Mort pour la France

Joseph Marie DAVIGO 1882/1914

marin en 1903

fantassin en 1914

Fils de Jean Marie, un marin-pêcheur, né  à Groix en 1854, (marié le 3/10/1881, décédé en 1897) et de Thérèse KERSAHO (née en 1853), Joseph Marie DAVIGO est né le 9 juillet 1882 à Groix, dans le village de kermarec. Il est l'aîné d'une fratrie de 8 enfants.

 

Commune (et canton) composée d’une île de 4 km sur 8, située à 36 mètres d'altitude et voisine des communes de Larmor-Plage, et Port Louis. Groix est peuplé de 2.352 habitants (5.800 en 1914) (appelés Grésillons ou Groisillons) qui résident sur une superficie de 14,8 km² (soit 158,7 hab/km²).  Située à 5 milles de la côte, il se trouve au large du port de Lorient (8 milles).

 

Très vite, son père étant mort alors qu'il a 15 ans, il embarque à la pêche comme mousse sur les dundees de l'île. Il passe devant la commission de recrutement à Port-Louis vers septembre 1902. Il est inscrit maritime. Son numéro matricule au recrutement est le 584/Lorient.

 

Son n° d'inscrit maritime est peut-être le 509 / Groix

 

Il fait son service militaire dans la marine à compter d'aout / septembre 1902. Un fois rendu à sa famille il reprend son activité à la pêche.

 

Il est célibataire.

 


A la mobilisation, en août, il y a tout lieu de penser qu'il est convoqué à Lorient, au 3ème dépôt des équipages. Étant en surplus, et n'étant pas intégré dans les régiments de fusiliers-marins, il est orienté vers l'armée de terre comme prévu pas des textes réglementaires.

 

Il est donc affecté au 120ème régiment d'infanterie. Après quelques jours de formation en caserne, il rejoint les troupes combattantes. Peut-être est-ce le 13 septembre 1914, inclus dans le contingent de 700 réservistes envoyé en renfort qui rejoignent le régiment 

 

Le 120ème R.I. est stationné habituellement à Péronne (Somme) mais qui a été déplacé au début de la guerre à Ancenis (Loire Atlantique), il appartient à la 87ème Brigade d’Infanterie (4ème Division; 2ème Corps d'Armée). il est constitué en 1914 de 3 bataillons.

 

En 1914, le 120ème R.I. participe aux opérations des 3ème et 4ème Armées notamment à Mangiennes, le 10 août, dans les Ardennes en août à Lahage et lors du combat de Bellefontaine (22-23 août) dans lequel près de 900 hommes sont mis hors de combat, à Girouville, à Servisy le 26 août, à Sainte-Menehould, et à Sermaize-les-Bains, le 5 septembre. Le 120ème R.I. participe à la bataille de la Marne du 5 au 9 septembre à Sermaize, Cheminon, Maurupt-le-Montois, Remenoncourt, Alliancelles, Nettencourt, et Moiremont le 14 septembre. Il est en ligne en Argonne de septembre à janvier 1915 : bois de la Gruerie, les Quatres-Chemins, moulin de l’Homme Mort, Bagatelle, Fontaine-Madame, La Placardelle.

 

Les 23 octobre, 17, 20 et 22 novembre, 17, 20 et 31 décembre, il lutte contre des attaques allemandes et participe à des contre-attaques françaises. Le régiment perdra 1.400 hommes durant ces 3 mois.

Attaque au début septembre 1914

Progrès du front entre le 15 sept et le 13 oct.

Durant chaque nouvelle occupation des tranchées le 120ème est l’objet d’attaques incessantes ainsi entre le 1er et le 6 novembre puis du 11 au 16 novembre. (le 13, les pertes, sont lourdes: 177 hommes hors de combat.)

 

Pendant 4 jours (du 21 au 24 novembre), les assauts sont continus. (le 22, très violente attaque contre le 3ème  Bataillon, le plus à l’est, il y a 23 tués, 197 blessés ou disparus)

 

Les pertes ont causé de si grands vides que la classe 1914, incorporée au cours du mois d’août, est envoyée en renfort au front après seulement 8 semaines d’instruction

 

 

Le 17 décembre, le régiment se porte au secours d’un bataillon de chasseurs qui vient d’être submergé. Le 120ème contre-attaque, non sans pertes

Vision allégorique de la bataille de Mangiennes (10 août 14)

 

Le 13 septembre 1914, le 120ème, cantonné à Nettancourt, reçoit d’importants renforts. L’historique régimentaire indique que l’effectif des unités est porté à plus de 270 hommes par compagnie. Soit un total d’environ 3 200 soldats.

 

 

Dès les premiers combats, le 15 septembre, 351 hommes sont mis hors de combat (tués, blessés ou disparus). Le régiment tient alors les lisières ouest du bois de la Gruerie jusqu’au moulin de l’Homme-Mort.

 

 

Les 16 et 17 sept., le Régiment bivouaque et couche dans le Bois, avec des ravitaillements en vivres et des évacuations de blessés difficiles, en raison du mauvais temps et des communications tout à fait précaire.

 

Entre le 24 septembre et le 10 octobre, le 120ème régiment est en première ligne sur le Moulin de L’Homme-Mort et les Quatre Chemins

 

Le froid, la pluie glaciale, un bivouac spartiate sont causes de l’émergence de la fièvre typhoïde mais aussi de la tuberculose. Beaucoup décède de ces causes.

 

 

Les rotations se succèdent entre montées en ligne et périodes de repos à Florent

 

Ainsi aux tranchées, depuis le 18 octobre, le 120ème subit une attaque violente de la part des Allemands, le 23 et 24, ce qui provoque des pertes sévères.

 

 

Après une nouvelle période en première ligne du 24 décembre au 18 janvier 1915, le régiment est relevé pour la dernière fois dans le bois de la Gruerie.  « heureux – pour ceux qui survivent en bonne santé – de sortir de cette fournaise; au cours de ces 100 jours, nous avons perdu 1.400 des nôtres, tant tués, blessés que disparus. (45% du régiment)».

 

Joseph DAVIGO est de ceux-là, mort au combat, victimes des harcèlements permanents, le lendemain de Noël  

 

 

Jean Marie DAVIGO, soldat de 2ème classe probablement affecté au 2ème bataillon est déclaré "tué à l'ennemi" le 26 décembre 1914 dans le bois de la Gruerie sur la fiche SGA Mémoire des Hommes, ce que ne confirme pas clairement l'annotions laconique de sa fiche matricule "tué à l'ennemi entre le 16 décembre et le 2 janvier. La transcription du 27 septembre 1915, dans les registres de l'état-civil de Groix, de l'acte de décès dit "décédé le 26 décembre à 11 heures des suites de ses blessures"

 

Cette fiche ne donne d'ailleurs aucun renseignement sur sa participation au 120ème R.I.

 

Les autorités militaires ne semble pas connaître son lieu d'inhumation. L'acte de décès indique "l'inhumation ayant eu lieu sur le champ de bataille".

 

Il est probable que le corps suites aux bouleversement ultérieurs de ce morceau de foret n'ait pas été retrouvé, ou retrouvé mais non identifié.

 

Il se peut qu'il soit parmi les 10.000 corps non identifiés rassemblés dans l'ossuaire de la Gruerie, aménagé à Vienne-le château.

 

Son nom est gravé ou inscrit sur les différents monuments, gardiens du souvenir.