Louis XV  - suite 2 (1735/1750)

 

En 1735, Louis XV a 25 ans, il règne directement depuis 12 ans, mais de fait, c'est seulement depuis la mort du cardinal

de Fleury en 1733, qu'il prend seul ses décisions.

 

 

Parmi les 54 naissances de l'année 1735, on remarquera celle de Catherine UZEL (GG-4.4b.4.5.1) le 27 février. Elle est l'enfant de Jérôme, âgé de 43 ans environ, et de Magdeleine LE GOUZRONC, âgée de 41 ans environ. Catherine est leur premier enfant.

 

On note seulement 4 mariages cette année et 18 décès.

 

Nouveau départ de l'"Argonaute" pour les Indes. Le commerce des esclaves s'intensifie, les Iles Mascareignes comptaient 7820 esclaves en 1735, alors quelles n'en comptaient que 2110 dix ans avant.

 


L'année 1736 marque la 3ème grande étape de l'histoire de la propulsion du navire. Jonathan Hulls a l'idée d'associer une roue à aubes à une machine à vapeur.

 

Le 29 janvier, bénédiction de la cloche de la Chapelle de N.D. de Placemanec à Locmaria, elle est nommée "Marie Rose"; ses parrains et marraine sont Guillaume LE TOURNEUR (prêtre de la paroisse) et Marie Anne Sainte LIDOUR, épouse BARISY, dame de kerloret.

 

58 Baptêmes, dont celui de Jean Jacques EVEN (GG /4.6b.1.4.4) fils de J(e)an, âgé d'environ 38 ans, et de Perrine TONNER, âgée d'environ 37 ans. C'est leur 6ème enfant et 13 mariages sont célébrés dans l'année. On dénombre 50 décès, ce qui est probablement le signe d'une épidémie.

 

La campagne de pêche commence vers le 15 juillet (ce qui semble un plus précoce qu'habituellement).

 

L'entre-pont d'un navire négrier

 

Exemple de "Taolennou",tableau pédagogique utilisé par les "missionnaires"

 

Départ du "Lys" en 1739. 

 

Cette année est funeste: 30 enfants (sur les 40 décès de l'année) meurent au cours du premier semestre, probablement frappé par l'épidémie d'une maladie infantile infectieuse.

 

Par ailleurs 4 marins meurent noyés et notamment le 1 mai, une chaloupe se renverse dans la rade de Lorient au large de Port-Mané, à son bord Simon GUBERRIC, 25 ans, Charles GOURONC, 32 ans , Sébastien BEVEN, 41 ans... ils se noient. On ne retrouve leurs corps que plus tard, le premier le 6 mai, le second le 12 mai, le troisième le 14 mai.

 

Parmi les 6 mariages de l'année, Marie CAUDAN (423) née en 1717 à Groix, fille de Jan (846), et d'Anne LE GOURONC (847), épouse, à Groix, Gilles LE BOTERFF (422), maçon à Kerlard, fils de Jan (844) et de Marie GUILLO (845), le mercredi 25 novembre. Elle est alors âgée de 22 ans. Il a 25 ans. Ce couple aura son premier enfant: Marie-Jeanne (GG-4.4b.4.6.1a.1), le 6 octobre 1740.

 

On notera quand même 51 naissances dans l'île, dont celle, le 24 juin 1739 de Catherine Renaute EVEN (GG-4.6b.1.4.1), fille de J(e)an EVEN, âgé de 41ans, et de Perrine TONNER, âgée de 40ans. Catherine Renaute est leur septième enfant vivant .

 

Le registre BMS est visé par l'Évêque de Vannes lors de la visite épiscopale à Ploemeur le 26 juin 1739.

 


 

En 1740, 9 mariages sont célébrés à Groix. Les ouvriers et les matelots inscrits maritime du quartier de Port-Louis continuent d'être affectés en priorité aux armements de la Compagnie.

 

Malade, le recteur Pierre LE MOIGN donne, en vain, procuration en août (il ne signe déjà plus les actes depuis mars).

