Mort pour la France
dundees (thoniers groisillons) en pêche
Fils de Pierre Marie, marin-pêcheur, né en 1841 à Groix et d'Anne STÉPHANT, née en 1838 à Groix, mariés en novembre 1871, résidant au Mené, Alfred Jean Joseph LE GARF(F), est né le 19 juin 1878, à Groix dans le village du Mené.
Comme son père, il sera marin-pêcheur. Parès quelques années passées sur les bancs de l'école, il s'embarque comme mousse vers 12/13 ans puis comme matelot.
Lorsqu'il passe devant le conseil de révision en 1897, il est déjà inscrit maritime, sous le n° matricule ? /Groix
Son n° matricule au recrutement est le 811 / Lorient. Alfred effectue son service militaire au 3ème dépôt des équipages de la flotte à Lorient à partir de 1898.
Dès qu'il est rendu à la vie civile, il reprend ses activités de marin-pêcheur et un petit peu "pilleur d'épaves".
le nouvelliste du Morbihan. mai 1905
Alfred se marie à Groix, le 13 novembre 1905, avec une groisillonne, Marie Joséphine Désirée DAVIGO, née en 1882. Ils auront deux enfants. Ils résident dans le village du Mené.
Alfred Jean Joseph LE GARF(F) décède le 25 septembre 1915.
quelques marins à Groix en rentrant de marée
A la déclaration de la guerre, Alfred LE GARF est mobilisé au 3ème dépôt des équipages de la flotte à Lorient. Mais il est renvoyé dans ses foyers, car aucune affectation ne lui est proposée. Il est mis à disposition de l'Armée de terre et mobilisé le 14 décembre 1914. Il alors affecté au 3ème R.I.C. à Rochefort. La caserne habituelle du 3ème RIC a été transformée en hôpital. Les recrues sont donc hébergées dans des tentes "marabout" plantées sur un vaste cours hors les murs , le cours d'Ablois.
Le 3ème RIC a son dépôt à Rochefort (Charentes maritimes). Il fait partie de la 3ème brigade d'infanterie coloniale, intégrée à la 3ème division coloniale (1er CAC). Il est composé de 3 bataillons.
AAA le campement du 3è RIC revue du contingent de renfort sur le départ VVVV
Bien que dans une situation assez précaire, il attaque le 3 octobre, où l'ennemi fit une dernière et violente tentative de percée, à laquelle il dut renoncer par suite de ses pertes. Jusqu'au 18 décembre, il continue, avec le 7ème, à tenir le secteur de Ville‑sur‑Tourbe, qu'il a, pour ainsi dire, créé. Il prend part aux attaques de la fin décembre (attaques du 17ème corps et du C.A.C. sur Tahure et Nipont) et repousse une tentative d'attaque ennemie, le 23. Il a supporté les veilles, les fatigues sous la pluie, par la gelée, et n'a laissé entendre aucune plainte. Les hommes sont exténués, mais nul ne récrimine et tous font leur devoir. Les courages ne se sont point abattus et tous acceptent leur nouvelle tâche: tenir l'ennemi éloigné d'une position dangereuse pour tout le front du C.A.C. Il combat et travaille en même temps, avec la ferme certitude que l'ennemi ne passera pas. Cette situation dure jusqu'au 23 février 1915.
Le 24 février 1915, les bataillons disponibles sont alertés, prêts à partir pour le ravin des Pins. L'ordre arrive à 1 h.15. Le 1er bataillon cantonne à Minaucourt; le 2ème bataillon, au ravin des Pins. Les 2 bataillons sont mis à la disposition du 22ème RIC, pour les opérations prévues contre le fortin allemand "de Beauséjour" au nord‑ouest de Minaucourt. Cet ouvrage, pris et perdu déjà 7 fois, avait été enlevé et reperdu, le 24, par le 22ème RIC.
