Quatre ans, trois mois et sept jours après l'entrée en guerre de la France et de ses alliés (Royaume-Uni, Russie) face à l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie, l'armistice est signé au petit matin, dans un train à Rethondes (Oise). Le 11 novembre 1918, les armes se taisent à 11 heures. L'envahisseur allemand est vaincu.
Si cette date est symbolique , le 11 Novembre ne marque pas tout à fait la fin de la guerre. Le véritable traité de paix n'est signé que 8 mois plus tard et d'autres conflits directement liés à la Grande Guerre éclatent, notamment en Europe de l'Est. Plus globalement, le concept même de guerre ne peut se limiter à une chronologie si précise: pour les soldats, l'expérience de guerre se prolonge des mois, voire des années après l'armistice.
<<< défilé du 14 juillet 1919
Le 11 novembre 1918, les combats cessent presque instantanément sur le front ouest. A l'Est, la situation est plus chaotique. Un armistice avait déjà été signé entre l'Italie et l'Autriche-Hongrie le 4 novembre, mais l'effondrement des empires (allemand, austro-hongrois et russe) fait éclater de nouveaux combats. Les peuples d'Europe centrale et de l'Est cherchent à gagner leur indépendance
En Pologne, jusqu'ici partagée entre l'Allemagne et la Russie, en Tchécoslovaquie, intégrée à l'empire austro-hongrois, ou en Grèce, des guerres éclatent au
tournant des années 20. Ces conflits sont des prolongements directs de la Guerre. Il est donc difficile d'affirmer que la première guerre mondiale s'achève clairement en 1918. Cas le plus
marquant, le conflit qui oppose la Grèce et l'Empire ottoman, ne prend fin qu'en 1923 après la signature de 2 traités de paix (Sèvres et Lausanne).
Sans parler de la guerre civile en Russie où la France, comme d'autres pays occidentaux envoient des troupes pour soutenir le "blancs" contre les "rouges" et qui ne se termine qu'à la mi-juin 1921.
En France, les poilus mobilisés ne retournent pas immédiatement à la vie civile. La démobilisation s'effectue en deux phases. Une première phase qui s'étire de novembre 1918 à avril 1919, et une seconde de juillet 1919 à début 1920. Au total, près de 5 millions d'hommes rentrent à la caserne
Pour le gouvernement français, soucieux de démobiliser en premier, dans un esprit de justice, les hommes restés le plus longtemps au front, c'est un vrai casse-tête. Au Royaume-Uni, la démobilisation se fait de façon plus pragmatique, donc plus rapide: on rappelle d'abord les soldats dont on a le moins besoin. Les hommes abandonnent les armes, mais sont autorisés à garder leur casque. Des pensions leur sont attribuées.
La démobilisation n'est pas un vain mot. À l’échelle des soldats démobilisables, cette période s’apparente à un véritable basculement identitaire. Il leur faut se dépouiller de leurs identités combattantes, faire le deuil des morts et de la compagnie des survivants et reprendre leur place dans la vie civile. La transition, qui passe aussi par une "déprise de la violence" après des années de folie meurtrière, prend du temps.
Les populations sont en deuil
Après l'armistice commence un long travail pour retrouver les corps des poilus morts ou disparus. Si des comités d'accueil sont organisés pour les soldats qui rentrent au pays, en France comme en Allemagne, la période d'après-guerre est aussi celle du deuil. Des monuments aux morts sont érigés dans les communes, à la gloire des 1,3 million de poilus tombés au combat. Le défilé du 14 juillet 1919 s'ouvre avec la présence d'un millier d'invalides de guerre. La tombe du "soldat inconnu" est inaugurée le 11 novembre 1920. Les séquelles de 14-18 se lisent sur les visages des gueules cassées et les membres meurtris des invalides, mais aussi dans la vie quotidienne des survivants. Le nombre de divorces triple entre 1915 et 1920, passant de 561 à 1 235 pour 10 000 mariages. Le syndrome de stress post-traumatique, terme qui naît pleinement avec ce conflit, hante la vie de nombreux hommes et de leur famille.
