Mort pour la France

Louis Charles GUÉRAN (1895 / 1917)

 

Fils de Louis Marie, marin et pilote-lamaneur, né à Groix en 1868 et de Marie Joséphine STÉPHANT, née à Groix en 1873, mariés à Groix en octobre 1894, Louis Charles Marie GUÉRAN est né le 10 août 1895, à Groix dans le village de kerliet.

 

Il est l'aîné d'une fratrie de 12 enfants.

 

Après quelques années passées sur les bancs de l'école, et l'obtention de son certificat d'étude, Louis embarque comme mousse vers l'âge de 13 ans pour commencer son apprentissage de marin. En septembre 1910, il obtient le grade de novice et en septembre 1913, il est inscrit définitif sur le registre des gens de mer du quartier de Groix, sous le matricule 2194.

 

Dès l'automne 1914, il est appelé à faire son service dans la Marine. Il est affecté d'abord au 3ème dépôt des équipages de la flotte pour ses classes, à Lorient.

 

Louis Charles GUÉRAN décède le 13 octobre 1917 à Bixschoote en Belgique.

 

 


 

Le 11 janvier 1915, le Président de la République, Raymond Poincaré, remet solennellement à l'amiral Ronarc'h, le drapeau des fusiliers marins, dont la garde est confiée au deuxième régiment.  a la fin de janvier 1915, la brigade s'installe dans le secteur de Nieuport. C'est probablement à cette époque que Louis Charles GUÉRAN rejoint son régiment de fusiliers-marins. De janvier à mai 1915, les fronts dans les Flandres vont progressivement se stabiliser jusqu'à l'offensive alliée de juillet 1917.

 

En novembre 1915, le gouvernement français décide de dissoudre la brigade de fusiliers marins, à la suite de la demande de la Marine nationale qui a besoin de ses personnels pour lutter contre les sous-marins allemands. Il est décidé que le drapeau des fusiliers-marins restera au front des armées avec un bataillon, auquel appartiendra Louis GUÉRAN, une compagnie de pontonniers et huit sections de mitrailleuses. Le front est calme dans ce secteur.

 

 

Le 3 septembre 1917, le bataillon des Fusiliers-Marins cantonne à Die Grachten. Le 9 octobre, les Britanniques, qui continuent leur offensive, attaquent au nord et à l'est d'Ypres. A leur gauche, partant du nord-est de Bixschoote, les troupes françaises attaquent, sur un front de 2,5 km entre Draïbank et Weindendreft, l'ennemi installé au sud de la forêt d'Houthulst. Malgré les difficultés du terrain et l'atmosphère empoisonnée, elles prennent les villages de Saint-Jean, Mangelaere et Veldhoek. L'avance est de plus de 2 km à l'arrivée sur les lisières sud-ouest de la forêt d'Houthulst.

 

Le 12 octobre, les Anglais rejoignent les Français à la lisière sud de cette même forêt. A 5 h. 25, les troupes britanniques ont pris une nouvelle offensive au Nord-Est d'Ypres. C'était la 6ème fois, depuis le 31 juillet, qu'elles procédaient à une entreprise de vaste envergure dans les Flandres. Les autres journées mémorables furent celles du 15 août, du 20 septembre, des 4 et 9 octobre. Toutefois, si l'on tient compte d'une opération moins importante, effectuée le 10 août, et des combats du 26 septembre qui le furent, en réalité, que le glorieux épilogue de l'action engagée le 20, l'attaque anglaise du 12 octobre peut être considérée comme la 8ème, dans un étroit secteur, depuis moins de 2 1/2 mois. Elle s'est étendue, cette fois-ci, sur une dizaine de kilomètres depuis la voie ferrée d'Ypres à Roulers jusqu'au point de contact avec l'armée française, à la lisière Sud de la forêt d'Houthulst. Sur l'ensemble de ce front, un grand nombre de localités organisées, de fermes, de points d'appui bétonnés sont tombés entre les mains de nos alliés. La lutte a été particulièrement violente sur la pente de la crête principale, à l'Ouest de Passchendaele. D'ailleurs, un temps exécrable vient interrompre l'opération entamée.

 

La pluie ralentit les mouvements et condamne quasiment toute tentative d'assaut. Et ce qui devait arriver arriva, une pluie continuelle s'abat sur le secteur d'Ypres bien plus tôt que prévu: la boue fait son apparition et les cratères d'obus se transforment en dangereux bourbiersLes Anglais, qui ne pouvaient plus avancer dans une véritable mer de boue, n'ont tenté aucun nouvel effort pour atteindre leurs derniers objectifs. Le nombre des prisonniers faits s'est élevé à 943, dont 41 officiers.