Les hommes des 2 bataillons entrent aux tranchées dans la nuit du 26 au 27, décidés à s'emparer à tout prix du fortin et à le conserver. L'attaque doit se déclencher à 15h.45. L'artillerie la prépare par un bombardement serré de 15h.30 à 15h.45. Les bataillons sont placés face au fortin à enlever: le 1er bataillon sur la face Est, le 2ème bataillon sur la face Ouest. La 1ère vague est formée par les 2ème, 3ème, 5ème et 6ème compagnie. La 4ème compagnie et la 7ème doivent aller renforcer les compagnies d'assaut dès que l'ouvrage sera enlevé et consolider les positions conquises. Les 1ère et 8ème compagnies sont en réserve avec deux compagnies du 22ème RIC.
A l'heure indiquée, les vagues d'assaut s'élancent, elles sont reçues par un feu de mousqueterie intense et par un violent tir d'artillerie. Dès les premiers instants, les pertes sont terribles. Les officiers tombent les premiers. Les compagnies hésitent un instant, mais se reprennent vite et se cramponnent au terrain conquis. Rien ne les en délogera plus. La position est prise. Malgré tout, on progresse en combattant à la grenade. Cependant, l'ennemi veut à toutes forces reprendre le fortin; âprement disputé, il lance 4 contre-attaques successives. La dernière, faite le 28, à 8 h, est d'une violence inouïe. Rien ne peut faire lâcher prise aux compagnies du 3ème R.I.C.; malgré le manque le vivres, malgré la pluie, malgré la fatigue des survivants, tous les efforts de l'ennemi échouent. Quand le 91ème régiment l'infanterie vient relever les deux bataillons, l'ouvrage entier est bien conquis. C'est au cours d'une de ces luttes qu'un adjudant poussa le cri resté légendaire: « Debout les morts ! »
Les pertes sont lourdes pour le régiment: 6 officiers tués et 183 sous-officiers et soldats; 11 officiers blessés et 565 sous-officiers et soldats; et 250 hommes disparus.
Les unités du 3ème R.I.C., relevées dans la nuit du 28 février, sont obligées de rester sous la pluie, mais nul ne se plaint. Ce haut fait fut consacré par une citation à l'ordre du jour de la 4ème armée le 10 mars.
Pendant le mois de mars, l'ennemi commence des sapes et laisse supposer qu'il est décidé à entreprendre la guerre de mines. Aussi se montre-t-il très actif, surtout devant l'ouvrage Pruneau. Il cherche à pousser ses travaux au plus près des lignes et essaie d'encercler le saillant. A l'évidence le secteur de Ville-sur-Tourbe, en flèche, intéresse l'ennemi. Le régiment cherche à enrayer les travaux de l'ennemi. Patrouilles, grenades, feu d'infanterie et tirs d'artillerie, tout coopère à ce but. Le 3 avril, notre génie évente une mine face de l'ouvrage Pruneau et aménage aussitôt une galerie, de façon à placer une chambre au-dessous de la mine allemande qui saute le 7. Cette explosion a amené celle de la mine allemande et un entonnoir assez vaste s'est produit. II a fallu le réunir à l'ouvrage par un boyau et l'occuper, puis le combler. Ce travail est très pénible et périlleux. Les hommes sont à 6 m de la sape allemande, qui lance constamment des grenades. Ils sont exposés à des feux de mitrailleuses. Ils ne peuvent travailler que par petits paquets de 6 ou 8, couchés dans la boue. Les attaques du génie sont reprises et poussées vers l'ennemi, de manière à pouvoir nous fournir des renseignements sur ses travaux.
Les boyaux sont remplis d'eau jusqu'aux genoux. La pluie qui tombe sans répit rend inutiles les efforts des écopeurs. Pendant la période du 8 au 12 avril, le travail a été très dur. La pluie persistante met les tranchées et les boyaux dans un état lamentable.
Le 15 mai, à 18h.25, les Allemands font jouer 3 énormes fourneaux de mines sur la face nord et nord-ouest de l'ouvrage Pruneau, alors occupé par le 7ème colonial. L'explosion est suivie par un violent bombardement, qui achève de bouleverser les positions et de couper les communications téléphoniques. L'artillerie ennemie prend aussitôt sous son feu les batteries de Montremoy et de Malmy. L'infanterie allemande, aussitôt après, s'élance et occupe la première ligne, ainsi que la ligne de soutien. La lutte d'infanterie dure une heure, acharnée, pendant que l'artillerie des 2 divisions fait un barrage en arrière de l'ennemi et tire sur les lignes allemandes. La situation se précise vers 20h50 et les contre-attaques peuvent être entreprises. Quatre compagnies du 3ème RIC sont envoyées comme renfort aux bataillons du 7ème, qui ont perdu beaucoup d'hommes et presque tous les officiers.