 

La machine de Jonathan HULLS

 

Baie de Lorient au milieu du 18ème siècle

 

Onze mariages ont lieu durant l'année 1737 ainsi que 65 naissances et 44 décès (ce qui est encore important)

 


 

Quatorze mariages ont lieu durant l'année 1738 ainsi que 17 décès et 66 naissances dont la naissance de Perrine METAYER (GG-4.6b.1.3.3b), le 8 juin. 1738, fille de Guillaume, âgé de 48 ans, et de Louise T(H)ONNER(H), âgée de 41 ans. Perrine est leur 5ème et dernier enfant et denier.

 

 

Le registre BMS est visé lors de la visite épiscopale qui a lieu le 1 mai 1738 à Port-Louis, il n'est pas douteux que le sujet d'une mission est évoqué lors de cette rencontre. En effet le recteur de Groix, Pierre LE MOIGN, probablement peu satisfait de la pratique religieuse de ses ouailles, provoque une mission d'évangélisation sur l'île, il invite douze confrères continentaux à venir lui prêter main forte, il s'agit de :

Vénérable et discret messire Thomas QUIDU (ou Quider), recteur de Lanvaudan, supérieur des "missions" du diocèse de Vannes

Vénérable et discret messire Pierre LE PORTZIC, recteur de St Nolff

Vénérable et discret messire Joseph BENOIT, recteur de Rédéné

Vénérable et discret messire Jacques ROUDIC, recteur de Caudan

Vénérable et discret messire Yves LE FRAPER, recteur de Melrand

Vénérable et discret messire Yves HENRY, recteur de Silfiac

Vénérable et discret messire Jean LE FOUILLÉ, recteur de Séglien

Vénérable et discret messire Pierre BOULLARD, curé de Kervignac

Vénérable et discret messire Guillaume JULÉ, prêtre de Bieuzy

Vénérable et discret messire Guillaume LE TOURNEUR, curé de

Bubry (originaire et ancien curé de Groix)

Vénérable et discret messire Jean LE DOUZE, chapelain de St Yves

à Bubry

Vénérable et discret messire François CASTAOIREC, prêtre à Ploemeur, tous missionnaires du diocèse de Vannes

 

La mission commence le 12 octobre (registre BMS de l'année 1738)

 

Jacques LE GOUR(Z)RONC (384), environ 23 ans, taille moyenne, châtain, célibataire, fils de François (778), embarque comme matelot (matricule 1.61.61) le 9 novembre à LORIENT (12£ par mois) sur la frégate de 380 tx "Valeur", pour le Sénégal; il rentre de St Domingue le 10 août 1739 (bois d'ébène).

 

En juin, un Édit royal donne un statut de municipalité à part entière à Lorient qui vient d'atteindre 14 000 habitants.

 

En décembre, départ du "Duc de Chartres" et du "Condé".

 

ruines du Moulin de Kerbus au 20ème siècle


Démographie de l'île de 1730 à 1740

  1730 1731 1732 1733 1734 1735 1736 1737 1738 1739 1740 total Moyenne
Naissances 50 72 64 58 63 64 59 65 66 51 46 658 59,8
Mariages 16 12 19 9 16 3 13 11 14 6 9 128 11,6
Décès 39 31 20 20 36 18 55 51 25 46 33 374 34
Solde naturel 11 41 44 38 27 46 4 14 41 5 13 284 25,8
Total 105 115 103 87 115 85 127 127 105 103 88 1444 131,2

Compte tenu des décès de marins morts en mer ou dans les colonies et non portés sur les registres, nous estimions la population à 1 500 personnes en 1730, elle serait d'environ 1 750 en 1740.

 

Malade, le recteur Pierre LE MOIGN résigne sa charge le 16 avril 1741. Maurice LE POULLIC, né en 1703 à Groix, fils de Pierre, maréchal (forgeron) de kerlau et de Jacquette NOEL, ordonné le 23 septembre 1730 et curé à Groix depuis cette date (il signe son premier acte le 18 novembre 1730), est pourvu de la charge de vicaire le 17 avril, il en prend possession le 19.

