour aller établir la ligne des grand-gardes dans le ravin du chemin Omiécourt, Flaucourt et la ligne de surveillance sur la ligne Ferme Sormant - Ferme de Bazincourt. Malgré la violence des tirs de barrage ennemis le réseau est complètement établi à 22 h. Les attaques du 1er au 6 juillet coûtaient au 34ème R.I.C. 3 officiers et 171 hommes, tués ou blessés. Il est relevé par bataillon dans les journées des 5 et 6 juillet et vient cantonner à Cappy, où il séjourne jusqu’au 10.

 

Le régiment se porte ensuite à Herbécourt, où il reste en réserve de Division jusqu’au 15 juillet.

 

 

Le 20, l'attaque générale est lancée. Au sud, le 34ème RIC est concentré sur Barleux son ouvrage et la tranchée Görlitz. L’attaque est fixée à 7h. Les parallèles de départ existent sur tout le front, mais insuffisamment creusées, et certains boyaux n’ont pas plus de 30 cm de profondeur. Barleux est un véritable nid de mitrailleuses.

 

Le régiment attaque devant son front: l’objectif du groupe du centre est cet ouvrage de Barleux. La 1ère vague sort à la faveur d’un léger brouillard parcourt rapidement le glacis de 400 m, séparant des lignes allemandes, malgré le barrage qui prend une intensité inouïe quand notre vague arrive à 50 m des positions. A gauche, un peloton prend pied dans la tranchée ennemie et engage le combat à la grenade, de même au centre où la vague arrive à son objectif, malgré des pertes très dures, à droite, c’est à moitié décimée que la vague arrive à son but. A 7h.15, la plupart des éléments de la 1ère vague sont dans la tranchée ennemie; la 2ème vague suit, mais ne peut arriver à la 1ère ligne qu’elle renforce qu’en certains points des groupements de gauche et du centre. La progression est arrêtée partout, sauf au centre où nos unités tentent jusqu’à 10 h de se rapprocher du village de Barleux et font 30 prisonniers. A la droite le groupe d'assaut compte encore une centaine d’hommes et s’accroche au terrain. Une nouvelle attaque est ordonnée pour 11 h; seul, le groupe de gauche reçoit l’ordre à temps et fait sortir un peloton qui est décimé. L’attaque est reprise à 13 h, un bataillon du 44ème RIC est mis à la disposition du commandant du 34ème, mais il arrive trop tard pour participer à l’attaque. A gauche, les éléments restant de 2 compagnies occupent la 1ère ligne allemande qu’elles avaient dû évacuer à 9h 30, mais elles ne peuvent s’y maintenir et une contre-attaque les force à rejoindre nos lignes. Au centre, toute progression est impossible et les unités sont trop faibles pour tenir la position, elles se replient sur la parallèle de départ; même situation à droite où les compagnies du 44ème n’arrivent qu’à 13h 30 pour occuper la position et remplacer les éléments qui ont dû aussi se reporter à la parallèle de départ.

 

Cette attaque du 20 juillet coûta au 34ème régiment d’infanterie coloniale et au 26ème bataillon sénégalais 1050 hommes, dont Pierre Marie LAMOUR qui était de ceux-là.

 

Durant la nuit du 20 au 21, le 34ème RIC, très éprouvé est relevé par le 44ème RIC. A partir du 3 août: le 34ème RIC occupe de nouveau un secteur vers La Maisonnette et Barleux.

 

Pierre Marie LAMOUR est mort pour la France le 20 juillet 1916, tué à l'ennemi, probablement porté disparu dans un premier temps, dans l'attaque de l'ouvrage de Barleux (Somme). Il était célibataire et n'avait pas encore 27 ans.

 

D'abord inhumé sur place dans le cimetière militaire de Barleux, le corps de Pierre Marie LAMOUR est réinhumé dans la tombe n° 144 de la Nécropole nationale de Villers-Carbonnel (Somme),où repose 2285 corps de soldats français dont 1295 en 2 ossuaires, exhumés des cimetières de guerre de Barleux et Flaucourt (Somme).

 

Ayant été porté disparu dans un premier temps (bien que son corps ait été retrouvé ultérieurement) et probablement en l'absence d'un acte de décès en bonne et due forme, un jugement déclaratif a été prononcé par le tribunal de Lorient, le 8 novembre 1921. Ce jugement a été transcrit sur le recueil des actes de décès de la commune de Groix en date du 19 novembre 1921. Ce jugement porte une date erronée (10 juillet 1917). L'attaque prévue le 18 a été reportée au 20 juillet, et en juillet 1917, le 34ème R.I.C. se trouve devant Monastir (aujourd'hui Bitola dans la Macédoine du Nord).

 

Le nom de Pierre Marie LAMOUR est inscrit sur les monuments mémoriels de la commune de Groix à l'exception du tableau de l' Église, peut-être parce qu'il a été  déclaré disparu dans un premier temps.

 

le champ de bataille, vu du ciel

Du 1er au 10 juillet 1916, la VIème Armée, sur un front de près de 20 km, à l’ouest de Péronne, avait progressé sur une profondeur qui atteignait en certains points, 10 km. Elle était maîtresse, entièrement, du plateau de Flaucourt qui lui avait été assigné comme objectif (principale défense de Péronne). Elle avait fait, enfin, presque sans pertes, 12 000 prisonniers, pris 85 canons, 100 mitrailleuses, et un matériel considérable: c'était le plus beau succès obtenu depuis la Marne. Ils étaient aux abords de Barleux, et Péronne était menacé de près; la ville était là, en face: il n'y avait plus que le canal et le fleuve à franchir. De ce fait les Allemands reculèrent leur tête de ligne du chemin de fer de Péronne à Chaulnes, mais ils se ressaisirent vite; et, retirant alors de la Meuse divisions sur divisions (et renonçant, par conséquent, à Verdun), ils commencèrent à opposer, sur toute la ligne, une résistance acharnée. Au 20 juillet, ils avaient amené en renfort plus de 300 000 hommes.

 

 

Une grande attaque est prévue le 18 juillet. Depuis le 15, la préparation d’artillerie est intense. Le 16 juillet, le 34ème R.I.C. relève le 44ème en 1ère ligne, les 3 bataillons sont en ligne et le bataillon du centre est face à l’ouvrage de Barleux, les tranchées de 1ère ligne à peine ébauchées et le manque absolu de boyaux de communication rendent facile la tâche de l’artillerie ennemie qui nous inflige de lourdes pertes. Malgré la pluie et le bombardement, le régiment travaille à l’établissement de parallèles de départ et de boyaux en vue de l’attaque du 18 juillet Mais elle est retardée de 48h.