la fiche matricule est par erreur au nom d'Albert Jean Joseph LE GARF
Le 3ème RIC participe au mois d'août à la guerre des frontières en Lorraine, puis entre en Belgique. Le 22, le régiment faisant partie de la 3ème DIC marche avec l'artillerie divisionnaire, une compagnie entre chaque groupe de canons qui marche sur Rossignol. Au débouché de Saint‑Vincent, il est pris à partie par l'artillerie allemande. A 11 h, le 2ème bataillon, à la sortie du bois au nord-est de Breuvannes, est accueilli par des mitrailleuses et de l'artillerie. Dès midi, les 3 bataillons sont immobilisés jusqu'au soir, recevant des coups de toutes parts. A 12 h.45, l'ordre est donné de marcher sur Rossignol, qui devra être fortifié. Il ne pourra être exécuté. Les pertes sont énormes. Dès 14 h, les 1er et 2ème bataillons sont presque cernés. On ne peut recevoir ni renforts, ni ravitaillement. Aussi, à 19 h, un mouvement de retraite est ordonné. Les débris des 1er et 2ème bataillons sont ramenés sur la route Tuitigny-le-Fresnois et peuvent rejoindre, à 21 h, les lignes de la 2ème division. La retraite se poursuit jusqu'à Orval. Les pertes sont de 2.085 tués, blessés ou disparus.
La rage au coeur, le 24, la brigade se porte sur Olizy, où les restes du régiment sont groupés en deux bataillons. Le 26, il repasse la Meuse. Dans la matinée du 27, avec le 7ème colonial, il contre-attaque les Allemands, drapeau en tête, mais le mouvement de retraite continue Le régiment va bivouaquer à Pont-Gaudron, sur la route de Beaumont. La contre-attaque exécutée dans la matinée a coûté 117 hommes tués, blessés ou disparus. Le 28, le régiment se porte sur Fontenoy. Le 29, la retraite continue vers Vouziers l'on cantonne à Falaise et, le lendemain, à Longue. Le 31, l'on organise une position défensive à Bouet-aux-Bois. Le 1er septembre, la retraite continue. Il s'établit en avant-postes sur une ligne ferme Joyeux - ferme Trière. Le 2, un ordre indique qu'on ne doit plus se retirer devant l'ennemi, on ne doit bientôt plus lui céder de terrain.Le 3, le C.A.C. se replie vers le Sud, ses arrière-gardes (3ème R.I.C.) sur la ligne de hauteurs à 2 km de Saint-Remy, lisière des bois, à 4 km nord-ouest de Somme-Tourbe. Après de nombreux combats, le 17 septembre, la bataille de la Marne est terminée, les hommes à bout de souffle. L'ennemi impose une nouvelle forme à la guerre, les tranchées
Quoique nullement préparés à cette guerre de taupes, officiers et soldats l'apprirent vite. Pendant 65 jours, le régiment tiendra le secteur de Ville-sur-Tourbe, avec le 7ème colonial. Il a repoussera 5 attaques: le 15, le 17, le 18, le 26 septembre et le 1er octobre. Le 26 septembre, surtout, l'affaire fut chaude. Ce jour-là, il a dû tenir le front avec 2 bataillons contre une attaque violente. En même temps, il devait faire face sur son flanc gauche, une situation exceptionnellement grave créée par la perte du bois de Ville. Pendant tous les combats, son front est vigoureusement attaqué, et son flanc droit constamment menacé, avec la Tourbe à dos. Grâce à la rapidité des mesures prises, à la vigueur de l'exécution, au dévouement et à la ténacité de ses troupes et de ses officiers, il a repoussé victorieusement l'ennemi, qui a subi des pertes importantes, ainsi que l'atteste les cadavres laissé en avant des lignes.