 

Parmi les 15 mariages de l'année on remarque le mercredi 22 novembre, Jacques LE GOUR(Z)RONC (384), fils aîné de François, et de Catherine LE GOUZRONC, qui épouse Claude Jeanne NOEL (385) fille de Jacques et de Catherine BERNARD (qui meurt moins d'un an après: le lundi 19 novembre à l'âge de 52 ans), il est alors âgé de 26 ans, elle a 21 ans. Il est marin. Le mariage est célébré par Maurice POULLIC, recteur qui signe seul. Les bans sont publiés 22, 29 octobre et 5 novembre. Probablement cousins, un décret de justice autorisant le mariage est daté du 9 octobre. Les témoins sont François LE GOURONC, père de l'époux, Catherine BERNARD, mère de l'épouse, et Charles TONNAIRE. Ce couple aura neuf enfants : Yves Tudy (GG-4.4b.1.5.1.1) né le 8 octobre 1742 et qui meurt le dimanche 4 novembre 1742 âgé de 27 jours - Jacquette  (GG-4.4b.1.5.1.2)- Corentin (GG-4.4b.1.5.1.3)- Jean François (192) - Marie Jeanne (GG -4.4b.1.5.1.5) - Anne (GG -4.4b.1.5.1.6) qui meurt à l'âge de 5 ans, le 15 octobre 1760 - Renée (GG -4.4b.1.5.1.7) - Radégonde (GG -4.4b.1.5.1.8) qui meurt à moins d'un an, le 4 août 1762 - et Jacques (GG -4.4b.1.5.1.9)

 

Vendredi 2 juin - Naissance de Barnabé JÉGO (204), fils légitime d'Yves (408) et d'Étiennette LE DREF (409).

 

A cette date, et durant les 20 ans à venir, la population de l'île de Groix peut être estimée à environ 1 750 habitants. A partir de cette date il naît, bon gré, mal gré, 73 enfants par an (49 naissance seulement en 1742 mais 99 en 1760). On procède chaque année à 14 mariage (0 !!! en 1757, mais 31 en 1759) et à 52 inhumations en moyenne par an (30 seulement en 1746, mais 100 en 1758). Toutefois le chiffre des décès est à amplifier car les marins qui décèdent en mer ou dans les contrées lointaines sont rarement reportés sur les registres. On doit dénombrer ces cas à plusieurs par an en moyenne, et plus lors des conflits. Le solde naturel apparent est d'environ 21 personnes par an (moins en réalité). Il est légèrement plus faible que dans la période précédente, bien que les naissances soient beaucoup plus importante, la mortalité notamment des enfants (épidémies) est également en forte inflation. On peut donc estimer la population de Groix à 2 000 personnes en 1761. (Il faut tenir compte des quelques continentaux immigrés )

 

Et tout cela dans un habitat fort modeste

 

pain de 4 livres

 

 

En Mars 1743, départ du "Duc de Chartres" et du "Penthièvre".

 

En fin d'année (ou a mi-avril 1744), départ du "Saint Géran" (Trois groisillons sont embarqués sur ce vaisseau) et du "Prince de Conty".

 

Parmi les 19 mariages de l'année,

 

- Gilles LE GOUR(R)ONC (GG-1.3.2.6), né en 1701, fils de Gildas (1570) et de Jeanne LE SQUER (1571) épouse en seconde noce Anne LE CALLOC'H, née 1718,17051705 la fille de Sébastien et de Jeanne EVEN, le lundi 25 février à Groix. Il est alors âgé de 42 ans. Elle a 25 ans. Ils auront 6 enfants de 1744 à 1757.

- Marie Anne LE GOU(Z)RON(C) (GG-4.4b.1.5.3) née en 1721 à Groix, fille de François (768), marin, et de Catherine LE GOU(Z)RONC (769), épouse Jean TONNAIRE, le mercredi 20 novembre à Groix. Elle est alors âgée de 22 ans. Il a 28 ans. Ce couple aura deux enfants vivants : Jean (GG/4.4b.1.5.3.1) et Joseph (GG/4.4b.1.5.3.2)

 

- Jacquette TONNER(E) (GG-4.4b.1.1.1.1), née en 1726, fille de Charles et de Julienne YVON, épouse Pierre GALLO, né en 1726, fils de Marc et de J(e)anne STEPHAN, le lundi 22 novembre à Groix. Elle est alors âgée de 19 ans. Il a 19 ans. Ce couple aura six enfants : Corentin (GG-4.4b.1.1.1.1.1) - Jacquette (GG-4.4b.1.1.1.1.2) - Marie Joseph (GG-4.4b.1.1.1.1.3) - Renée (GG-4.4b.1.1.1.1.4) - Bertrand (GG-4.4b.1.1.1.1.5) et Estienne (GG-4.4b.1.1.1.1.6).

