Mort pour le France

Armand Joseph RIVÉ  (1883 / 1917)

caserne Coligny à Orléans

rue de la Tour et St Pierre le Puellier à Orléans

laboratoire d'une pâtisserie en 1905

 

Fils de Jules, un gendarme maritime originaire de Paris, en poste à Groix entre 1880 et 1885, né en 1842 et Jeanne Marie GIRRE, né en 1857 à Locmariaquer, mariés à Baden en janvier 1880, Armand Joseph RIVÉ est né le 4 août 1883 à Groix. C'est le second enfant d'une fratrie de cinq.

 

Après quelques années sur les bancs de l'école, il apprend le métier de pâtissier qu'il pratique en 1903 lorsqu'il passe son conseil de révision à Orléans (Loiret) vers septembre. Son n° matricule est le 141 / Orléans. Il est déclaré apte, mais dispensé, son frère aîné Jules étant mort au service durant la campagne militaire en Chine.

 

Il est incorporé le 14 novembre 1904 au 131ème R.I. à Orléans. Il est réformé pour anémie le 29 mars 1905, puis 27 février 1907 pour bronchite.

 

Libéré de ses obligations militaires, Armand RIVÉ reprend son métier de pâtissier. Il se marie le 19 avril 1910, à Orléans avec une journalière Françoise Léonide BESGNARD. Ils auront deux enfants, le premier étant né avant le mariage.

 

Armand RIVÉ meurt le 5 septembre 1917 à Bezonvaux (Meuse)


 

 

Quand la guerre est déclarée, en août 1914, Armand Joseph RIVÉ est âgé de 31 ans. Il n'est pas mobilisé immédiatement compte tenu de sa réforme. Il est toutefois convoqué devant un conseil de révision, car l'armée manque de bras, après le catastrophique début de la guerre, le 12 décembre 1914, à l'issue duquel il est classé "bon pour le service armé".

 

 

Il est incorporé le 16 avril 1915 au 131ème R.I. pour compléter sa formation militaire, mais n'est pas immédiatement envoyé au front.

 

 

Le 14 octobre 1915, Armand RIVÉ est affecté à la 5ème section des commis, ouvriers d'administration (5ème S.C.O.A.) où ses qualités d'ouvrier-pâtissier, mais surement plus de ses compétences de boulangers sont mises à l'épreuve. Il y restera un peu plus d'un an ... Reste-t-il à Orléans ? Suit-il une division du 5ème Corps d'Armée ?

 

une boulangerie de le 5ème SCOA en 1915

 

Le 12 mai, le régiment prend position dans le sous-secteur d'Hardaumont, du fort de Vaux / batterie de Damloup au fond du Loup.

 

Le harcèlement est permanent.

 

Le régiment est relevé les 28 et  30 mai.

 

Le 31 mai, le 4ème bataillon est au Fort de Douaumont et au fort de Souville, le 5ème bataillon est dans le ravin du Helly et le 6ème bataillon aux abris de M.F. Le 1 juin, les 3 bataillons sont mis à disposition du génie pour des travaux. Même en retrait du front lors des travaux, les hommes ne sont pas à l'abri.

 

 

Le 6 juin, le 276ème RI reprend les positions précédentes, en première ligne, entre le fond du loup et la batterie de Damloup. Assez calme durant les premiers jours, l'artillerie allemande reprend ses activités de harcèlement le 15 juin. plus de 500 obus de gros calibres sont tirés sur les lignes du 276ème durant cette journée.

 

 

Le 20 août , la IIème armée française lance une attaque générale sur les deux rives de la Meuse Les allemands ne répliquent pas sur le sous-secteur Marceau. C'est seulement les deux jours suivants que violentes canonnades s'en prennent au secteur.  Après deux jours de calme relatifs, l'artillerie allemande reprend le 25 août son pilonnage sur le secteur de Bezonvaux.