Une attaque s'est produite dans la nuit du 30 septembre au 1 octobre. Après une préparation d'artillerie lourde et de campagne, cinq colonnes allemandes, prises dans les troupes de deuxième ligne, se sont avancées sur nos tranchées, pendant que l'infanterie, en ligne, continuait à tirer. Ces troupes étaient soutenues par leur artillerie, alors que l'artillerie française se faisait à peine entendre. Le régiment tient bon (particulièrement le 3ème bataillon, qui supporte le choc principal) et fait au feu la plus belle figure, se montrant l'égal des meilleurs régiments.
C'est après cette affaire que des renforts importants arrivent pour regarnir les rangs du 3ème RIC. Après quelques semaines de forma-tion, ce contingent de renfort est composé essentiellement d'inscrits maritimes début mars 1915. Le régiment se trouve à cette époque à Minaucourt / Massiges. Le rédacteur du J.M.O. écrit le 8 mars 1915: "le régiment est plus âgé dans sa moyenne qu'un régiment territorial..." et il se plaint du contingent qui lui est envoyé de Rochefort... "408 inscrits maritimes qui avaient à peine 2 mois d'instruction et dont 380 ont plus de 36 ans...". Il y a tout lieu de penser qu'Alfred LE GARF, arrive sur le front, dans ce contingent, en compagnie de Jean Jacques ÉVEN, Pierre GOUROND, Joseph Marie CALLOCH et probablement d'autres groisillons. Alfred est affecté à la 1ère comagnie.
La première contre-attaque, poussée par 3 compagnies du 7ème RIC, échoue. Les compagnies du 3ème prennent alors part à une attaque qui est appuyée par l'artillerie et qui se déclenche à 10h.45.
Le 17, une contre-attaque est lancée, de face et sur le flanc droit de l'ennemi. Une partie est arrêtée, mais une fraction pousse métho-diquement l'ennemi; elle progresse, et, à 1h30, la ligne de soutien est reprise. L'ennemi, empêché dans sa retraite par un formidable barrage, se rend en masse; et toutes les tranchées sont reprises.
Les 1ère, 3ème, 4ème et 9ème compagnies du 3ème RIC, avec 3 sections de mitrailleuses, prennent une part active aux deuxième et troisième contre-attaques. La 3ème Cie du 1er bataillon prend part à la deuxième contre-attaque sur la face ouest; la 9ème Cie mène celle du côté est, liée à des éléments du 7ème colonial. La 1ère compagnie arrive la première à l'ouvrage Pruneau; après avoir fait ravitailler par une de ses sections les détachements du 7ème qui défendent la face ouest de l'ouvrage, se relie aux 3ème et 4ème Cies et, à 1h, prononce avec elle la contre-attaque. L'ennemi, énergiquement attaqué, résiste furieusement. Le commandant la 3ème Cie, tombe presque au départ. Mais rien ne peut arrêter la résolution des troupes. La 4ème Cie occupe l'entonnoir ouest, coupant la retraite à l'ennemi. Les hommes de la 1ère Cie prennent 3 mitrailleuses, un matériel considérable et font de nombreux prisonniers. Grâce à la connaissance du secteur des officiers, grâce au ravitaillement en grenades, grâce surtout à l'énergie des hommes, toute cette partie de l'ouvrage Pruneau est réoccupée et son organisation remise en place.
De son côté, un lieutenant du 3ème Colonial s'est porté avec une compagnie vers le saillant nord de l'ouvrage. Un tir foudroyant de mitrailleuses les accueille. Sans se décourager, le lieutenant rassemble les hommes valides dans une tranchée qu'il a pu atteindre, et se prépare à y recevoir l'inévitable contre-attaque. Soudain, coupés de leurs positions de départ par un terrifiant tir de barrage, les Allemands lèvent les mains: 500 d'entre eux se rendent. Et une douzaine de coloniaux, cernés depuis plusieurs heures, qui avaient décidé de lutter jusqu'à la mort, sont délivrés. Les Allemands laissent plus de mille cadavres sur le terrain. Mais les pertes françaises étaient à peu près égales, un groisillon, Pierre GOUROND, perdait la vie dans ce combat.