 


 

Vers la moitié du XVIIIème siècle, certains Grésillons s'acheminent vers l'aisance, ainsi un inventaire réalisé le 18 mars à Locmaria, après le décès de Joseph Le D. (DAVIGO ?, DREF ?,..)..., donne un total dépassant deux mille livres ! Toutefois les 3 chaloupes représentent 75% du capital. Cet inventaire liste des objets dont il est intéressant à connaître la valeur:

- 1 bois de lit estimé 6 £, 1 grand charnier 4 £ 10 sols, 1 coffre 7 £, 1 table 4 £, 1 bangt (banc) 5 £

- 1 chaloupe 300 £, 1 chaloupe et son équipage (équipement) 420 £, 1 chaloupe et son équipage 500 £, 1/2 filet (pêche) 3 £, 1 filet 6 £, 2 poches à filets 1 £

- 1 linceul 4 £, 3 chemises 4 £, 1 culotte 1 £ 12 sols, 1 nappe 18 sols, 1 couverture 8 £.

- 1 bassin 5 £ 11 sols, 1 marmite 2 £ 11 sols, 1 flacon de fer 6 sols, 1 bouteille de fer 4 sols

- 1 charrue 1 £ 6 sols, 1 herse 5 £ 6 sols, 1 cureuse à charrue 1 £ 5 sols, 1 herminette 1 £,

- 26 minots d'orge: 25 £ 15 sols, 16 minots froment: 56 £.

Plus 350 £ en argent. L'inventaire est signé par le Sieur LONGUER, commis juré au greffe de la juridiction de La Rochemoissan et annexe à Pont-scorff, y demeurant ". Longuer opère la vente en plusieurs "lotties" ou lots, secondé par le crieur Vincent Le Bo... qu'a choisi Marc Gu..., tuteur des enfants de feu D... Après chaque vente, à la nuit, Longuer retourne "au bourg de Groix pour prendre un logement, du consentement dudit Marc Gu..., tuteur". Il poursuit l'opération le lendemain. La vente achevée, le 18 mai 1744, produit 1226 £ 5 sols. Quelle richesse ! Peu de familles possèdent alors 350 £ en argent, 26 minots d'orge, 16 minots de froment.

 

        (* La £ de 1750 équivaut à environ 10 euros)

 


paraphe de Messire POULLIC, recteur

 

 acte de mariage de Jacques Le GOURONC et de Jeanne NOUEL

 

Le prix du pain en 1742 est de 4 sous le kilo. Le salaire journalier d'un charpentier ou d'un maçon est de 25 sous et d'un menuisier ou d'un tonnelier : 22 sous. Ces salaires permettent d'acheter 5 à 6 kilos de pains.

 

Cette année présente un terrible bilan puisque l'on constate 88 décès (une épidémie, qui semble frapper, cette fois, les adultes jeunes ?) pour seulement 49 naissances et 4 mariages célébrés à Groix. Parmi ceux-ci on remarque celui de
 Jean LE TRISTAN (406), matelot, né le lundi 25 octobre 1723 à Groix, fils de Jacques LE TRISTAN (812), matelot et de Marie GUERAN (813) et de Jeanne STEFANT (407), fille de François (814) et de Marie EVEN (815) le mercredi 21 novembre. Il est alors âgé de 19 ans. Elle a 19 ans. 
Ce couple aura onze enfants : Agnès (1) - Marie (203) - Mau(o)rice (3) - Jeanne Thérèse (4) - Joseph (5) - Anne (6) 
- Marie Catherine (7) - Pierre Marie (8) - Laurens (9) - Simon (10) - Jacques (11)

 

Le dimanche 6 mai, la fête traditionnelle du "Papegau", un jeu d'adresse très en vogue, est endeuillée par la mort de Cyprien SIMON, fils de Marc, 6 ans qui, blessé par balle dans la tête, en meurt presque instantanément.

