Joseph M. Ignace MILLOCH  (1888/1917)

Fils de Gildas Marie, marin-pêcheur, né à Groix en 1857 et de Marie Josèphe STÉPHANT, née à Groix en 1860, mariés à Groix en juin 1882, résidant dans le village de Kerohet, Joseph Marie Ignace MILLOCH est né le 9 septembre 1888 à Groix dans le village de Kerohet. C'est le troisième enfant d'une fratrie de huit.

Après quelques années sur les bancs de l'école primaire catholique, comme beaucoup des petits groisillons, vers 10/11 ans, Joseph est orienté vers le petit séminaire l'équivalent du collège, puis du lycée. Son avenir semble tout tracé, il sera prêtre.

L'apprentissage de la prêtrise ne dispense pas du service militaire. Il passe devant le conseil de recrutement, à Port-Louis, en 1908. Il se déclare comme étudiant ecclésiastique. Il est déclaré bon pour le service et son n° matricule est le 1655 / Lorient .

Il est appelé à faire son service le 7 octobre 1909 et il est affecté au 70ème Régiment d'infanterie dont le dépôt se trouve à Vitré (Ille et Vilaine) au coeur de la Bretagne.

Il sera élevé au grade de caporal, le 28 septembre 1910. Il est rendu à la vie civile le 24 septembre 1911 et reprendra ses études au (Grand) Séminaire de Vannes.

Il est ordonné prêtre le 13 juillet 1913.

En août 1913 est est nommé professeur à l'école catholique du Sacré-Coeur au Faouët (Morbihan).

Joseph Marie Ignace MILLOCH décède le 4 mai 1917 à Prosnes (Marne)

revue dans la cour du dépôt du 70ème R.I.

Le 3 octobre le 70ème R.I. monte en ligne et prend le défense du secteur de la "Fontaine aux Charmes" dans le forêt d'Argonne, c'est le baptême du feu pour Joseph MILLOCH. Ils sont en première ligne jusqu'au 24 octobre, puis sont relevé pour un mois de repos au camp de la Croix Gentin.

Le 20 novembre nouvelle montée en ligne, cette fois dans le secteur de la Houyette jusqu'au 14 décembre. Le secteur a l'air calme. Le JMO est très sybillin. Le 14 décembre,  repos dans le secteur d'Ippécourt pour deux semaines. Puis le 28 décembre le 70ème reprend la garde du secteur de la Houyette.

Le 8 janvier, le régiment est transporté à Fleury s/Aire où il effectue quelques manoeuvres, avant d'être mis à disposition de la 29ème D.I. à Dombasle pour renforcer les défenses ouest de Verdun.

Tout le régiment travaille, sous la direction du Génie, à des aménagements divers dans le secteur Esnes en Argonne / Montzéville du 21 janvier au 5 février.

Le 6 février le régiment, avec son régiment de réserve, le 270ème R.I., est mis à disposition de la 19ème D.I.  stationnée à Sivry / Anté. Cette division est réputée «la Division record de Verdun» car «elle est de celles ayant fourni le plus long effort; six mois durant, elle restera dans cette zone à jamais célèbre.»

Du 7 au 21 février, le régiment est à l'instruction, mais dès le début de l'offensive allemande sur Verdun la 38ème brigade (70ème et 270ème RI) est mis en réserve à la disposition du IVème corps d'armée dans le secteur de Sainte-Ménéhould.

attaque allemande

La brigade est chargée de l'établissement d'une ligne de tranchées de Charny, fort de Marre, Marre, au nord du Bois Bourrus qu'elle défend jusqu'au 4 avril.

Elle est relevée et va cantonner dans le secteur des Charmontois où elle mise à l'instruction jusqu'au 17 avril, puis elle est déplacé à l'ouest de la forêt de Belval (vers Givry - Neuville), puis le 26 vers Passavant. Durant toute cette période, elle est à l'instruction sur de nouvelles techniques...

Le 1er mai, le 70ème RI prend les premières lignes dans le secteur de Bethlainville, jusqu'au 25 mai, date à laquelle il est relevé et va cantonner dans le secteur de Waly - Froidos.