Le régiment continue à assurer la garde du secteur de Ville-sur-Tourbe jusqu'au 29 mai. A cette date, le corps d'armée colonial est relevé par les 15ème et 16ème corps. Le régiment quitte Maffrecourt. Le corps d'armée colonial doit soutenir le 35ème corps dans ses attaques sur Tracy-le-Mont et Moulin-sous-Touvent. Le régiment, en réserve de groupe d'armées, stationne successivement dans la forêt de Laignes, au carrefour de la Chapelle-Sainte-Croix, à Tosly-Breuil et à Breuil pendant les 6, 7 et 8 juin.
Le 14 juin, le régiment s'embarque pour la Somme. Il est réserve de groupe d'armées. Il y reste deux mois.
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Le 15 août, le 3ème RIC reprend les tranchées de Ville-sur-Tourbe. Les 2ème et 3ème bataillons sont en secteur depuis le 12 septembre. Le régiment se prépare pour la grande offensive du 25 septembre.
Après 4 jours de beau temps permettant une préparation d'artillerie sans précédent par 1150 pièces de 75 et 900 pièces lourdes de tout calibre, la 2ème bataille de Champagne débutait, sous la pluie, le 25 septembre 1915 à 9h15.
Sur un front de 25 kms, d'Auberive à Ville sur Tourbe, le Groupe d'Armées du Centre (Gal de Castelnau) comprenait à l'Ouest, la 4ème Armée (du Général de Langle de Cary) dont le 2ème Corps d'Armée Colonial fait partie et, à l'Est, la 2ème Armée (Général Pétain) dont fait partie le 1er Corps colonial et notamment le 3ème RIC .
Dans l’après-midi du 24, l’ordre du jour fut lu à la troupe et chacun se prépara à faire son devoir. L’ordre d’attaque de la division fut communiqué dans la soirée. Le 2ème bataillon du 3ème RIC occupe les faces ouest et nord de l'ouvrage Pruneau. Il contribue à sa transformation en parallèle de départ et reçoit l'ordre de tenir ses tranchées pendant l'attaque. Il formera une troisième vague d'assaut si besoin est. Le 1er (dont la 1ère Cie d'Alfred LE GARF) et le3ème bataillons accolés forment les deux premières vagues et avaient pour objectif l'est de la Main-de-Massiges pour laquelle, en janvier et février, on s'étaient déjà livrés de si rudes combats ainsi que le village de la Justice et le petit bois de l'Oreille. Ils doivent pousser ensuite, si possible, jusqu'à La Dormoise. Les défenseurs, qui représentaient l'élite des troupes du Kronprinz, avaient reçu l'ordre de tenir coûte que coûte,
Les premières positions à conquérir se composaient d'un lacis de tranchées formant une série de lignes très fortes, mais dont la plupart des éléments pouvaient être observés à vue directe. D'ailleurs, les avions, munis de télégraphie sans fil, continuaient à se mouvoir dans le ciel pluvieux et à observer les faits et gestes de l'ennemi. La Main de Massiges constituait une véritable forteresse avec abris blindés, à l'épreuve des projectiles les plus puissants, et communications souterraines. Elle possédait, en outre, des tranchées de soutien établies à contre-pente dans les bois; elles échappaient ainsi à la vue de nos observatoires. Une organisation identique existait à l'est de la Main-de-Massiges, entre l'Arbre-aux-Vaches et l'ouvrage Pruneau.
A minuit, les bataillons quittèrent leurs bivouacs pour gagner les emplacements d’attente situés tout prés des parallèles de départ. Ce mouvement, exécuté par nuit noire, dans des parallèles et des boyaux enchevêtrés s’accomplit avec ordre. A 3h, les bataillons étaient à pied d’œuvre et recevaient un complément de munitions (2 grenades par homme). «Vers 6h, l’heure de l’attaque fut communiquée à la troupe. L’artillerie cesserait son tir à 9h; la 1ère vague quitterait la tranchée à 9h10; que la 2ème vague la remplacerait dans la parallèle de départ et déboucherait quand la 1ère aurait gagné une distance de 50 m; que les autres vagues procèderaient de même; que le tir d’artillerie reprendrait alors, non sur les premières tranchées ennemies, mais sur celles plus en arrière pour se continuer suivant notre avance. Jusqu’à 9h l’artillerie française fut seule en action. A 9h10, la 1ère vague bondit hors de la parallèle de départ.