 

La fête du Papegai ou Papegau est une fête très ancienne présente dans plusieurs régions françaises. Elle était autrefois réservée aux arbalétriers ou aux archers. Par chartes et décrets, celui qui abattait le papegai (l'oiseau: un coq, sans doute était-il un perroquet au moyen-âge) était exempté d'impôts (en 1575) pendant la durée d'un an. En 1630, celui qui touchait l'oiseau recevait une prime de 20 ou 30 Francs. 
Le tir à l'oiseau en bois était quelquefois remplacé par un jeu plus cruel, le coq en bois était remplacé par un coq vivant suspendu par les pattes et auquel les jeunes du village essayaient de couper la tête à l'aide d'un sabre les yeux bandés. 
Le nom de Papegai proviendrait du germanique qui signifie perroquet, qui se dit également babaghâ en arabe et papegai en vieux provençal. Il semble qu'en 1742, à Groix, on exerçait son habilité sur l'oiseau avec des armes à feu,...

 

On note la mort de Marie GOURONC (1577) dans sa maison à Créhal, fille de Laurent (1536/3154) et de Françoise E(Z)VEN (1537/3155), elle a 70 ans.

 

Durant cette année où Dupleix est nommé gouverneur des établissements indiens de la Compagnie des Indes. La mère de Jacques (384): Catherine LE GOUZRONC (769), meurt le lundi 19 novembre meurt à l'âge de 52 ans.

 

Le 27 octobre, bénédiction de la cloche principale de l'église St Tudy, suite à l'autorisation de Monseigneur TONDEL, vicaire général de l'évêché de Vannes en date du 6 octobre, elle se dénommera la "Paule Renée"; le parrain en est "...l'Ecuyer Paul René CHEVALIER, seigneur de Cosnoal, seigneur du Cartié de St Georges (Nostang), de Toullan (Riantec) et autres lieux et la marraine Demoiselle Renée Michèle LE BRETON. Louise CONLOTHOLLE, Demoiselle de Dantulie signe également l'acte..."

 

Le 24 décembre, Jacques (384), 27 ans, (mle n° 1.161.61) embarque, un an après son mariage et malgré les drames qui le frappe (la mort de sa mère et de son fils premier né), à LORIENT comme matelot (14 £) sur le vaisseau de 780 tx et 36 canons, le "Phoenix" qui vogue vers Pondichéry. Il rentrera le 28 mai 1744.

 

ponton (prison) anglais

 

En 1744 commence le premier blocus de Lorient. Blocus veut bien entendu dire marasme économique, arraisonnements, emprisonnement des équipages en Angleterre, bateaux et équipages qui ne rentrent pas,… Le Port-Louis abrita de nombreux régiments pendant cette période, et prit une part active à la défense de Lorient contre le débarquement des Anglais.

 

A Groix, 19 mariages sont célébrés dans l'année. On compte également 68 naissances et 29 décès. Le blocus de Lorient ne semble pas avoir d'effets trop néfastes sur la population groisillonne.

 

Le 18 août, le "Saint Géran" fait naufrage à l'Isle de France Maurice). On compte 181 noyés et seulement 9 survivants. Trois marins de Groix périrent lors de ce naufrage : Jean Pierre JANNOT, 3ème pilote, son filleul, Jean Baptiste NOEL 15 ans et Joseph LE DREF. C'est ce naufrage qui a inspiré le roman "Paul et Virginie".

 

 

maquette du Saint Géran (600 t.)

 

De nouveaux éléments ethniques transforment encore Groix en 1745. De nombreux étrangers venus de Ploemeur, en général, se fixent dans l'île, en qualité d'ouvriers ou de petits propriétaires. Cette infusion de sang neuf exercera une influence salutaire.