 

Les tirs de barrage sont très violents. Louis Charles GUERAN sera victime de l’un d'eux dans une tranchée de 1ère ligne près de Bixschoote.

 

 

Il sera honoré de deux citations 

La première à l’ordre du jour n°8 du Bataillon: 

« Fusilier-mitrailleur d’élite, s’est particulièrement.distingué par son sang-froid et la précision de son tir lors de l’attaque du 16 août 1917 »

                                          signé Capitaine de Frégate HAUTHOU

La seconde à l’ordre de la Division:

«Parfait chef d’escouade, d’une conscience et d’un dévouement irrépro-chables, a eu toujours une tenue au feu exemplaire et s’est signalé en toutes circonstances par son sang-froid et sa bravoure. Tombé le 13 octobre 1917 lors d’un violent bombardement sur la tranchée de 1ère ligne »

 

A Groix, son nom est inscrit sur le Monument aux Morts et sur le tableau mémoriel de l'Église.

 

Jusqu'au printemps 1917, il ne semble pas y avoir d'évènement particulièrement notable dans les Flandres. Au mois de juin, l'État-Major prépare dans les Flandres une offensive de grande envergure, à laquelle la 1ère Armée française prendra part, à la gauche des armées britanniques, en s'intercalant entre celles-ci et le front tenu par les troupes belges. L'attaque est prévue pour le mois de juillet. Le commandant de la 1ère Armée, le Général Anthoine, dispose des 1er et 36ème Corps renforcés de bataillons sénégalais et des fusiliers-marins.  

 

A partir du 15 juillet 1917 commencent les tirs de barrage d'artillerie en préparation de l'attaque. Celle-ci est déclenchée le 31 juillet. Les Sénégalais et les fusiliers-marins, mis à la disposition de la 51ème Division, reçoivent pour mission de nettoyer la presqu'île de Poësele. Le formidable pilonnage d'artillerie oblige les Allemands à la désertion de leur 1ère ligne, et les alliés, occupent cette ligne sur un front de 24 km entre la Basse-Ville sur la Lys et Steenstraete sur l'Yser. Les troupes françaises, qui ont franchi le canal de l'Yser, se sont emparées de Bixschoote, du cabaret de Kortekeert et de Steenstraete, avançant ainsi de 3 km. Le 11 août, les fusiliers-marins après avoir enlevé successivement leurs objectifs dans la presqu'île de Poësele, arrivent jusqu'à Drie Gratchen, faisant de nombreux prisonniers. Une contre-attaque ennemie, qui tente de déboucher de Merckhem, est rejetée dans les marais. Les marins s'organisent sur les positions conquises, après avoir coupé les passerelles qui enjambent le Martjewaert.  Le 16 août au matin, les troupes chargent sur les positions ennemies aux alentours de la route de Steenstraete et de Dixmude, traversent le cours d'eau de Steenbeck, où plusieurs fois les ponts jetés et détruits sont reconstruits sous la mitraille. Les Français ont la tâche de faciliter la prise de Langemarck défendu maison par maison par canons et mitrailleuses. Au soir du 17 août, l'avancée de la 1ère Armée l'a portée sur une ligne générale: Grande-Écluse, Drie Grachten, limite ouest des inondations du Martjewaert, ferme Carnot, fermes Mondovi et Champaubert, liaison avec le 14ème Corps britannique.   

 

 

Louis Charles Marie GUÉRAN est tué, "mort pour la France" le 13 octobre 1917, d'un éclat d'obus, dans une tranchée de première ligne dans le secteur de Bixschoote dans les Flandres belges. Il était âgé de 22 ans, célibataire. Sa dernière résidence était dans le village de Kermoel.

 

Il avait gravi plusieurs échelons durant ces deux années passées au front. Dans son acte de décès, il est dit "Maître à titre provisoire", mais officiellement "Quartier-maître".

 

Il fut d'abord inhumé dans le petit cimetière militaire de Reninghe dans les Flandres belges (emplacement 4 et 4bis, tombe n°39). En 1968, 123 tombes du cimetière militaire belge de Reninghe furent transférées dans le cimetière militaire belge de West Vleteren.

 

 

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