 

Le 26 août, les français lance une attaque sur le secteur Beaumont en Verdunois - Bois des Fosses - Bois de Chaume. Les canons allemands répliquent fortement. Les duels d'artillerie, y compris par des 380mn allemands se poursuivent tous les jours jusqu"à la relève du 6 et 7 septembre 1917.

 

Etat-civil militaire du 276ème R.I.

Transcription acte de décès 5 janvier 1918 - Etat-civil commune Orléans

extrait du Journal du Loiret 11 octobre 1917

 

Il retourne au 131ème R.I., le 24 novembre 1916. Reste-t-il au dépôt ?

 

Armand RIVÉ est affecté au 276ème R.I. le 3 mars 1917. Il rejoint son régiment le 24 mars avec un contingent de 5 sergents,10 caporaux et 64 soldats répartis équitablement entre les 3 bataillons. Armand est affecté à la 18ème compagnie (5ème bataillon). Le régiment est affecté depuis le 22 mars à la 153ème brigade non endivisionnée. Sa vocation est essentiellement à réaliser des travaux. Le PC de la brigade se trouve à Verdun (collège Marguerite);

 

Les trois bataillons reçoivent des ordres concernant les travaux au nord de Verdun : route du Helly, route de Douaumont, fort de Douaumont... etc... jusqu'au 3 avril. Là il est envoyé pour relevé un régiment dans le sous-secteur du Chauffour; le 6ème bataillon quartier Méphisto, et le 4ème bataillon dans le quartier des Chambrettes, le 5ème bataillon étant en réserve

extrait du JMO du 276ème RI  6 avril 1917

Les bataillons subissent en permanence des tirs de harcèlement (obus de tous calibres, mais aussi à gaz. Le 16 avril le régiment est déplacer dans le secteur de Helly, puis vers le 25 avril quartier de Lyon, quartier des Chambrettes, toujours avec les mêmes missions de confortement des tranchées... Le régiment est relevé entre le 2 et le 5 mai, il va cantonner à Verdun, puis au camp Drouot sur le commune de NIxeville.

 

 

les 24 et 25 juin le régiment est relevé et se rend au repos dans le secteur de Nixeville, puis il est éclaté pour être mis à disposition de plusieurs unités pour des travaux et ce jusqu'au 26 juillet. Les différents éléments sont regroupés le 27 juillet pour une période de repos dans la région sud de Vaucouleurs.

 

Le 6 août le régiment remonte en ligne toujours dans le même secteur que précédemment et ont la garde du sous-secteur Marceau. La 18ème compagnie est place  pour garder la trouée de Vaux. Toute la zone fait l'objet de nombreux échanges d'artillerie, notamment avec des obus toxiques.

 

Le 16 août, un simulacre d'attaque est lancée. Il dure 15mn. En réplique les allemands attaquent fortement sur le secteur de Bezonvaux et pénètrent plusieurs tranchées Une contre-attaque durant la nuit parvient à rétablir les choses, complété le lendemain. S'ensuit de gros échanges d'artillerie pendant plusieurs jours.

 

 

Armand Joseph RIVÉ et un camarade sont tués par un obus au P.C. Ornain sur le territoire de la commune de Bezonvaux (Village mort pour la France) (Meuse) dans la nuit du 5 au 6 septembre. Le 6 à 1h dit l'acte de décès, quelques heures avant d'être relevés. Il avait 34 ans, il laissait  une veuve et un enfant.

 

Inhumé dans un cimetière militaire à proximité, aujourd'hui les autorités militaires ne connaissent pas son lieu d'inhumation. Peut-être a-t-il été rapatrié à Orléans à la demande de sa famille ou inhumé dans un ossuaire; peut-être celui,de Douaumont situé à quelques centaines de m du lieu de son décès qui abrite les restes de 130 000 soldats inconnus, Français et Allemands.

 

Son acte de décès à été transcrit dans le registre d'état-civil de la commune d'Orléans, dans une section spéciale à la date du 5 janvier 1918.

 

Son nom n'est gravé sur aucun monument mémoriel.