 

12 mariages sont célébrés dans l'année. C'est également à cette époque que les terres des descendants de la famille YVON, passent petit à petit à la famille DAVIGO, très puissante pendant la dernière moitié du XVIIIème siècle.

 

On compte 61 naissances dont celle

- de Renée CALLOCH (205) le 21 septembre, fille aînée de Joseph (402/410) et de Jeanne CLÉMENT (403/411) 

- de Jacquette LE GOURONC (GG-4.4b.1.5.1.2) le dimanche 20 juin à Groix, Locmaria. Elle est le second enfant de Jacques (384), marin, âgé de 30 ans, et de Claude Jeanne NO(U)EL (385), âgée de 25 ans,

- de Jean Louis LE BIHAN (442) le 19 novembre 1745, fils légitime de Paul (884)et d'Hélène YVON (885)

- de Gildas UZEL (202), 17 aout 1745, fils légitime de Laurent UZEL (404) et de Marie STURGEON (405).

et 47 décès (une petite épidémie a fait des ravages dans le sud-est de l'île parmi les jeunes enfants).

 

A la fin du mois d'octobre, 7 cadavres sont rejetés sur les côtes de Groix. Avec la permission de l'Amirauté, ils sont inhumés le 31 octobre sur l'île, et ayant des marques de catholicité, 2 sont inhumés dans la chapelle de St Léonard, 1 à la chapelle St Sauveur, 3 à la chapelle St Gildas et 1 à la chapelle ND du Calme.

<-- Chapelle saint Léonard


 

C'est dans le sud, au milieu des terres tributaires de St Guénael que s'élève le moulin à vent que l'on connaîtra encore, à la fin du XIXème siècle, sous le nom de "moulin du prince". C'est un moulin féodal appartenant en propre au prince qui n'a pas voulu le céder, car il lui rapporte de gros revenus; tous les habitants sont obligés d'y moudre leurs grains ! Aussi, le prince le loue-t-il fort cher. A cette époque le fermier est Robert CRÉABOT (842), qui verse chaque année, entre les mains du receveur de la principauté de Guéméné, le montant de sa location. En 1745, il donne exactement 100 £ en juillet et 100 £ en janvier. " Comme receveur de la principauté du Guéméné, j'ai reçu de Robert Créabot, fermier du moulin de Groix, la somme de 100 livres pour le terme de juillet 1745 d'avance. À Lorient, le 30 juillet. Hervé". En retour, il jouit de tous les droits et privilèges inhérents à un moulin féodal. Non seulement les Grésillons doivent, sous peine d'amende, lui apporter leurs céréales, mais ils sont tenus à l'aider pour toutes les réparations qu'il aura à effectuer. En septembre, ces clients contraints montrent un très faible empressement à prêter leur concours à Robert CRÉABOT... Aussitôt, ce dernier s'adresse au sergent de Groix et le requiert de faire respecter ses privilèges. Le sergent fournit à Robert CRÉABOT,... la liste de tous les vassaux grésillons qui lui doivent assistance; elle commence ainsi : "Registre de tous les vassaux de l'île de Groix, sujet à corvée au moulin de Monseigneur le prince de Guéméné et de moudre leurs grains autant qu'il pourra faire (comme le meunier pourra, au point de vue de la célérité). En foi de quoi aura permission fermier de les arrêter et de les prendre en confiscation comme fraudeur et arrêté au bourg de Loctudy, de ce jour 24 de septembre (1740), à la requête de Robert CRÉABOT,... et de Jacquette BOUILLY(843) sa femme, demeurant au village de Kermarec, en l'isle de Groix, paroisse de St-Tudy, lesquels sont fermiers dudit moulin de monsieur le prince de Guéméné". Il n'y a point cas à plaisanterie, quand il s'agit d'observer la "coutume de Bretagne". La liste des vassaux, fort longue, est établie par village. Chaque habitant figure avec une charrette et deux chevaux... qu'il n'a certainement pas. Si tout vassal possédait deux chevaux, l'île serait insuffisante à produire assez de pâture pour tant de bêtes. On remplace, sans doute, un des deux animaux par une quantité déterminée de grains. Le meunier s'accommode aisément d'une pareille compensation. Pour peu qu'il reçoive les grains dus par ses clients; pour peu que les vents ne soient pas trop forts en hiver ou trop faibles en été, cet industriel réalise de jolis bénéfices. Les écus de 6 £ ne manquent pas dans son coffre de chêne qui lui sert, selon l'habitude d'alors, de garde-manger et de vaisselier.