La paix reste à établir
Au-delà des difficultés physiques et psychologiques à penser "l'après", il reste encore pour les Etats à définir les modalités de la paix. Le traité de Versailles est signé le 28 juin 1919, dans la galerie des Glaces du château de Versailles. La guerre est officiellement terminée. L'Alsace et la Moselle réintègrent la France. Le traité établit la responsabilité morale de l'Allemagne et de ses alliés, jugés seuls responsables du conflit (art 231). D'où les réparations financières importantes: le montant à payer s'élève à 132 milliards de marks-or. Devant le refus allemand de payer, la France occupe la Ruhr à partir du 11 janvier 1923, preuve supplémentaire que la guerre tarde à s'effacer.
"Le sentiment d'animosité anti-allemand reste latent dans la société française jusqu'à la moitié des années 20. Après l'élection du cartel des gauches, en 1924, et les opérations diplomatiques d'Aristide Briand pour insérer l'Allemagne dans le système international, les choses s'apaisent. On constate un certain désenchantement dans les années 1920, qui pousse la population française vers le pacifisme. Le slogan 'l'Allemagne paiera' est jugé moins crédible. L'ennemi, ce n'est plus l'Allemagne, c'est la guerre."
Le traité de Versailles est vécu par les Allemands comme une condamnation excessivement rude. Le terme de "Diktat" s'impose rapidement dans l'opinion publique. Cette dernière n'a jamais vraiment pris conscience de l'ampleur de la défaite, car les dégâts n'étaient pas visibles sur le territoire allemand. La démilitarisation de la rive gauche du Rhin, sera au cœur des revendications militaristes d'Hitler et de l'Allemagne nazie, dans les années 30
Malheureusement vingt et un groisillons décèdent des suites de leur guerre après cette date. il s'agit de
STEPHANT Maurice Joachim | 1 janvier 1919 | St Mandrier (Hôpital Mme) | Dragueur "Marguerite" |
DANIEL Pierre Marie | 8 janvier 1919 | Cherbourg Fermaville | Q-Maître 2ème dépôt |
TRISTANT François Marie | 10 janvier 1919 | Groix | matelot 3ème dépôt |
YVON Jean Marie | 9 février 1919 | Groix | matelot 3ème dépôt |
KERANGOAREC Jean |
21 février 191 |
Lorient | matelot 3ème dépôt |
11 mai 1919 15 juin 1919 |
Groix Saint Avé 56 |
62ème R.I. matelot 3ème dépôt |
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SALAHUN Emmanuel | 30 juin 1919 | Bois le Roi (78) | Marine |
LE GUEN Pierre Marie | 4 juillet 1919 | Port-Louis (Hopital militaire) | 262ème RI |
TONNERRE Noel | 29 juillet 1919 | en mer, à la pêche | Marine |
ANNEROSE Elphege M. Gabriel | 27 novembre 1919 | Vannes (Hôpital n°33) | 62ème RI |
GROSSIN Joseph Marie | 7 décembre 1919 | Salonique (Grece) | bateau citerne "Eponge" |
YVON Benjamin | 14 janvier 1920 | Groix | 1er R.I.T. |
QUERE Jean Marie | 12 février 1920 | Groix | matelot 3ème dépôt |
TONNERRE Jean Marie | 15 juin 1920 | Groix | matelot 3ème dépôt |
GAUDAL Joseph Marie | 17 juin 1920 | Groix | matelot 3ème dépôt |
BARON Joseph M. Epiphanie | 15 mai 1921 | Groix | matelot 3ème dépôt |
CALLOCH Pierre Marie | 22 juin 1921 | Groix | matelot 3ème dépôt |
DAVIGO Jean Marie | 2 decembre 1921 | Groix | matelot 3ème dépôt |
YVON Jean Marie (1881) | avant 1927 | Groix | 2ème RIC |
KERMORVAN Armel | 19 juillet 1931 | Vannes | 116ème RI |