Alfred Jean Joseph LE GARF(F) est recensé comme disparu à la fin de la journée du 25 septembre 1915. Il n'apparait pas dans les listes de prisonniers, il est donc présumé tué à l'ennemi. Ultérieure-ment est déclaré mort, pour la France, le 25 septembre 1915, sur le territoire de la commune de Ville-sur-Tourbe, suite au témoignage, le 3 juin 1916, de deux soldats groisillons, Laurent STÉPHANT, soldat de la 29ème compagnie du 6ème RIC, et Charles BREUD, un soldat mitrailleur du 7ème RIC. Il avait 37 ans. et il laisse une veuve et deux enfants.
Les autorités militaires ne savent pas où a été inhumé le corps. Comme beaucoup, le corps d'Alfred LE GARF(F) n'a probablement pas été retrouvé ou pas pu être identifié. Il se trouve probablement dans l'un des ossuaires proches, dans la Nécropole nationale du Pont de Marson (commune de Minaucourt Le-Mesnil-les-Hurlus, Marne) d'une superficie de 4,4 ha. 21 319 soldats français y sont inhumés, dont 9 096 dans des tombes individuelles et 12 223 dans six ossuaires.
Une effroyable averse de projectiles les accueille presque au débouché de la tranchée de départ. Deux commandants de bataillons et un grand nombre d'officiers roulent à terre pour ne plus se relever. Une tempête de malédictions s'élève des rangs de nos marsouins lorsqu'ils constatent qu'en face d'eux les fils de fer de l'ennemi ont échappé au pilonnage de l'artillerie. Néanmoins, à force de vaillance et d'opiniâtreté, ils atteignent la première tranchée adverse, et s'y maintiennent au prix de cruels sacrifices. Le lieutenant-colonel, commandant le régiment, est sorti avec la 2ème vague. Auprès de lui se tiennent son adjoint, et un adjudant. Ils arrivent jusqu'à la tranchée ennemie et s'y jette. A ce moment, les Allemands prononcent une violente contre-attaque. «Donnez-moi un fusil,» demande-t-il aux soldats qui l'entourent. Il prend place au parapet et commence le coup de feu. Mais à peine après quelques cartouches, il reçoit une balle dans la bouche et tombe. C'est en vain que son adjoint lui prodigue ses soins. Le colonel meurt, tandis que l'adjudant s'effondre sur eux, frappé au cœur. Furieux et jurant de le venger, le 3ème RIC ne veut pas entendre parler d'abandonner le terrain et tend toutes ses volontés vers la victoire. A la suite d'un combat acharné à la grenade, les marsouins s'emparent d'un important réseau de retranchements. Cette lutte se poursuit sur plusieurs points durant 4 jours; et, le 29 septembre, l'offensive du régiment reprend avec une intensité qui achève de démoraliser l'ennemi et de faire tomber ses défenses.
Le régiment s'est comporté comme à son habitude depuis août 1914. Ses pertes sont terribles, le JMO du 3ème RIC a disparu pour cette période, mais le rapport de la brigade indique (pour la période du 25 septembre au 1 octobre) la mort de 3 officiers supérieurs ainsi que 25 officiers tués ou disparus et 764 hommes morts ou disparus dont plusieurs groisillons morts: Jean Marie BLANCHARD, François Marie CALLOCH, Jean Jacques EVEN, Joseph Marie CALLOCH, Alfred LE GARFF, Laurent Marie TRISTANT et de 857 hommes blessés.
Au 7 octobre, après 13 jours de combats, les pertes françaises s'élevaient à 138 576 tués, blessés et disparus. La consommation en obus de tout calibre s'élevait à plus de 3 millions de coups tirés. Ils avaient conquis la 1ère position allemande sur 22 kms et étions au contact de la seconde position sur 12 kms en ayant avancé au plus de 4 kms
L'acte de décès a été retranscrit dans les registres de la commune de Groix, le 9 avril 1917.
Son nom a été gravé sir le différents monument de la commune de Groix, mais aussi sur le mur mémorial de Sainte Anne d'Auray