 

En 1746, la flotte anglaise est la première du monde avec 110 gros navires de guerre. La France n'en dispose que de 47 et l'Espagne 32. À la fin du mois de septembre 1746, en pleine guerre de succession d'Autriche, l'escadre imposante de l'amiral Lestock, seize vaisseaux, huit frégates, deux bombardes et quarante-trois transports, est venue effectuer la prise de Lorient. Le 29 septembre, les canons de Groix et de la côte lorientaise tirent sans arrêt sur cette flotte, ce qui ne l'empêche pas d'organiser un débarquement. La tentative de débarquement d'un corps de plusieurs milliers d'anglais sur la plage du Loc'h, près du Pouldu, a lieu le 1er octobre. Ils ne peuvent venir à bout des défenses. Ils réembarquent le 10 octobre pour aller se barricader à Quiberon.

 

Départ de Lorient du vaisseau "Baleine"; Pierre POIVRE (1719 - 1786) horticulteur, botaniste est à son bord. Il est parti une première fois en Chine comme évangéliste. Il y a découvert les épices. Le "Baleine sera attaqué par les anglais, Poivre y perdra une main emporté par un boulet. Adieu les missions, il s'engage à corps perdu dans les épices, pour le compte de la Compagnie

 

Le 3 décembre a lieu le naufrage du "Prince de Conti" de retour de Chine au large de Belle-Île. on compte 160 noyés et seulement 42 survivants. 
Par chance il n'y a pas de marin de groix

 

Naissance de Jean TONNERRE (GG-4.4b.1.5.3.1), le 14 janvier 1747, fils de Jean TONNAIRE, âgé d'environ 31 ans, et de Marie Anne LE GOU(Z)RON(C), âgée de 25 ans. Jean est leur premier enfant vivant

 

Naissance de Corentin LE GOURONC (GG-4.4b.1.5.1.3) le mercredi 18 octobre 1747 à Groix, Locmaria. Il est le 3ème enfant de Jacques GOU(Z)RONC (LE), marin, âgé de 32 ans, et de Claude Jeanne NO(U)EL, âgée de 27 ans. Il sera marin.

 

Six mariages sont célébrés à Groix

 durant l'année. Au total environ 900 mariages ont été célébrés à Groix depuis l'ouverture du registre.

 

René MADEC (1736-1784) de Quimper a 11 ans lorsqu'il embarque comme mousse sur le "Valeur" pour le Sénégal et Saint Domingue (navire négrier).

 

vaisseau du type du "Centaure"

 

Parmi les 75 naissances de l'année 1750, l'on notera celle de :

 

Jean François LE GOURONC (192) le dimanche 26 avril 1750 à Locmaria de Groix. Il est le 4ème enfant de Jacques (384/432), marin, âgé de 34 ans, et de Claude Jeanne NO(U)EL, âgée de 30 ans. Il est baptisé le même jour par Jean Louis JANNOT, curé, qui signe seul. Les témoins sont Jean François LE MILLOCH et Pétronille TONNER. Il sera marin et pêcheur à Locmaria. Il a 18 ans lorsque son père Jacques décède, le mercredi 1 mars 1769. Son inscription maritime semble daté du 1 juillet 1773 sous le matricule n° 3.259.435 (1764/1775) . Il est décrit comme étant moyen, châtain. Mais il navigue à la pesche depuis son enfance. Puis sous mle 4.562.344 (1776/1787) ?

 

Marie-Anne BOTERF (211) le lundi 29 juin à Groix. Elle est le 1er enfant de Gilles, maçon à Kerlard, âgé de 35 ans, et de Marie CAUDAN, âgée de 32 ans.