Le 7 juin, la brigade relève les troupes de premières lignes dans le secteur de Chattancourt. Là, c'est « le combat de tous les instants, à la grenade, à coups de fusil, car le secteur est encore mal pourvu de tranchées, car il est mouvant. Le 15 juillet, le 70ème RI est relevé et va cantonner à Jouy-en-Argonne. Toute la brigade est ensuite déplacée vers Rachecourt - Chantonrupt - Maizières ( au sud de Saint Dizier - Haute Marne) jusqu'au 8 août

Joseph Marie Ignace MILLOCH est de nouveau affecté au 70ème R.I.  en tant que sergent fourrier d'une compagnie. Il retrouve son régiment le 6 fevrier 1917 à Grandville (Aube)

Le sergent-fourrier a la charge d'organiser le ravitaillement et l'hébergement d'une compagnie (environ 250 hommes), ce qui ne dispense pas celui-ci de participer aux événements du régiment lorsque celui-ci est en ligne.

Le 1er septembre 1916, la 19ème division, dont le 70ème R.I., a été mise à disposition de la IVème armée. Le 8 septembre, le 70ème RI est transporté à Vadenay (51) au sud de Mourmelon dans la Marne. et à partir du 10 septembre, il occupe le secteur de Saint Hilaire-le-Grand jusqu'au 6 janvier 1917.

Pendant 10 jours, il travaille à l'aménagement d'une troisième position dans le secteur des Grandes Loges. Et le 20 janvier, le régiment cantonne au sud de Mailly-le-camp pour un période de repos, de manoeuvres et d'exercice. C'est à Grandville que Joseph retrouve son régiment.

Le 13 février le régiment embarque, destination l'est de la région parisienne (Le Plessis Trévise), puis par un processus de marches journalières; Sarcelles et Villiers le bel le 18 février; Presles et Maffliers, dans le nord de Paris, le 20;  se retrouve le 26 février dans le secteur de Dompierre, au sud de l'Oise et le 28 en ligne dans le secteur Faverolles - Grivillers entre Montidier et Roye.

Le 70ème appuie l'attaque du 270ème RI qui progresse sensiblement et le 18 mars c'est lui qui est en première ligne dans le secteur entre Roye et Roiglise au sud de la Somme. Le JMO est très discret sur les opérations elle-mêmes, il s'agit plus d'un Journal de Marche. Le 19 mars, la 37éme brigade prend le relai, et il passe en seconde ligne.

Le 2 mai, après un repli des éléments les plus avancés, l'artillerie française reprend son pilonnage pour préparer un nouvel assaut;

Cette attaque est fixée le 4 mai à 17h25. C'est le 70ème R.I. qui partira le premier. Les éléments de tête passent la crête. Le 3ème bataillon va jusqu'à la deuxième ligne allemande, où il doit s'arrêter, pris sous le feu de nombreuses mitrailleuses, tandis que le 2ème bataillon, malgré de sérieuses pertes a dépassé une batterie importante, puis prend possession d'une batterie de gros calibre dont il fait prisonniers les servants..

Le recul d'un régiment voisin, découvre la gauche du 70ème RI, le 2ème bataillon éprouve de sérieuses pertes et ne peux se maintenir; il se replie à son tour. Toutefois le 3ème bataillon arrive, à 18h30, à se terrer sur place. Il s'organise pour résister aux contre-attaques, finalement rejoint par reste du régiment qui repousse plusieurs contre-attaques à la grenade

Le 5 au matin, le 70ème RI tient la crête du Mont Blond, malgré de sérieuses pertes.

à l'arrière de l'image, le Mont Blond

L'un des 3 ossuaires de la N.N. d'Auberive

Le nécropole nationale d'Aubérive (Marne), dénommée du Bois du Puits, a été créée en 1920 pour recevoir les corps des soldats tués au cours des Batailles de Champagne de 1914 à 1918.  Y ont été regroupés les corps de 6 424 soldats français, dont 2 908 répartis dans trois ossuaires

Elle a été aménagée de 1923 à 1926 pour recevoir les corps exhumés de cimetières militaires situés à l'est de Reims, dans le secteur des Monts de Champagne et d'Aubérive: la Voie romaine, la Ferme de Moscou, le village Gascon, Estival, le Mont sans Nom, le Mont Blond, le Mont Haut, le Mont Cornillet, le Mont du Casque, le Mont Téton, le Bois Sacré, le Bois Liévin, le Bois de la Chapelle, le Bois du Puits.

A quelques kilomètres du Mont Blond se dresse ce monument à la gloire des Armées de Champagne qui accueille par ailleurs un ossuaire avec plus de 10 000 corps non identifiés