Parmi les 18 mariages de l'année, Bertrand KERSEHO (420), né à BELZ, (ou à LOCOAL MENDON) vers 1724, fils de René (840) et d'Yvonne LE ROUX (841), mariés en 1721, qui vient de s'installer à Groix, épouse le 13 octobre Radégonde CREABOT (421) fille de Robert, le meunier du prince de Kermarec. Ils ont au moins deux enfants : François (210) et Julien qui sera maire de Groix en 1815.L'on constate également 31 décès (dont 12 enfants de 5 ans et moins (quelques nourrissons) parmi eux un accident de noyade).

 

René Madec (15 ans) embarque à Lorient sur "L'Auguste" à destination de Pondichéry.

 

Le 6 aout, pour la première fois, un évêque se rend sur l'île de Groix, il s'agit de Charles Jean BERTIN (ou BERTOIS) qui appose sa signature sur le registre des baptêmes. Il est dit dans ce registre qu'il confirme (?) 800 hommes.

 

Construction de la Grande Poudrière de la citadelle de Port-Louis sous la direction de M. de la Sauvagère. Une partie des pierres utilisées dans la construction des bâtiments de Lorient proviennent des carrières de Groix.

 

Maurice POULLIC, recteur de Groix fait construire l'une des premières presses à sardines de l'île.

 

 

vestiges du chargement du "Prince de Conti"

 

la côte sauvage - Belle-Ile

 

En janvier 1748, le recteur Pierre LE POULLIC obtient une pension annuelle du roi de 500 livres afin de secourir ses "infortunés paroissiens". Cette pension sera augmentée les années suivantes à hauteur de 1 000 livres.

 

Le traité d'Aix-la-Chapelle met fin à la guerre, les deux puissances coloniales se restituent réciproquement leurs conquêtes. Loin d'avoir mis fin aux rivalités coloniales, la guerre les a exaspérées.

 

Seize mariages sont célébrés dans l'année.

 

Et l’on observe la naissance de

- Marie TRISTAN (203), fille de Jean TRISTAN (406) et de Jeanne STEPHAN.

- Corentin GALLO (GG-4.4b.1.1.1.1.1), le 12 avril 1748, fils de Pierre, âgé de moins de 24 ans, et de Jacquette TONNER(E). Corentin est leur premier enfant.

 

A la fin de l'année, l'on assiste au départ du "Centaure". Il fera naufrage en 1749 au large du "Cap des Aiguilles".

 


En 1749, c'est le premier embarquement de Laurent GOUZRONG, 16 ans, moyen, châtain, (né en 1733) fils légitime de Cado GOU(Z)RON(C) et de Nicole BARON, sur le "Mascareignes" pour la Chine. 

 

Voyage en Indes Orientales sur le "Paix" de Jacques GOUZRONG env. 34 ans (384), fils de François LE GOURRONC (768) et de Catherine GOUZRONC (769), 27 ans, moyen, brun.

 

Quatorze mariages sont célébrés dans l'année.



 

 

presse à sardines fig. 1, 2,    sardines pressées sorties du tonneau fig 3


 Démographie de l'île de 1740 à 1750

 

     

     

1740

1741

1742

1743

1744

1745

1746

1747

1748

1749

1750

Total

moy. ann

 

Naissances

     

    46

    72

    49

    60

    68

    61

    83

    66

    63

    74

    75

    717

    65,18

Mariages

     

    9

    14

    4

    18

    13

    12

    9

    6

    16

    15

    18

    134

    12,18

Décès

     

    33

    43

    88

    61

    29

    47

    30

    42

    32

    41

    31

    477

    43,36

solde naturel

     

    13

    29

    - 39

    -1

    39

    14

    53

    24

    31

    33

    44

    240

    21,82

Total actes

     

    88

    129

    141

   139

    110

    120

    122

    114

    111

    140

    124

    1338

    121,61

solde naturel

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    240

     

 

Nous estimions la population à 1 500 personnes en 1740, elle serait d'environ 1 750 en 1750 ce qui recoupe à peu près l'estimation de l'Evêque de Vannes qui bénit (confirme) 800 hommes et probablement un peu plus de femmes soit environ 1 700 personnes.